Conduite à tenir

Par maladies

Conduite à tenir devant une maladie d'origine professionnelle 

Dermatite de contact

Dermatite : les symptômes

Le principal enjeu thérapeutique devant une dermatite de contact professionnelle est d’éviter que la maladie ne se pérennise. L’identification précoce de l’agent causal peut permettre son éviction et éviter ainsi le passage à la chronicité.

Contacter le médecin du travail est utile (prévention primaire et secondaire).

Interrogatoire

Dans la survenue des allergies professionnelles, les facteurs liés à l’individu (antécédents atopiques familiaux et personnels) ainsi que les facteurs environnementaux (profession, loisirs, bricolage..., vêtements, lessives, produits de toilette, médicaments, cosmétiques…) sont également à considérer. Le diagnostic peut être posé en fonction de l'aspect et de la localisation des lésions.

Pensez à poser les questions suivantes :

Où la dermatite a-t-elle débuté ?
Les localisations principales évoquant une origine professionnelle sont les mains (plus de 90% des cas, surtout le dos des mains, les espaces interdigitaux et les faces antérieures des poignets) et toutes les zones cutanées pouvant être concernées par contact direct ou indirect au cours des actes professionnels / les zones découvertes si manipulation de produits vaporisés ou si travail en extérieur.

Quand la dermatite a-t-elle débuté et comment évolue-t-elle ?
Les poussées sont rythmées de façon nette par les contacts. La dermatite s'améliore pendant les vacances / les périodes d’arrêts du travail et récidive dès la reprise du travail.

Quelle est la profession de votre patient ?
Les professions les plus exposées sont : le nettoyage, le secteur de la construction, les coiffeurs, les professions médicales et paramédicales, les travailleurs des métaux, de la mécanique et de l’électronique, les manipulations de matières plastiques et l’agriculture..

Votre patient porte-t-il des protections? A-t-il des doutes sur les produits qu'il utilise? Y a t-il eu un changement de produit récemment dans son entreprise?

Diagnostic

Le contact de la peau avec des substances utilisées en milieu de travail peut entraîner deux types de dermatites :

  • Les dermites irritatives ou caustiques (80%)
  • Les dermites de contact allergiques (20%)
    • Les allergies retardées (eczéma de contact) > 90% des cas
    • Les allergies immédiates, rares (urticaire) < 5% des cas

Un type de dermatite n’exclut pas l’autre.

Dermite irritative

C’est une réaction inflammatoire non immunologique de la peau à un agent irritant. Selon l’aspect clinique, qui peut être très varié, on distingue 4 types d’irritation cutanée :

  • Les réactions irritatives : superficielles (derme), plutôt monomorphes (rougeur, desquamation, vésicules, pustules…)
  • Les brûlures chimiques (profondes) : érythème douloureux, vésicules, nécrose
  • La dermite irritative de contact aiguë, souvent liée à des frottements (souvent macules puis papules puis vésicules)
  • La dermite irritative de contact chronique, difficile à distinguer de la dermatite allergique.

Distinguer la dermite irritative et l’eczéma de contact allergique

Critères de distinction Dermite irritative de contact (80%) Eczéma de contact allergique (<20%)
Mécanisme Non allergique Allergique
Fréquence Collective (plusieurs individus atteints simultanément) Individuelle
Délai d’apparition Rapide Il faut un contact préalable de quelques jours avec la substance (≥ 10 jours) (période de sensibilisation). L’eczéma apparaît 1 à 2 jours après tout nouveau contact.
Symptômes subjectifs Sensation de brûlure Prurit quasi-constant (démangeaisons)
Aspects cliniques Plaques érythémato-squameuses
Crevasses ++
Phase aigue : érythème, vésicules ± suintement, oedème Phase chronique : croûtes, desquamation
Limite des lésions Nette et réduite à la zone de contact ou d’utilisation d’outil Peut déborder la zone de contact, avec des bords émiettés (le plus souvent, dos des mains, doigts). Possibilité de lésions à distance (face antérieure des poignets, avant-bras).
Bilan allergologique par tests épicutanés Négatif ou aspect d’effet irritatif Positif à la substance responsable de l’allergie.
Evolution des lésions Pas d’évolution vers la chronicité après arrêt de l’exposition Possible évolution vers la chronicité malgré l’arrêt de l’exposition (1 cas sur 2 pour l’eczéma des mains professionnel)

La dermite de contact irritative fait le lit de la dermatite de contact allergique ;
Les personnes atopiques sont plus à risque de développer une irritation, puis, en l’absence de prévention, une dermatite de contact allergique (déficit du film lipidique cutané, peau sèche, perte en eau).

Dermatite allergique : eczéma de contact ou urticaire ?

Critères de distinction des dermatites allergiques

Type Eczéma de contact allergique (> 90%) Urticaire de contact (< 5%)
Définition Réaction allergique cutanée de type retardée, apparaissant de 24 à 48 heures après le contact avec l’allergène*. Une irritation cutanée (due à un contact avec des produits irritants) peut présenter parfois le même aspect clinique. Réaction allergique cutanée de type immédiat, apparaissant dans les minutes après le contact avec l’allergène
Agent sensibilisant responsable Substances de bas poids moléculaire. Par exemple : colorants, conservateurs, additifs du caoutchouc, résines, métaux, agents anti-microbiens… Allergènes : le plus souvent des protéines d’origine animale ou végétale Par exemple, le latex naturel
Evolution Possible évolution vers la chronicité Evolution favorable après éviction

*Pour l’eczéma, lors du 1er contact, une période de latence sans symptôme est observée (période dite de « sensibilisation »).

Il existe une forme particulière de dermatite professionnelle appelée dermatite de contact aux protéines.

Penser à une association possible avec une rhinite ou un asthme professionnel.

Autres dermatites liées au travail

Attention ! Tout aspect d’eczéma des mains ne veut pas forcément dire allergie ou irritation dues à des substances utilisées en milieu professionnel. Il peut s’agir d’autres dermatites, qui peuvent être aggravées par les conditions de travail ou bien être d’origine professionnelle sans être des dermatites de contact :

  • Eczéma atopique ;
  • Psoriasis ;
  • Dermatites par traumatismes répétés (anciennes dermites traumitératives) beaucoup plus fréquentes que l’eczéma (dermatite des ménagères ou des métiers du bâtiment ;
  • Dishydrose ;
  • Dermatites par photosensibilisation. On doit distinguer deux types de réaction : photo-allergique et photo-toxique.
  • Aggravation d’un eczéma ou d’une urticaire par tout facteur irritant le système nerveux (stress, contrainte, fatigue, surmenage) ;
  • Mycoses cutanées TRG 46 / TRA 15, unguéales et péri-unguéales TRG 77 / TRA 15, pyodermites, anomalies de la coloration cutanée et autres dermatites professionnelles non allergiques, rares ;
  • Dermatites allergiques consécutives à une infection contractée sur le lieu de travail, rares (brucellose chronique) TRG 24 / TRA 6, hépatites virales B et C TRG 45 / TRA 33.

Confirmer la maladie professionnelle

Dermite irritative

Quand la dermatite est aiguë, la clinique est suffisante (Cf. Dermatites : les symptômes).
Quand la dermatite est chronique, surtout en cas de doute avec une eczématisation, un bilan allergologique est souhaitable.

Eczéma de contact allergique

  • La clinique est suffisante (Cf. Dermatites : les symptômes).
  • En cas de doute ou de non récidive, des tests cutanés pourront être réalisés par des personnes entraînées pour rechercher une allergie retardée (test épicutané ou patch test) pour identifier les produits responsables de l’eczéma.

Urticaire de contact

  • Les tests pour rechercher une allergie immédiate sont obligatoires (tests de contact ouverts ou open tests lus à 20 minutes, prick-tests, dosage des IgE spécifiques (RAST-CAP) lorsque cela est possible…).

Rôle du médecin du travail

  • Le rôle du médecin du travail est ici capital pour orienter les batteries de tests et les substances ou les préparations à tester utilisées en milieu professionnel. L’étude du poste de travail est essentielle pour identifier les agents sensibilisants auxquels le travailleur est exposé, ainsi que les conditions d’exposition.
  • Face à une allergie professionnelle, le médecin du travail doit être sollicité rapidement pour amorcer les réflexions autour du maintien dans l'emploi. 
  • Il est également possible d’adresser le patient au Centre Régional de pathologies professionnelles et Environnementales (CRPPE) la plus proche en l'absence de médecin du travail ou devant des formes atypiques.

Prise en charge

Il est important de mettre en place la prévention et le traitement rapidement, avant le développement de formes plus chroniques et/ou graves.

Traitement médical symptomatique

C’est au médecin traitant ou dermatologue ou allergologue de l’instaurer mais il n’a qu’une action incomplète et passagère en l’absence de mesures de protection efficaces.

Mesures en entreprise

Contrairement aux dermatites allergiques, la dermite irritative de contact peut être prévenue par une éducation sanitaire du patient pour éviter les contacts avec l'agent irritant et les lésions mécaniques de la peau (abrasion, microtraumatismes, coupures...).

Particularités de la dermatite allergique :

  • Changement de produit dans l’entreprise (si possible), éviction de l’allergène indispensable ;
  • Mesures de protection individuelle, port de gants, crèmes barrières ;
  • Si l’éviction de l’allergène est impossible, un changement de poste sera envisagé.

Dans certains cas, une information sur les risques d’allergie croisée est nécessaire, qu’il s’agisse d’allergènes professionnels ou de la vie courante.

En cas d’arrêt de travail lié à une dermatite de contact professionnelle, il est utile d’envoyer votre patient en visite de pré-reprise auprès du médecin du travail pour envisager un aménagement ou un changement de poste de travail voire un reclassement si nécessaire (allergie).

La cause de la dermatite de contact professionnelle peut être retrouvée en dehors du travail et être responsable d'une persistance des lésions.

Déclaration en maladie professionnelle

Maladies inscrites dans un tableau

Pour la rédaction du certificat médical initial, si possible, reprendre la désignation de la maladie dans le tableau. En cas de doute, vous pouvez prendre l’avis du médecin du travail (cf. annuaire) ou de centre régional de pathologies professionnelles et Environnementales (CRPPE).

En pratique, pour en savoir plus, cliquer sur Comment déclarer ?

Les dermatites irritatives

Elles font l’objet de tableaux spécifiques, pour les patients des deux régimes, général et agricole (Cf. Les dermatites et les principaux métiers).

Les dermatites allergiques

- Pour les patients du régime général :

  • Les lésions eczématiformes de mécanisme allergique sont réparées dans le cadre du tableau 65, dont la liste des principaux travaux a la particularité d’être une liste limitative de substances chimiques ou végétales allergisantes.
    D’autres produits font l’objet de tableaux spécifiques (Cf. Les dermatites et les principaux métiers).
  • Seule l’urticaire au latex figure dans un tableau de maladie professionnelle, le tableau 95 (Cf. Les dermatites et les principaux métiers).

NB : L’urticaire étant une manifestation aigue, pour un patient affilié au régime général, penser à la déclarer en accident du travail en respectant les conditions réglementaires (fait horaire et présence de témoins).

- Pour les patients du régime agricole :

  • Le tableau 44 du régime agricole, à la différence du régime général, répare les lésions eczématiformes de mécanisme allergique et les urticaires de contact pour la manipulation ou l’emploi habituels, dans l’activité professionnelle, de tous produits.

Dermatites professionnelles non inscrites dans un tableau de maladie professionnelle

Compte tenu du faible taux d’IPP attribuée aux dermatites professionnelles (généralement guérison ou légères séquelles), il n'existe pas de possibilité de les faire reconnaître en CRRMP. Il peut être utile de les signaler en maladie à caractère professionnel.

Dans le régime général, il est possible de déclarer l’urticaire en accident du travail, lorsque l'on connaît l'agent déclenchant.

Les dermatites et les principaux métiers

Dermite irritative

Les dermites irritatives sont les plus fréquentes de toutes les dermatites professionnelles. Elles concernent plus particulièrement le personnel chargé du nettoyage et de l’entretien (utilisation de solvants) et les professions du bâtiment (ciments).

Dermite irritative : Principales professions, agents et tableaux de maladie professionnelle

Professions à risque Agents en cause Système de reconnaissance
Agriculture (paysagistes, mécaniciens…) Solvants organiques liquides (essence, white spirit trichloréthylène…) +++ TRG 84 TRA 48
Solvants chlorés

TRG 12 TRA 21

Bâtiment et travaux publics (plombier, couvreur, carreleur, peintre, maçon métallier…) Ciments

TRG 8 TRA 14

Huiles et graisses minérales ou de synthèse

TRG 36 TRA 25

Solvants organiques liquides (essence, white spirit trichloréthylène…) +++

TRG 84 TRA 48

Acide fluorhydrique (démoussage façade, nettoyage aluminium anodisé…) TRG 32
Bois, transformation du bois Poussières de bois TRA 36
Produits de traitement du bois

TRG 14 TRA 13

Chimie, pharmacie, cosmétique, industrie plastique Ingrédients de cosmétiques : savon, crème barrière, émollients (conservateurs, parfums)

TRG 84 TRA 48

dont formol et libérateurs

TRG 43 TRA 28

Fabrication de trichloréthylène TRG 3
Coiffeurs Teintures des cheveux : paraphénylènediamine, paratoluènediamine TRG 15 bis
Métallurgie Solvants organiques liquides (essence, white spirit trichloréthylène …) +++

TRG 84 / TRA 48

 

Acide fluorhydrique (nettoyage aluminium anodisé…) TRG 32
Solvants chlorés TRG 12 TRA 21
Nettoyage : agents d’entretien, techniciens de surface Produits chimiques de nettoyage (utilisation de solvants et de détergents) TRG 84 TRA 48
Personnels de santé et d’entretien en milieu hospitalier Formaldéhyde (ulcérations cutanées) TRG 43 TRA 28
Pétrochimie Solvants organiques liquides (essence, white spirit trichloréthylène…) +++ TRG 84
Acide fluorhydrique (démoussage de façade, nettoyage aluminium anodisé…) TRG 32
Solvants chlorés TRG 12
Divers Autres irritants pouvant être incriminés et faisant l’objet d’un tableau

Ce tableau est indicatif et non exhaustif. Pour chercher un agent allergisant n’y figurant pas, vous pouvez utiliser le moteur de recherche de l’INRS

 www.inrs.com

Eczéma de contact allergique

Les allergènes responsables des eczémas de contact allergiques sont le plus souvent des substances chimiques : métaux, biocides et désinfectants, produits de coloration des cheveux. Les principales professions à risque élevé d’eczéma allergique sont bien identifiées : les coiffeurs, le personnel de santé et les professions du bâtiment.

Note pour la lecture du tableau ci-dessous :

Pour les métiers dépendants du régime agricole, il existe un tableau de référence TRA 44 qui prend en compte la manipulation ou l'emploi de tous produits. Les autres tableaux du régime agricole ne sont cités ci-dessous qu’à titre indicatif.

Pour les métiers dépendants du régime général, il existe plusieurs tableaux spécifiques selon les produits employés (chimiques, végétaux, autre...).

Eczéma de contact allergique : principales professions, agents et tableaux de maladies professionnelles

TRG : Tableau de maladie professionnelle du Régime Général
TRA : Tableau de maladie professionnelle du Régime Agricole

Principales professions à risque Agents en cause Système de reconnaissance
Métiers du Régime Agricole Tous produits TRA 44
Pour une majorité de professions Caoutchouc des gants, des bottes, tuyaux, pneus… TRG 65, 15bis, 95
Agriculteurs, éleveurs, vétérinaires Conservateurs, désinfectants et antiseptiques (dont formol et libérateurs) TRG 43 / TRA 28
Pesticides TRG 74
Médicaments et produits vétérinaires TRG 31, 38, 41, 50TRA 26
Végétaux : plantes maraîchères et mauvaises herbes à lactones sesquiterpéniques, Frullania (mousse de chêne), lichens (lactones sesquiterpéniques), résines et essence de bois TRG 65
Alimentation (cuisinier, boulanger, confiseur…) Aliments (farines de céréales, légumes, ail, épices) TRG 65
Antiseptiques pour le lavage des mains, désinfectants de surface TRG 43 TRA 28

Enzymes (levure de boulanger)

TRG 63

Bâtiment et travaux publics (plombier, couvreur, carreleur, peintre métallier, maçon, coffreur, applicateur de surface……) Ciments (chrome hexavalent) TRG 8  TRA 14
Goudrons de houille, huiles et brais de houille, suies de combustion du charbon TRG 16 TRA 35
Huiles et graisses minérales ou de synthèse TRG 36 TRA 25
Isocyanates organiques TRG 62 TRA 43
Peintures, vernis, colles : résines époxydiques, acrylates, résines et mousses polyuréthanes TRG 51
Solvants organiques liquides (essence, white spirit, trichloréthylène …) +++ TRG 84 TRA 48
Huiles de coupe (usinage en métallerie) TRG 65
Bois, transformation du bois Poussières de bois TRG 47  TRA 36
Composants des vernis, des colles et des résines TRG 84 TRG 65
Résines acryliques TRG 82
Résines époxydiques entrant dans la composition des stratifiés, de colles, de vernis et de peintures TRG 51
Chimie, pharmacie, cosmétique, industrie plastique Fabrication du caoutchouc (furfural) TRG 74
Ingrédients de cosmétiques :  
a) savon, crème barrière, émollients (conservateurs, parfums), TRG 84 TRA 48
b) formol et libérateurs TRG 43 TRA 28
Enzymes TRG 63
Médicaments (streptomycine, néomycine, chlorpromazine, bétalactamines et céphalosporines, phénylhydrazine) TRG 31, 38, 41, 50TRA 26
Coiffeurs Permanentes (agents fixateurs : thioglycolates) TRG 65
Persulfates (décolorants) (plus rares) TRG 65
Teintures des cheveux : paraphénylènediamine, paratoluènediamine TRG 15 bis voire TRG 65
Nickel des ciseaux et objets métalliques TRG 37
Dentistes et prothésistes dentaires Acrylates et méthacrylates des résines dentaires et adhésifs TRG 65
TRG 82
Anesthésiques et médicaments TRG 65
Antiseptiques et désinfectants (dont formol et libérateurs) TRG 65 TRG 43
Fleuristes et jardiniers Pesticides TRG 74
Plantes et fleurs : tulipe, Alstroemeria, primevère, plantes à lactones sesquiterpéniques (chrysanthème…) TRG 65
Manucures, prothésistes ongulaires Résines et colles pour prothèses d’ongle (acrylates et méthacrylates)

TRG 65 TRG 82

Métallurgie (galvanoplaste, soudeur…), sidérurgie, mécaniciens

Antimoine

TRG 73

Colles : acrylates TRG 65
Furfural TRG 74
Huiles et brais de houille  

Huiles de coupe et graisses (biocides, chromates, émulsifiants)

TRG 65 TRG 36 TRA 25 TRG 10 TRA 34

Métaux :chrome, nickel, cobalt

TRG 10 TRA 34 TRG 37 TRG 70

Résines époxydiques (utilisation de colles, de vernis et de peintures en contenant)

TRG 51

Solvants organiques liquides (essence, white spirit trichloréthylène…) +++

TRG 84 TRA 48
Nettoyage : agents d’entretien, techniciens de surface

Produits de nettoyage

TRG 65

Personnels de santé Antiseptiques et désinfectants (dont formol et libérateurs)

TRG 65 TRG 43 TRA 28

Médicaments : antibiotiques, antalgiques, analgésiques

TRG 31384150, (TRA 26)
Divers Autres allergènes pouvant être incriminés et faisant l’objet d’un tableau  

Ce tableau est indicatif et non exhaustif. Pour chercher un agent allergisant n’y figurant pas, vous pouvez utiliser le moteur de recherche de l’INRS

 www.inrs.com

Urticaire de contact

En milieu professionnel, ce sont les personnels de l’alimentation, les vétérinaires et agriculteurs qui sont particulièrement exposés au risque de développer une urticaire. Les agents sensibilisants principaux sont les protéines d’origine végétale et animale.

Urticaire de contact allergique : principales professions, allergènes responsables et tableaux de maladies professionnelles

TRG : Tableau de maladie professionnelle du Régime Général
TRA : Tableau de maladie professionnelle du Régime Agricole

 

Professions Allergènes Tableaux
Personnels de santé Vétérinaires et assistants

Latex des gants en caoutchouc naturel

Médicaments

TRG 95 TRA 44

Métiers de l’alimentation

Protéines animales : poissons et crustacés, viande

Protéines végétales : légumes (chou-fleur…), farine

Additifs divers…

TRA 44

Fabrication, manipulation de cosmétiques Agents conservateurs, baume du Pérou, parfums TRA 44
Agriculteurs, éleveurs, vétérinaires Viande, liquide amniotique au cours de l’agnelage, du vêlage… TRA 44

Rhinite, asthme

Les symptômes

Les symptômes

La rhinite et/ou l'asthme professionnel surviennent avec une période de latence dans les conditions habituelles d'exercice du travail. La rhinite est souvent négligée par les patients.

Les principaux symptômes sont :

Pour la rhinite

  • Prurit nasal, rhinorrhée (antérieure ou postérieure), éternuements, obstruction nasale ;
  • ± associés à une conjonctivite, une hyposmie ou anosmie.

Pour l’asthme

  • des symptômes respiratoires de brève durée : gêne, poids sur la poitrine, toux, sifflements etc ...
  • une exacerbation des symptômes durant au moins 2 jours sans retour à la normale, nécessitant un recours inopiné aux soins.

Les symptômes sont rythmés ou aggravés par les périodes de travail, du moins au début de l’évolution.

Pensez à poser 4 questions sur les symptômes respiratoires de rhinite ou d'asthme :

  • surviennent-ils sur les lieux du travail ?
  • s'améliorent-ils durant le repos hebdomadaire ?
  • s'améliorent-ils lors de congés prolongés ou se normalisent-ils ?
  • s'aggravent-ils pendant le travail ou au décours du travail ?

Un repérage et une éviction précoces au stade de rhinite sont nécessaires, car la rhinite est un facteur de risque de l’asthme professionnel.

À noter :

  • la rhinite peut évoluer indépendamment de l’asthme ;
  • une fois installé, l’asthme peut évoluer pour son propre compte, même après éviction des facteurs de risque professionnels.

Les principaux métiers

Les principaux métiers

Les rhinites et asthmes professionnels sont induits par :

  • des substances d'origine animale ou végétale (souvent mécanisme IgE-dépendant),
  • ou par des produits chimiques ou des métaux (mécanismes mal connus).

Devant des symptômes respiratoires nouvellement apparus ou aggravés, rechercher une exposition professionnelle en interrogeant le patient sur les métiers exercés :

Principaux métiers pouvant être concernés % rhinite allergique professionnelle (RAP) % asthme professionnel (AP) Principaux risques Tableaux
Métiers dépendant du régime agricole     Tous les agents végétaux et animaux TRA 45
Boulangers, pâtissiers  72 % des RAP 20% des AP   Farine de blé, de seigle TRG 66
Enzymes TRG 63
10% des AP Latex des gants (via le talc) TRG 95
Aldéhydes :
glutaraldéhyde
formaldéhyde (formol)
TRG 66
TRG 43
Métiers de la santé  Ammoniums quaternaires TRG 66
 Coiffeurs 8% des AP Produits de décoloration capillaire :

  • persulfates alcalins ++ ;
  • Teintures capillaires ;
  • Produits de permanente ;
  • Henné.
TRG 66
Personnels de nettoyage  4-5% des AP  Etiologies multiples : acariens, ammoniums quaternaires des détergents (le spray facilite leur pénétration respiratoire) TRG 66
Latex des gants TRG 95
Travailleurs du bois   5% des AP Nombreuses espèces de bois sensibilisantes TRG 47-A
Vernis contenant des isocyanates* TRG 62
Formaldéhyde TRG 43
Peintres
Particulièrement, peintres au pistolet sur métaux (BTP, métallurgie), applicateurs de revêtements de surfaces en résine synthétique
  8% des AP Résines, peintures, colles, vernis polyuréthanes contenant des isocyanates* TRG 62
Autres**     Travail en présence de toute protéine en aérosol TRG 66
Multiplicité des agents étiologiques (près de 400 au total)** Autres tableaux non mentionnés ci-dessus

TRG : Tableau de maladie professionnelle du Régime Général
TRA : Tableau de maladie professionnelle du Régime Agricole
* L’asthme aux isocyanates est un cas d’éviction au poste de travail
** L’enquête professionnelle approfondie relève du médecin du travail. Cependant, le site de l’INRS permet un accès facile aux tableaux de maladie professionnelle par pathologie, par agent en cause ou travaux effectués :
http://www.inrs-mp.fr/mp/cgi-bin/mppage.pl

Autres tableaux non mentionnés

Titre des autres tableaux non mentionnés

Régime général

Régime
agricole

Affections respiratoires provoquées par l’acide chromique, les chromates et bichromates alcalins (rhinite et asthme)

TRG 10bis

 

Affections de mécanisme allergique provoquées par les amines aromatiques, leurs sels, leurs dérivés (dont rhinite et asthme)

TRG 15bis

 

Affections professionnelles provoquées par l’arsenic et ses composés minéraux (dont rhinite)

TRG 20-B

TRA 10-A

Affections provoquées par les phosphates, pyrophosphates et thyophosphates d’alcoyle, d’aryle ou d’alcoylaryle et autres  organophosphorés anticholinestérasiques ainsi que les phosphoramides et carbamates hétérocycliques anticholinestérasiques (dont dyspnée asthmatiforme)

TRG 34-B

TRA 11

Affections respiratoires causées par les oxydes et sels de nickel (rhinite et asthme)

TRG 37bis

 

Maladies engendrées par les bétalactamines et les céphalosporines (dont rhinite et asthme)

TRG 41

 

Affections respiratoires provoquées par les amines aliphatiques, les éthanolamines ou l’isophoronediamine (rhinite et asthme)

TRG 49bis

 

Affections respiratoires provoquées par la phénylhydrazine (dont rhinite et asthme)

TRG 50

 

Affections professionnelles provoquées par le cobalt et ses composés (dont rhinite et asthme / dyspnée asthmatiforme)  

Affections professionnelles provoquées par le furfural et l’alcool furfurylique (dont rhinite et asthme)

TRG 74

 

Affections provoquées par le méthacrylate de méthyle (dont rhinite et asthme)  

TRG : Tableau de maladie professionnelle du Régime Général
TRA : Tableau de maladie professionnelle du Régime Agricole

Distinguer maladie professionnelle et accident du travail

août, 2014

La maladie professionnelle concerne :

  • la rhinite récidivant en cas de nouvelle exposition au risque ou confirmée par test ;
  • l’asthme aggravé par le travail ;
  • l’asthme de novo induit par le travail.

L’accident du travail concerne les accidents aigus respiratoires sur les lieux du travail.

L’asthme aigu au travail dans le cadre d'un accident du travail professionnel survient sans période de latence, dans des conditions d'exposition inhabituelles voire exceptionnelles (accident, incendie, défaut de ventilation) : Syndrome d'Irritation Aiguë Bronchique (SIAB) (en Anglais, RADS pour Reactive Airways Dysfunction Syndrome). Il nécessite un traitement d'urgence, un suivi pneumologique et la rédaction d'un certificat d'accident du travail. Substances fréquemment mises en cause : chlore et dérivés, acides, isocyanates.      

Conduite à tenir par maladies : 

Confirmer la rhinite ou l'asthme

août, 2014

Le médecin traitant confirmera la rhinite ou l'asthme, il précisera sa sévérité, et évoquera l'origine professionnelle en collaboration avec le pneumologue, l'allergologue et le médecin du travail.

  Rhinite professionnelle Asthme professionnel
Diagnostic clinique : dépister Rechercher les symptômes
(Cf. paragraphe 1)
Interroger : symptômes variables et réversibles au début
Diagnostic paraclinique :
Tests

Allergie à des substances de haut poids moléculaire (PM) (principalement protéine animale ou végétale) (Recommandation 9)

Tests cutanés (PRICK tests)
et/ou tests d’IGE - réactivité sérique (RAST, in vitro)

Allergie aux substances de bas poids moléculaire

Test cutanés et RAST inutiles
sauf pour les sels de platine et les colorants réactifs
Imagerie Aucun examen d’imagerie n’est justifié en première intention (Recommandation 8)  
Endoscopie Rhinoscopie antérieure si : symptômes unilatéraux, diagnostic incertain, échec du traitement initial (Recommandation 7)  
EFR EFR recommandée chez les sujets à haut risque d’asthme professionnel (Recommandation 12) EFR
En cas de difficulté de diagnostic étiologique Eventuel test de provocation nasale spécifique en centre spécialisé (Recommandation 10) Pneumologue* : mesure de l'hyperréactivité bronchique non spécifique, test de provocation bronchique spécifique réaliste, recherche d’une inflammation mesure du NO exhalé, de l’éosinophilie de l’expectoration....

* Possibilité de donner un peak flow (débitmètre de pointe) au patient pour faire des mesures sur le lieu de travail et en période de repos.

L'hyperréactivité bronchique peut être soupçonnée cliniquement : toux ou gêne respiratoire au contact d'irritants - fumée de tabac, odeurs fortes, sprays, polluants - ou déclenchées par le rire, l'effort, le froid...

Consulter la synthèse des Recommandations pour la prévention et la prise en charge de la rhinite allergique professionnelle.

Conduite à tenir par maladies : 

Rôle du médecin clinicien

août, 2014

Prévenir 

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Pour cela, consulter la page 9 de la fiche pratique sur l’asthme professionnel n°7 de la Société de pneumologie de langue française (SPLF)

  1. Donner des conseils d’orientation professionnelle aux enfants/ adolescents/ jeunes adultes ayant des antécédents d’atopie, afin de choisir des métiers ne comportant pas d’exposition à des allergènes de haut poids moléculaire.
  2. Etre vigilant au dépistage de rhinite ou d’asthme chez les artisans et travailleurs indépendants qui n’ont en général pas de médecin du travail.

Contrôler les symptômes, avec éducation thérapeutique du patient

Le traitement est du ressort du médecin généraliste, du pneumologue et / ou de l’allergologue.

Contacter le médecin du travail

Devant une rhinite ou un asthme professionnel, adresser le patient au médecin du travail avec un courrier. Si le patient travaille, il peut à tout moment demander une visite occasionnelle. En cas d'arrêt de travail, demander une visite de pré-reprise au médecin du travail pour envisager des aménagements de poste ou un reclassement si nécessaire, et mobiliser le réseau de maintien dans l’emploi si besoin.

Proposer éventuellement une déclaration de maladie professionnelle de la rhinite ou de l’asthme en lien avec le travail, en particulier quand il y a un risque de désinsertion professionnelle.

Conduite à tenir par maladies : 

Surdité

De quoi parle-t-on ?

mars, 2022

Surdités d’origine professionnelle

Définition

La surdité, ou hypoacousie, est la diminution de la capacité à percevoir les sons. Si elle n’est pas prise en charge, elle peut être gênante dans la vie quotidienne et conduire peu à peu à l'isolement.


Il existe deux grands mécanismes de surdités qui ont des causes variées :

  • Surdité de transmission : atteinte du conduit auditif externe et/ou du tympan et/ou des osselets par malformation congénitale, dégénérescence des osselets de l’oreille moyenne, séquelles d’un traumatisme de l’oreille moyenne, blocage mécanique….
  • Surdité de perception: atteinte de l’oreille interne et/ou du nerf auditif par
    • Principalement les causes liées à l’âge (presbyacousie) et des causes héréditaires, traumatiques, vasculaires, inflammatoires
    • Et également l’exposition chronique ou aigüe aux bruits

En savoir plus : https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/perte-acuite-auditive/definition-causes


Quels sont les niveaux de bruit qui vous entourent ?

Remarque : le décibel est une unité de mesure particulière. En effet, diminuer de 3dB divise le bruit par 2. Ainsi être exposé 8h à 80dB est aussi dangereux que d’être exposé 30 minutes à 92 dB.

Exemple de durées d'exposition quotidiennes équivalentes

Niveau sonore en dB(A) Durée d'exposition
80 8 h
83 4 h
86 2 h
89 1 h
92 30 min
95 15 min
98 7,5 min

Source : INRS


Contexte en France et en Provence-Alpes-Côte d’Azur

En 2017, d’après une enquête nationale sur les expositions professionnelles (enquête SUMER), près d’un tiers des salariés sont exposés à des nuisances sonores. Ces nuisances sonores peuvent être à l’origine de surdités professionnelles.

Les surdités professionnelles sont largement sous-déclarées (rapport Diricq).

En région PACA, l’enquête EVREST a permis de recueillir des données sur les troubles auditifs. Entre 2017 et 2019, près d’un salarié sur quatre (23,6 %) a déclaré être exposé à un bruit supérieur à 80 décibels (contre 21,2 % en 2013-2014) et plus d’un tiers des salaires (34,4 %) se sont plaints d’une gêne sonore dans leur travail (contre 32,9 % en 2013-2014).

Entre 2014 et 2019, les surdités professionnelles représentaient 2,8 % des maladies professionnelles indemnisées par la CARSAT Sud-Est en région PACA-Corse, soit 322 cas de surdités professionnelles. Le taux de surdités professionnelles indemnisées est passé de 4,4 surdités pour 100 000 salariés en 2014 à 3,5 pour 100 000 en 2019.

Les cas de surdités professionnelles indemnisées concernaient quasiment que des hommes. Les salariés des secteurs du bâtiment et des travaux publics et du « Bois, ameublement, papier-carton, textile, vêtement, cuirs et peaux, pierres et terres à feu » étaient les plus touchés par les atteintes auditives entre 2014 et 2019.

Source : Tableau de bord régional santé, sécurité et conditions de travail 2020

Conduite à tenir par maladies : 

Repérer l’origine professionnelle d’une surdité

juin, 2020

Principales situations de travail exposant aux bruits lésionnels

Devant des signes d’hypoacousie ou des acouphènes, rechercher une exposition professionnelle en posant des questions telles que :

  • Effectuez-vous des tâches ou utilisez-vous des outils qui génèrent du bruit ?
  • Travaillez-vous dans une ambiance bruyante ?
  • Êtes-vous obligé d’élever la voix, du fait de l’ambiance bruyante, pour vous faire entendre par un collègue qui travaille juste à côté de vous ?
  • Est-ce que votre employeur vous met à disposition des protections auditives ? Est-ce que vous portez ces protections auditives ? Existe-t-il des circonstances dans lesquelles vous êtes obligés d’enlever vos protections ?

Principales activités et situations exposants aux bruits et pouvant amener à une reconnaissance en maladie professionnelle :

Principales activités et situations de travail
(se référer aux tableaux)
Système de reconnaissance
  • Métallurgie, sidérurgie et transformation des métaux
  • Industrie du bois et du papier
  • Construction, B.T.P.
  • Industrie des produits minéraux (verrerie, pierre…)
  • Industrie des équipements mécaniques
  • Construction navale
  • Aéronautique
  • Construction ferroviaire
  • Industrie automobile
  • Industrie textile, habillement, cuir....
  • Editions, imprimerie
  • Industries agricoles et alimentaires
  • Industrie du plastique et du caoutchouc
  • Maintenance sur sites pétrochimiques
  • Utilisation de munitions / d’explosifs
  • Travaux forestiers
  • Manutention de récipients métalliques….
TRG 42

TRA 46

Autres situations où les conditions de la liste ne sont pas remplies : musiciens professionnels…

CRRMP

TRG : Tableau de maladie professionnelle du Régime Général
TRA : Tableau de maladie professionnelle du Régime Agricole

Les tableaux n° 42 et n° 46 ne font pas référence à des niveaux quantifiés d’exposition aux bruits, il suffit que le métier soit répertorié dans la liste limitative figurant dans ces tableaux. Si le métier n’est pas listé, il est possible de faire une déclaration hors liste limitative via le CRRMP : Comité Régional de Reconnaissance des Maladies Professionnelles (*lien vers la fiche Reconnaissance d’une maladie professionnelle).

Les caractéristiques de la surdité professionnelle

  • C'est une surdité de perception bilatérale, habituellement symétrique,
  • Elle touche préférentiellement, au moins au début, les fréquences auditives plutôt élevées (aiguës). Elle débute par un scotome auditif aux 4000 Hz ;

Question à poser en Provence : entendez-vous toujours les cigales en été ? (Fréquences aiguës)

  • Cette hypoacousie peut s'accompagner, ou non, de bourdonnements ou sifflements (acouphènes) des oreilles. Ces acouphènes sont habituellement continus et de tonalité aiguë et peuvent être bilatéraux.
  • L'hypoacousie n'est perçue par les sujets qu'à un stade avancé, mais elle peut être suspectée à un stade précoce devant des premiers signes auditifs : fatigue auditive associant acouphènes, céphalées et vertiges, puis gêne de l'intelligibilité de la voix chuchotée.
  • Pour les emplois à risque, il existe une surveillance médicale spécifique pour dépister précocement les hypoacousies, à un stade où elles ne sont pas encore perçues par le travailleur. Les examens complémentaires (audiogramme) permettent alors son dépistage à un stade précoce, asymptomatique.
  • L'hypoacousie par traumatisme sonore chronique est irréversible mais ne s'aggrave pas après cessation de l'exposition aux bruits lésionnels. Le déficit auditif va cependant s'aggraver physiologiquement avec l'âge (phénomène de presbyacousie).

Audiogramme

L’audiométrie présente un des profils suivants, selon la sévérité de la surdité :

surdite2.jpg

Phase d’accoutumance

L'audiogramme pratiqué en fin de journée peut déjà montrer un scotome réversible sur la fréquence 4000 Hz.

Stade I ou stade de surdité latent

Le déficit auditif se caractérise par un scotome irréversible sur la fréquence des 4000 Hz dépassant 30 dB.

Stade II ou stade de surdité débutante

Le scotome est étendu aux fréquences voisines (2000 à 6000 Hz) et dépasse 30 dB.

Stade III ou stade de surdité confirmée

La perte auditive s’étend vers les fréquences 1000-8000 Hz et dépasse 30 dB.

Stade IV ou stade de surdité sévère

Le déficit atteint toutes les fréquences, y compris le 500 Hz ( ≥ 30 dB), avec une extension prédominante sur les fréquences aiguës.

— Fatigue auditive
— Évolution de la surdité professionnelle

L’oreille humaine peut percevoir des sons allant de 20 Hz à 20 000 Hz. Les fréquences utilisées dans la conversation se situent entre 250 et 4 000 Hz, avec un maximum situé entre 1 000 et 2 000 Hz. (Expostion au bruit).

Autres causes de surdité professionnelle

La surdité professionnelle est le plus souvent induite par des bruits lésionnels, mais peut être également provoquée par des agents biologiques (Streptococcus suis – tableaux de maladie professionnelle TRG 92 et TRA 55)

Certaines surdités brutales, consécutives à un traumatisme sonore (barotraumatisme, éclatement ou explosion (phénomène de blast)), peuvent survenir dans le cadre du travail. Dans ce cas, elles peuvent être déclarées en accident du travail.

 

Conduite à tenir par maladies : 

Conduite à tenir pour le médecin traitant

juin, 2020

Diagnostic

Devant toute suspicion de surdité professionnelle, votre patient doit être adressé à un ORL pour réaliser un bilan auditif comprenant une audiométrie tonale liminaire, une audiométrie vocale et une impédancemétrie, à partir du 4ème jour d’arrêt d’exposition au bruit lésionnel.

Pour être déclarée en maladie professionnelle, l’audiométrie tonale liminaire et l’audiométrie vocale doivent être concordantes (en cas de non concordance : l’impédancemétrie et la recherche du reflexe stapédien ou, à défaut, l'étude du suivi audiométrique professionnel confirmeront le diagnostic). Ces examens doivent être réalisés en cabine insonorisée, avec un audiomètre calibré.

Pour être indemnisée, la perte auditive doit être bilatérale et supérieure ou égale à 35 dB sur la meilleure oreille selon la formule ci-dessous :

Pour les salariés du régime général et du régime agricole, le déficit audiométrique moyen (Dm) est la moyenne des déficits mesurés sur les fréquences 500, 1000, 2000 et 4000 Hz.

Dm = déficit (500) + déficit (1000) + déficit (2000) + déficit (4000) ≥ 35 dB
4

Vous pouvez aussi demander à votre patient s’il a déjà fait des audiogrammes en médecine du travail pour comparer leur évolution.

Prise en charge

Le traitement ne peut être que préventif, par diminution de l'exposition au risque (prévention technique et/ou protection individuelle).

Néanmoins, il existe des moyens de réhabilitation auditive par l’intermédiaire des prothèses auditives.

Si le patient est reconnu travailleur handicapé, une aide financière par l’AGEFIPH est possible. Pour en bénéficier, il convient de monter un dossier RQTH, faire un devis et faire la demande à l’Agefiph avant de payer les prothèses. Le dossier RQTH nécessite un certificat spécifique à remplir par l’ORL dans le cas des surdités.

Votre patient peut aussi être adresser en consultation de médecine du travail pour un éventuel aménagement de poste, qui sera aussi facilité par le dossier RQTH.

Déclarer une maladie professionnelle

Les atteintes auditives d'une certaine gravité sont réparées dans le tableau n°42 du régime général et dans le tableau n°46 du régime agricole. La liste des situations de travail mentionnée dans les tableaux est limitative.

Pour les patients changeant d’entreprise et pour les patients retraités, la surdité doit être diagnostiquée dans l’année suivant le changement ou l’arrêt d’activité.

Aucune aggravation de cette surdité professionnelle ne peut être prise en compte, sauf en cas de nouvelle exposition au bruit lésionnel. Au moment de la rédaction du CMI, il convient donc de consolider la maladie avec séquelles.

Pour la rédaction du certificat médical initial, reprendre si possible la désignation de la maladie dans le tableau.

Pour être traitées, la déclaration de maladie professionnelle doit être associée à une audiométrie faite par un ORL dans des conditions précises.

Conduite à tenir par maladies : 

Souffrance liée au travail

Souffrance psychique liée au travail : de quoi parle-t-on ?

mars, 2022

Symptômes de la maladie et facteurs de risque

Les symptômes liés à la souffrance psychique au travail peuvent être des :

  • Troubles de la concentration,
  • Troubles du sommeil,
  • Irritabilité,
  • Nervosité,
  • Anxiété,
  • Fatigue importante,
  • Palpitations…

Le phénomène n'épargne aucun secteur d'activité, sous l’effet des mutations du monde du travail.

La souffrance psychique au travail est généralement la conséquence de situations ou d’organisations de travail pathogènes, sources de stress.

Stress : déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes de son environnement de travail et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face

La souffrance psychique au travail peut avoir pour origine :

  • La complexité grandissante des nouvelles organisations du travail comme le développement du télétravail, l’individualisation dans le travail, les nouveaux modes de management… ;
  • Des violences internes, au sein de l’entreprise : conflits interpersonnels, situations de type harcèlement moral ou sexuel… ;
  • Des violences externes, commises sur des salariés par des personnes externes à l’entreprise (clients, usagers, patients…) : insultes, menaces, agressions…

L’exposition à ces situations de travail peut avoir des conséquences sur la santé physique, mentale et sociale des salariés, notamment en terme de manifestations cardio-vasculaires, de troubles musculo squelettiques, de syndromes anxiodépressifs, d’épuisement professionnel, de suicide…

Contexte en Provence-Alpes-Côte d’Azur

Les symptômes psychiques en lien avec le travail, en tant que manifestations des risques psychosociaux (RPS) constituent une des grands enjeux nationaux et régionaux de la santé au travail (Plans Santé au Travail du ministère du Travail et Plan Régional Santé et Travail 2010-2014 et 2016-2020).

En région PACA, l’enquête EVREST a permis de recueillir des données portant sur les contraintes psychosociales déclarées par les salariés et les symptômes en lien avec le travail, constatés par les professionnels de santé-travail.

Entre 2017-2019, d'après les médecins du travail participant au réseau EVREST, plus d’un salarié sur dix (11 %) en PACA, souffrait d’au moins un symptôme psychique en relation avec le travail : fatigue, lassitude, anxiété, nervosité, irritabilité et troubles du sommeil. Ce pourcentage était plus élevé chez les femmes, les salariés de plus de 45 ans, les salariés du secteur de la santé humaine et action sociale et du secteur des activités financière et assurance.

Les mauvaises relations avec les collègues, l’absence de sérénité et les mauvaises relations avec la hiérarchie étaient les contraintes associées aux pourcentages les plus élevés de personnes présentant au moins un symptôme psychique estimé en lien probable ou certain avec l’activité professionnelle (respectivement 40,4 %, 39,5 % et 37,6 % en 2017 et 2019)

De plus, près d’un salarié sur quatre (23 %) déclarait avoir subi une pression psychologique dans leur travail.

Source : Tableau de bord santé, sécurité et conditions de travail 2020 – ORS PACA

 

Conduite à tenir par maladies : 

Repérer l’origine professionnelle de la souffrance psychique

novembre, 2023

Comme dans toute souffrance psychique, les contextes personnels et familiaux seront également à explorer.

Interroger le patient sur son(ses) activité(s)

La spécificité du contexte professionnel pourra être appréhendée par des questions telles que :

  • Et au travail comment ça va ? (Quantité, qualité, moyens, exigences, autonomie…)
  • Et avec vos collègues ? (Confiance, isolement, agressivité, violences…)
  • Et avec les responsables ? (Reconnaissance, conflit…)
  • Y-a-t-il eu des changements dans l'entreprise ? (Organigramme ? métiers ? personnes ? lieux ? technologie ? …)
  • Dans quel esprit allez-vous au travail ?
  • Quel est votre statut professionnel ? (Type de contrat, salarié protégé…)
  • Qu'est-ce qu'il faudrait pour que vous vous sentiez bien au travail ?
  • Faites-vous du télétravail ? Est-ce par choix ? Ce mode d’organisation vous convient-il ? Avez- vous le sentiment d’être isolé de vos collègues/et ou hiérarchie, comment qualifieriez-vous l’état de vos relations avec vos collègues et/ou hiérarchie ? Avez-vous du mal à vous appliquer le droit à la déconnexion ? Comment qualifierez-vous l'état de votre charge de travail ? Votre cadre ou poste de travail à la maison vous parait-il adapté ? 

Identifier si le travail peut faire partie des causes possibles de souffrance exprimée par le patient

Le médecin traitant peut interroger son patient afin de savoir si ce dernier est exposé à des facteurs de risques. 

A titre d’exemples, les questions du médecin traitant peuvent porter sur les aspects suivants :

Intensité et temps de travail

  • Surcharge ou sous-charge de travail
  • Horaires atypiques
  • Longue journée de travail
  • Imprévisibilité des horaires
  • Existence d’objectifs irréalistes ou flous
  • Instructions contradictoires
  •  Etc…

Exigences émotionnelles

  • Tension avec le public
  • Contact avec la souffrance ou la détresse humaine
  • Exigence de devoir cacher ses émotions
  • Etc…

Autonomie

  • Faible marge de manœuvre pour faire son travail
  • Rythme de travail imposé
  • Ne pas pouvoir développer ses compétences
  • Ne pas participer aux décisions

Rapports sociaux dégradés

  • Relations conflictuelles avec les collègues et/ou la hiérarchie
  • Aucune perspective de carrière
  • Déficit de reconnaissance
  • Etc…

Conflits de valeurs

  • Ne pas être fier de son travail
  • Ne pas pouvoir faire un travail de qualité
  • Etc….

Insécurité de la situation de travail

  • Peur de perdre son emploi
  • Non maintien du niveau de salaire
  • Contrat de travail précaire
  • Restructurations
  • Incertitude sur l’avenir de son métier
  • Etc …

 

Source :  INRS : https://www.inrs.fr/risques/psychosociaux/ce-qu-il-faut-retenir.html

Conduite à tenir par maladies : 

Conduite à tenir pour le médecin traitant

janvier, 2018

Evaluer l'état psychique du patient

L'interrogatoire et l'examen du patient évalueront :

  • Le degré de souffrance psychique (troubles anxiodépressifs),
  • L'état réactif ou non, conservation ou non des ressources qui conditionneront la conduite à tenir,
  • La sévérité des symptômes physiques et psychiques et les répercussions sociales au travail,
  • Le risque suicidaire.

Le médecin pourra s’aider d’outils pour interroger le patient :

  • Pour évaluer l’état anxio-dépressif (aide au diagnostic et à l'évaluation de la sévérité de l'état anxio-dépressif) :
    • Test de Hamilton qui est un bon indicateur de l'intensité globale du syndrome dépressif ;
    • Test PHQ9
    • Echelle MADRS (Montgomery-Asberg Depression Rating Scals) qui est sensible à l'efficacité thérapeutique
  • Pour évaluer le syndrome d’épuisement professionnel : MBI - Maslach Burnout Inventory ou CBI – Copenhagen Burnout Inventory

Prise en charge médico-psychologique

Une fois qu’une situation de souffrance psychique au travail est suspectée, il est conseillé au médecin traitant de prendre contact rapidement avec le médecin du travail de son patient, par l’intermédiaire de celui-ci (annuaire SISTEPACA), afin de permettre :

  • Une appréciation fiable de la situation de travail,
  • La cohérence des discours médicaux,
  • La mise en œuvre de mesures de prévention par le médecin du travail.

Le médecin traitant assure, en parallèle, la prise en charge médicale et le suivi du patient.

Si besoin il oriente le patient vers :

  • Une prise en charge spécialisée (psychiatre, cardiologue…) ;
  • Le centre régional de pathologies professionnelles et environnementales (CPPE), il existe un centre par région. Consulter les coordonnées du CRPPE en PACA dans l'annuaire du SISTEPACA  ;
  • Une consultation spécialisée en souffrance au travail (consulter la liste sur le site Souffrance et travail) ;
  • Un psychologue ;
  • L’assistante sociale du service de prévention et santé au travail, de l’entreprise, de l'Assurance Maladie ou de la MSA pour aider le patient à faire valoir ses droits sociaux.

Faire attention de ne pas « victimiser » le patient afin d'éviter sa désinsertion professionnelle ; un diagnostic fiable de la situation nécessite la collaboration du médecin du travail et permettra la cohérence des discours médicaux.

Faut-il prescrire un arrêt de travail ?

Le patient vous est adressé par le médecin du travail

Si le médecin du travail a évalué que le poste n’était pas compatible avec l’état de santé, un arrêt de travail peut être nécessaire.

Quelques recommandations concernant la prescription de l’arrêt de travail : extrait du guide édité par l'URPS ML "Le médecin libéral face à la souffrance au travail de ses patients".

Le patient vous consulte spontanément

  • Si le sujet présente une souffrance psychique sévère, des idées mortifères, a perdu ses ressources, l'éviction du milieu de travail s'impose. Il est utile d'alerter le médecin du travail.
  • Dans les autres cas, il faudra évaluer les avantages et les inconvénients de l'arrêt de travail :
Avantages Inconvénients
  • Rôle thérapeutique de l'arrêt de travail : supprimer (temporairement) la cause de la souffrance ;
  • Se retirer de la situation à l'origine de la souffrance peut permettre une réflexion, une prise de distance, une reconstitution des ressources physiques et psychologiques.
  • L'arrêt de travail risque de figer la situation sans la résoudre avec prolongation « indéfinie » de l'arrêt ;
  • L'arrêt de travail peut être considéré comme « injustifié » par l'entreprise, avec parfois une dévalorisation professionnelle du salarié ;
  • L'arrêt de travail prolongé peut aboutir à une éviction de l'entreprise.

Cas particulier du harcèlement moral

Le harcèlement est un terme juridique qui concerne des agissements répétés du harceleur sur une personne, qui :

  • altèrent les conditions de travail ;
  • portent atteinte à la dignité ;
  • altèrent la santé physique ou psychique ;
  • compromettent l'avenir professionnel.

Le harcèlement moral n'est pas un diagnostic médical.

Pièges à éviter pour le médecin praticien

  • Attention dans la rédaction des certificats médicaux. Ecrire les mots « harcèlement moral », c'est se substituer à la justice. Le harcèlement est une qualification juridique, ce n'est pas un diagnostic médical. Vous pouvez être accusé de diffamation. Il est préférable de décrire l'état de santé du patient/salarié et citer ses « dires ». Le certificat médical ou le courrier ne doit pas être adressé à l'employeur mais remis au salarié à l'intention du médecin du travail. Seule l'inspection du travail ou un juriste peut évaluer si la situation est susceptible de relever d'une infraction de harcèlement moral.
  • Certains individus se disent harcelés dans le but d'obtenir des bénéfices secondaires (ex. arrêt de travail…) ou de s'exonérer de la responsabilité de déficiences ou fautes professionnelles.
  • De même, il est conseillé de ne pas mentionner une inaptitude au poste de travail dans un certificat médical, mention dévolue au médecin du travail. Cependant, tout renseignement sur les capacités restantes du patient peut aider le médecin du travail à évaluer l'aptitude au poste.
  • La recherche de faits précis lors de l'interrogatoire permet souvent de mieux appréhender la notion de harcèlement moral.

Conseiller au patient de rechercher des soutiens dans et/ou hors de l'entreprise

Auprès du médecin du travail de l'entreprise :

En sollicitant une visite occasionnelle (à la demande spontanée du salarié) ou une visite de pré-reprise (si le salarié est en arrêt) pour un examen et une écoute, sur la situation au travail.

Le médecin du travail pourra établir un diagnostic dans l'entreprise et conseiller sur une démarche de prévention des risques psycho-sociaux si nécessaire.

Parfois, la seule solution est le retrait du salarié de son milieu de travail, qui peut être suivi soit d'un reclassement dans l'entreprise, soit d'une inaptitude au poste de travail afin de sauvegarder la santé du salarié. Celle-ci peut amener à un licenciement pour inaptitude ou à une rupture conventionnelle de contrat.

Auprès du centre régional de pathologies professionnelles et environnementales (CRPPE) :

Il existe un centre par région en France. Certains centres proposent une consultation spécialisée sur la souffrance liée au travail ; se renseigner auprès des centres : voir les coordonnées de CRPPE en région PACA.

Autres soutiens pour le salarié :

  • La hiérarchie (n+1, n+2 ...)
  • Les collègues de travail
  • Les représentants du Personnel Délégués du personnel, délégués syndicaux et le Comité social et économique (CSE)
  • L'Inspection du Travail qui peut
    • informer le salarié de la nature répréhensible des agissements de harcèlement moral et des recours juridiques possibles,
    • informer le salarié de ses droits,
    • relever des infractions au Code du Travail,
    • et avec l'accord du salarié, si nécessaire, engager des actions en entreprise
  • Les assistantes sociales de l'Assurance Maladie ou de la MSA (régime agricole) dès lors qu'un problème de maintien dans l'emploi est posé.

Quelle reconnaissance dans le régime général et le régime agricole ?

Peut-on déclarer une souffrance liée au travail en accident du travail ?

Oui : ​Si le patient décrit un fait accidentel, soudain, c'est-à-dire précis et daté, sortant de l'ordinaire et si la souffrance liée au travail a généré des lésions (psychologiques et/ou organiques).

Le certificat médical initial doit être descriptif de ces lésions.

La souffrance liée au travail est-elle inscrite dans un tableau de maladie professionnelle ?

Non : Les pathologies psychiatriques consécutives à une souffrance au travail ne font pas partie d'un tableau de maladie professionnelle. Elles ne peuvent donc pas être reconnues dans le cadre habituel réglementaire (système des tableaux) ;

En cas d'état dépressif lié au travail, il est possible de faire une demande de reconnaissance de maladie professionnelle : le médecin désigne la nature de la maladie qui présente, à son avis, un caractère professionnel y compris si la maladie n’est pas inscrite dans un tableau. Cette demande sera étudiée par le Comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles Comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP), qui devra établir un lien à la fois direct et essentiel entre la pathologie déclarée (non inscrite dans un tableau de maladie professionnelle) et la situation de travail.

Le patient devra faire la preuve d'une exposition répétée à des risques psychosociaux.

Tentative de suicide et travail

Toute souffrance psychique peut impliquer un risque suicidaire. La crise suicidaire est une crise psychique dont le risque majeur est la tentative de suicide. Si une personne confrontée à ce moment de grande souffrance, ne trouve pas en elle les ressources suffisantes pour le surmonter, le risque de passage à l’acte existe.

Le patient est en souffrance psychique

Pratiquer l'écoute active et poser des questions pour :

  • Comprendre la souffrance : depuis quand ? Quelles manifestations ? Peut-il exister un lien avec le travail ? Quelle représentation le patient a-t-il de sa situation? Quelles stratégies a-t-il mis en place pour sortir de cette situation?
  • Repérer l'intensité du désespoir, particulièrement quand il n'y a pas d'issue perçue :
    • Evaluer les idées suicidaires +++: quelle fréquence? Depuis quand?
    • Les décrire, chercher une gradation dans ces idées: la patient exprime t-il une lassitude de vivre? Envisage t-il la mort? Imagine t-il un moyen de se suicider? A t-il des idées obsédantes? Planifie t-il la mort (testament, courrier …)?
  • Evaluer les facteurs de risques d'un passage à l'acte et les facteurs protecteurs :
    • Facteurs vulnérabilité : existence d'une dépression? d'affections psychiatriques? d'antécédents de dépression et de tentatives de suicide? de suicide familial? de solitude? d'alcoolisme et autres conduites addictives?. 

Le contexte de vulnérabilité dépend beaucoup du statut conjugal, social et professionnel.

  • Apprécier la dangerosité et l'urgence : (Recommandations de l'ANAES complétées)  

Il est souhaitable d'explorer 6 éléments :

  1. Le niveau de souffrance : désarroi ou désespoir, repli sur soi, sidération, abattement, isolement relationnel, sentiment de dévalorisation ou d'impuissance, sentiment de culpabilité ;
  2. Le degré d'intentionnalité : idées envahissantes, rumination, recherche ou non d'aide, attitude par rapport à des propositions de soins, dispositions envisagées ou prises en vue d'un passage à l'acte (plan, scénario) ;
  3. Les éléments d'impulsivité : tension psychique, instabilité comportementale, agitation motrice, état de panique, antécédents de passage à l'acte, de fugue ou d'actes violents ;
  4. Un éventuel élément précipitant : conflit, échec, rupture, perte, etc …
  5. La présence de moyens létaux à disposition : armes, médicaments, etc …
  6. La qualité du soutien de l'entourage proche : capacité de soutien ou inversement renforcement du risque dans le cas de familles « à transaction suicidaire ou mortifère ».

Il est également souhaitable d’explorer les facteurs protecteurs :

  • Soutien de l'entourage : statut marital, présence d'enfants, convictions religieuses ou philosophiques, lien social...
  • Prise en charge : acteurs ressource
    • le médecin généraliste
    • Le psychiatre
    • Les urgences hospitalières générales ou psychiatriques.

Le patient a fait une tentative de suicide

Après une tentative de suicide, le patient est à haut risque de mortalité par suicide (1% de suicide réussi dans l'année qui suit).

Un suivi médical par le médecin généraliste, et si possible par un psychiatre, est important pour prévenir les récidives.

Sur le lieu de travail ou pendant le trajet domicile-travail :

  • Un suicide ou la tentative de suicide constitue pour l'entreprise à la fois une situation d'urgence à gérer et un signal d'alerte sur un possible phénomène de malaise plus largement répandu. Bien souvent, une cellule psychologique sera mise en place.
  • Une déclaration en accident du travail est faite par l'employeur. Le certificat médical initial sur l'état de la personne sera rédigé par le médecin des urgences ou par le médecin traitant.

Hors temps et lieu travail :

Une déclaration en accident du travail pourra être faite par le patient ou ses ayant-droits si la présomption de relation avec le travail semble forte. Le certificat médical initial sera rédigé par le médecin des urgences ou le médecin traitant. Pour la reconnaissance par l'organisme de sécurité sociale, la présomption d'imputabilité ne s'applique pas, le patient (ou ses ayant-droits) devra apporter la preuve du lien entre les lésions et le travail.

Dans les deux cas, après une tentative de suicide, évaluer la possibilité d'un retour au travail et proposer au patient une visite de pré-reprise auprès de son médecin du travail.

Le suicide ou la tentative de suicide concerne un(e) collègue de travail du patient sur le lieu de travail

Les témoins directs doivent bénéficier d'une prise en charge particulière, dans les premiers instants de survenue de l’évènement afin de limiter les effets du stress post-traumatique.

En cas de stress post-traumatique d'un patient, outre une prise en charge médico-psychologique adaptée, lui conseiller de se rapprocher de son médecin du travail dans le cadre d'une visite occasionnelle afin que ce dernier mobilise l’ensemble des moyens à sa disposition et adaptés à la situation du patient/salarié.

Conduite à tenir par maladies : 

Troubles musculo-squelettiques

Conduite à tenir par maladies : 

TMS d’origine professionnelle : de quoi parle t-on ?

janvier, 2022

Les TMS, des maladies qui touchent les articulations, les muscles et les tendons

Troubles musculo-squelettiques (TMS) : symptômes résultant d’un déséquilibre entre les sollicitations biomécaniques et les capacités fonctionnelles de la personne, lesquelles dépendent de l’âge, du sexe, de l’état physiologique et psychologique, des antécédents personnels.

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Les sollicitations biomécaniques concernent essentiellement :

  • les positions articulaires extrêmes,
  • les efforts à pénibilité importante,
  • les gestes répétitifs,
  • le travail en position maintenue,
  • les vibrations et chocs.

L’évolution de l’organisation du travail (travail répétitif, horaires atypiques, intensification du travail, développement du télétravail...) et les facteurs psychosociaux (situations génératrices de stress, cf. Souffrance psychique au travail) sont également des facteurs de risque à prendre en compte dans la survenue des TMS

Les TMS, des affections en augmentation France et en région Provence-Alpes-Côte d’Azur depuis ces 10 dernières années

Le nombre de TMS a augmenté de 60% en 10 ans. En 2020, ils représentaient en France 87 % des maladies professionnelles ayant entrainé un arrêt de travail ou une réparation financière en raison de séquelles. Véritable handicap économique pour les entreprises et générateurs de conséquences médicales et fonctionnelles pour les salariés, les TMS constituent l’un des problèmes de santé au travail les plus préoccupants actuellement.

En région PACA, d’après les résultats de l’enquête EVREST en 2017-2019, près de 30% des salariés étaient exposés à au moins une contrainte physique ressentie comme pénible. Les salariés les plus touchés sont les ouvriers (36.7%) puis les employés (30.8%) alors que les cadres et intellectuels sont les moins touchés (8.7%). La proportion de salariés déclarant une contrainte physique ne varie, en revanche, pas en fonction de l’âge, ni selon le genre (Tableau de bord santé, sécurité et conditions de travail 2020)

Concernant l’indemnisation des TMS en région PACA-Corse, elle représentait 83% des maladies professionnelles indemnisées par la Caisse d'assurance retraite et de la santé au travail en 2020*. Les TMS indemnisés sont les affections du rachis lombaire, celles des membres supérieurs (main, poignet, coude, épaule) et celles des membres inférieurs (genou, pied ou cheville).

Source : *Statistiques risques professionnels PACA-Corse, Carsat SE.

Conduite à tenir par maladies : 

Repérer l'origine professionnelle d'un TMS : conseils au médecin traitant

mars, 2019

Interroger le patient

Rechercher des sollicitations biomécaniques contraignantes

Tout métier peut provoquer des troubles musculo-squelettiques.

Devant toute douleur, raideur, maladresse et/ou perte de force, le médecin interrogera son patient sur les gestes qu’il effectue dans son travail et dans ses loisirs :  il pourra utilement lui demander de mimer ces gestes afin de mieux visualiser les sollicitations biomécaniques auxquelles il est exposé :

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Interroger le patient sur ses conditions de travail

Le médecin traitant interrogera également le patient sur ses conditions de travail et notamment sur d’éventuels changements récents dans son travail.

A titre d’exemple, quelques questions qui peuvent être posées par le médecin traitant :

  • Avez-vous une charge de travail très importante ?
  • Travaillez-vous avec des contraintes de délais ? Sous un rythme très soutenu ?
  • Travaillez-vous dans une ambiance bruyante ? Etes-vous exposé à des températures chaudes ou froides ?
  • Y a t-il eu un changement récent dans votre travail : réaménagement de postes de travail, réorganisation du travail, nouvelles méthodes de management … ?
  • Travaillez-vous en télétravail ? Est-ce par choix ? Combien de jour(s) par semaine ? Votre cadre ou poste de travail est-il bien adapté…?  Etes-vous bien installé (écran, fauteuil, bureau, endroit isolé…) ? Comment le vivez-vous ?

Faire la différence entre une maladie professionnelle et un accident du travail

L ’accident du travail est la conséquence d’un événement ponctuel survenu au lieu et au temps de travail entraînant une lésion corporelle (à la différence d’une maladie professionnelle qui résulte de l’exposition d’un travailleur à un risque professionnel, dans les conditions habituelles de son activité professionnelle). L’accident du travail doit faire l’objet d’une déclaration par l’employeur.

Si vous constatez une lésion corporelle chez votre patient, résultant d’un tel évènement vous pouvez rédiger un certificat médical initial d’accident du travail.

Une situation déclarée en accident du travail ne peut être déclarée en maladie professionnelle (Pourquoi déclarer une maladie professionnelle).

Conduite à tenir par maladies : 

TMS faisant l’objet d’un tableau de maladie professionnelle

mars, 2019

Il existe cinq tableaux de maladie professionnelle relatifs aux TMS, dans le régime général et quatre dans le régime agricole.

Il est possible de faire reconnaitre en maladie professionnelle, une affection ne répondant pas aux critères des tableaux ; la demande sera traitée par le biais du système complémentaire de reconnaissance (Les systèmes de reconnaissance des maladies professionnelles).

Les tableaux de maladie professionnelle relatif aux TMS sont les suivants :

Maladies par localisation Principaux risques Tableaux
Membre supérieur
Poignet, main, doigts
Syndrome du canal carpien (nerf médian)
Syndrome de la loge de Guyon (nerf cubital)
  • Appui carpien habituel
  • Mouvements répétés ou prolongés d’extension du poignet ou de préhension de la main
  • Pression prolongée ou répétée sur le talon de la main
TRG 57-C
TRA 39-C
Tendinite, ténosynovite Mouvements répétés ou prolongés des tendons fléchisseurs ou extenseurs de la main et des doigts TRG 57-C
TRA 39-C
Ostéonécrose du semi-lunaire (maladie de Kienböck)
Ostéonécrose du scaphoïde carpien (maladie de Köhler)
Troubles angioneurotiques de la main, prédominant à l'index et au médius, pouvant s'accompagner de crampes de la main et de troubles prolongés de la sensibilité et confirmés par des épreuves fonctionnelles
Vibrations et chocs transmis par certaines machines-outils, outils et objets (tenus à la main) TRG 69
TRA 29
Syndrome du marteau hypothénar entraînant un phénomène de Raynaud ou des manifestations ischémiques des doigts confirmée par l'artériographie objectivant un anévrisme ou une thrombose de l'artère cubitale ou de l'arcade palmaire superficielle Utilisation du talon de la main en percussion directe itérative ou par un outil percuté ou percutant TRA 29
Coude
Tendinopathie d’insertion des muscles épicondyliens associée ou non à un syndrome du tunnel radial Travaux comportant habituellement des mouvements répétés de préhension ou d’extension de la main sur l’avant-bras ou des mouvements de pronosupination TRG 57-B
TRA 39-B
Tendinopathie d’insertion des muscles épitrochléens Travaux comportant habituellement des mouvements répétés d’adduction ou de flexion et pronation de la main et du poignet ou des mouvements de pronosupination TRG 57-B
TRA 39-B
Hygroma, épanchement des bourses séreuses ou atteintes inflammatoires des tissus sous-cutanés des zones d’appui du coude :

  • forme aiguë
  • forme chronique
Travaux comportant habituellement un appui prolongé sur la face postérieure du coude TRG 57-B
TRA 39-B
Syndrome canalaire du nerf ulnaire dans la gouttière épithrochléo-oléocranienne confirmé par électroneuromyographie (EMG) Travaux comportant habituellement des mouvements répétitifs et/ou des postures maintenues en flexion forcée
Travaux comportant habituellement un appui
prolongé sur la face postérieure du coude
TRG 57-B
TRA 39-B

Arthrose du coude comportant des signes radiologiques d'ostéophytoses 

Vibrations et chocs transmis par certaines machines-outils, outils et objets (tenus à la main) TRG 69
TRA 29
Épaule
Tendinopathie aigüe ou chronique non rompue, non calcifiante avec ou sans enthésopathie de la coiffe des rotateurs.
Tendinopathie chronique non rompue non calcifiante avec ou sans enthésopathie de la coiffe des rotateurs objectivée par IRM (*). Rupture partielle ou transfixiante de la coiffe des rotateurs
Mouvements ou maintien de l'épaule sans soutien en abduction avec un angle supérieur ou égal à 60° pendant au moins 3h30 par jour en cumulé

TRG 57-A

Épaule douloureuse simple (tendinopathie de la coiffe des rotateurs) 
Épaule enraidie succédant à une épaule douloureuse simple rebelle

Travaux comportant habituellement des mouvements répétés ou forcés de l'épaule TRA 39-A
Rachis
Sciatique par Hernie discale L4-L5 ou L5-S1
Radiculalgie crurale par hernie discale L2-L3 ou L3-L4 ou L4-L5
avec atteinte radiculaire de topographie concordante
Conduite d’engins, de chariots élévateurs, de camions etc… (vibrations transmises au corps entier) TRG 97
TRA 57
Manutention manuelle de charges lourdes

TRG 98
TRA 57 Bis

Membre inférieur
Genou
Compression du nerf sciatique poplité externe au col du péroné (fibula) objectivée par ENMG Position prolongée en flexion forcée du genou, assis sur les talons ou accroupi TRG 57-D
Syndrome de compression du nerf sciatique poplite externe Travaux comportant de manière habituelle une position accroupie prolongée TRA 39-D
Lésions méniscales chroniques à caractère dégénératif et leurs complications Efforts ou ports de charges en position agenouillée ou accroupie TRG 79
TRA 53
Hygromas aigus ou chroniques du genou Appui prolongé sur le genou TRG 57-D
TRA 39-D

Tendinite sous-quadricipitale ou quadriciptale objectivée par échographie

 

Tendinite sous-quadricipitale ou quadricipitale

Efforts en charge avec contractions répétées du quadriceps lors de la montée ou descente d'escalier, d'escabeau ou d'échelle.

Travaux comportant de manière habituelle des mouvements répétés d'extension ou de flexion prolongées du genou.

TRG 57-D

TRA 39-D

Tendinite de la patte d’oie objectivée par échographie Mouvement répétés d’extension ou de flexion prolongées du genou TRG 57-D
TRA 39-D
Syndrome de la bandelette ilio-tibiale objectivée par échographie Mouvements rapides du genou en flexion et extension lors des déplacements du corps TRG 57-D
Cheville et pied

Tendinite achilléenne objectivée par échographie. L’IRM le cas échéant*

Tendinite achiléenne

Efforts pratiqués en station prolongée sur la pointe des pieds

TRG 57-E

TRA 39-E

TRG : Tableau de maladie professionnelle du Régime Général
TRA : Tableau de maladie professionnelle du Régime Agricole

Conduite à tenir par maladies : 

Conduites à tenir pour le médecin traitant

mars, 2019

Prendre contact avec le médecin du travail

Si le patient est en activité

Face à un patient porteur d’un trouble musculo-squelettique, le médecin traitant peut demander l’avis du médecin du travail avec l’accord du patient :

  • Sur l’origine professionnelle possible des symptômes ;
  • Sur les possibilités d’aménagements de poste.

Ne pas hésiter à contacter le médecin du travail y compris pour une affection débutante, afin qu’un aménagement de poste soit envisagé : aménagement technique et/ou organisationnel.

Le patient peut rencontrer le médecin du travail dès qu’il le souhaite dans le cadre de la visite occasionnelle à la demande du salarié.

En cas d’arrêt de travail prolongé du patient : penser au risque de désinsertion professionnelle

En cas d’arrêt de travail prolongé du patient ou dès qu’une difficulté à la reprise d’activité professionnelle est prévisible, le médecin traitant peut adresser son patient en visite de pré-reprise au médecin du travail avant la fin de l’arrêt de travail pour qu’une solution d’aménagement de poste soit recherchée. (Les outils du maintien dans l'emploi).

En l’absence de médecin du travail (travailleurs indépendants, travailleurs retraités…) ou pour les situations complexes, le médecin traitant pourra adresser son patient à la Consultation de pathologie professionnelle (Annuaire).

Remplir un certificat médical initial de maladie professionnelle

Si une origine professionnelle à la lésion est repérée, le médecin traitant propose au patient de remplir un certificat médical initial de maladie professionnelle (Rôle du médecin de soins dans la déclaration de maladie professionnelle).

C’est au patient que revient la décision de déclarer ou non sa pathologie en maladie professionnelle. Pour ce faire, il remplit le formulaire de déclaration et le transmet à son organisme de protection sociale (Rôle de l'assuré dans la déclaration de maladie professionnelle).

Conduite à tenir par maladies : 

Lombalgie commune : synthèse d'une réflexion partagée

avril, 2016
La lombalgie commune correspond à des douleurs lombaires de l’adulte sans rapport avec une cause inflammatoire, traumatique, tumorale ou infectieuse. La lombalgie commune représente la grande majorité des cas (90%) de lombalgies prises en charge par les professionnels de santé. L’enjeu thérapeutique est d’éviter le passage à la chronicité.

La lombalgie commune.

La chronicisation de la lombalgie commune a des conséquences importantes en santé publique  :

  • Près de 4 personnes sur 5 souffrent un jour de lombalgies ;
  • 30 millions de journées de travail sont perdues chaque année ;
  • Plus l’arrêt de travail est prolongé, moins la personne a de chance de reprendre son travail.

Une prise en charge bio-psycho-sociale (intégrant les aspects biologiques, psychologiques et socio-professionnels) précoce des patients est indispensable.

Un groupe de professionnels de santé a mené une réflexion (2014-2016) suivant la méthodologie du chemin clinique, axée sur la coopération interprofessionnelle, pour identifier :

  1. les acteurs clés de la prise en charge du patient lombalgique,
  2. et les moments clés dans le parcours de soins à partir de l'épisode aigu.

Méthodologie en 3 temps ;

  1. Réunion en plénière pour identifier les acteurs clés
  2. Entretien individuel avec les acteurs identifiés.
  3. Validation des échanges et construction du document avec les membres du SISTEPACA et les spécialistes participants.

Chaque acteur a précisé son rôle, ses besoins et les freins qu’il constatait dans son exercice professionnel (cliquer sur l’acteur choisi). Liste des acteurs non exhaustive.

Conduite à tenir par maladies : 

Les acteurs clés de la prise en charge des patients lombalgiques

avril, 2016

Les acteurs clés de la prise en charge des patients lombalgiques

Les acteurs clés suivants ont été identifiés par le groupe :
Le médecin généraliste
Le kinésithérapeute
L'ostéopathe
Le spécialiste : Médecin du sport / de médecine physique et de réadaptation ou Rhumatologue
Le médecin du travail
Le médecin conseil
Le psychologue / Psychiatre*
Le médecin algologue
Le radiologue*
L'assistante sociale

* Spécialistes non consultés

 

Conduite à tenir par maladies : 

Moments clés de la prise en charge des patients lombalgiques à partir de l'épisode aigu

avril, 2016

À chaque étape, il est nécessaire de :

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≤ 4 semaines

Lombalgie commune aigue

Définition

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Il s’agit d’une douleur située entre la 12ème côte et la partie inférieure de la fesse, en l’absence de radiculalgie.
C’est un diagnostic différentiel : éliminer une lombalgie symptomatique "Drapeaux rouges"

Il n’y a pas de sciatique « tronquée ». Tout ce qui s’arrête au pli fessier sans irradiation est une lombalgie commune.

 

NB: Des radiculalgies font évoquer une compression discale, des examens complémentaires sont nécessaires (3 urgences : déficit moteur inférieur, syndrome de la queue de cheval, lombo-radiculalgie hyperalgique). La compression est toujours associée à un environnement local ± dégradé ; la chirurgie agit sur la compression, mais peu sur cet environnement local.

Acteurs clés identifiés

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Examens clés ou actions

  • Pas d'exploration radiologique
  • Bilan diagnostique kinésithérapique

1 à 3 mois

Lombalgie commune subaigue

Définition

C’est une lombalgie qui évolue depuis 4 à 6 semaines, sans dépasser 3 mois.

Acteurs clés identifiés

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Examens clés ou actions

  • Bilan radiologique, pas d’IRM
  • Bilan isocinétique, de préférence sur machine
  • Education du patient 

> 3 mois

Lombalgie commune chronique ou récidivante

Définitions

Lombalgie chronique : est définie par une douleur de la région lombaire évoluant depuis plus de 3 mois. Cette douleur peut s’accompagner d’une irradiation à la fesse, à la crête iliaque, voire à la cuisse, et ne dépasse qu’exceptionnellement le genou.

Il convient de différencier (HAS octobre 2015) :

  • la lombalgie non dégénérative antérieurement dénommée lombalgie spécifique ou lombalgie secondaire (dite symptomatique), liée à une cause traumatique, tumorale, infectieuse ou inflammatoire ;
  • la lombalgie dégénérative dont l’origine peut associer une ou plusieurs des causes suivantes : discogénique ou facettaire ou mixte, ligamentaire, musculaire, liée à un trouble régional ou global de la statique rachidienne ;
  • la lombalgie sans relation retenue avec des lésions anatomiques.

La lombalgie récidivante : c'est la survenue d’au moins deux épisodes aigus à moins d’un an d’intervalle.

Acteurs clés identifiés

acterus clés lombalgie chronique

Examens clés ou actions

  • Bilan : IRM lombaire préférable au scanner
  • 2ème série de séances chez le kinésithérapeute : bilan diagnostique kinésithérapique, utile pour le médecin généraliste, le médecin du travail et le médecin conseil
  • Education du patient : auto-entretien
  • Bilan social et médico-professionnel  (assistante sociale et médecin du travail)

Au-delà de 6 mois

  • Chronicisation de la lombalgie avec risque de désinsertion professionnelle
  • Coopération interprofessionnelle indispensable pour redynamiser le patient sur un projet thérapeutique et socio-professionnel.
Conduite à tenir par maladies : 

Cancer professionnel : de quoi parle-t-on ?

mars, 2022

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Chiffres clés sur les cancers professionnels en France et en région Paca.

Les cancers représentent la première cause de décès en France ; 4,0 à 8,5% d’entre eux seraient d’origine professionnelle, ce qui représente de 14 à 30 000 nouveaux cas de cancers chaque année selon le Plan Cancer 2014-2019. Toutefois, seulement 1 900 cancers sont reconnus en maladie professionnelle chaque année.

La moitié de ces cancers professionnels sont des cancers à létalité élevée. Selon la localisation du cancer et le sexe, les fractions attribuables aux expositions professionnelles varient sensiblement : 10% des cancers de la vessie et 50% des cancers de la face et des sinus chez l’homme sont estimés d’origine professionnelle.

En région Paca-Corse, 832 cas de cancers professionnels ont été indemnisés sur la période 2014-2019, chez les salariés du régime général, principalement des cancers liés à une exposition professionnelle à l’amiante (Tableau de bord santé, sécurité et conditions de travail 2020) .

Selon l’InCa, les cancers d’origine professionnels bien que bénéficiant aujourd’hui d’un meilleur repérage et d’une meilleure reconnaissance, restent néanmoins largement sous-déclarés, sous-reconnus et donc sous-indemnisés. L’origine professionnelle n’est pas suffisamment évoquée ; en cause plusieurs facteurs : l’absence de forme anatomopathologique pouvant faire suspecter une origine professionnelle (mésotheliome mis à part), l’apparition des signes cliniques souvent après la cessation de l’activité, la difficulté des médecins à mener un interrogatoire orienté sur la recherche d’une origine professionnelle, la sous-recherche d’une exposition professionnelle en cas de tabagisme actif du patient…

Chiffres sur l’exposition des salariés 

L’enquête SUMER de 2017 révèle qu’un salarié sur 10 (soit 1,8 millions de salariés) est exposé à au moins un produit chimique cancérogène ; pour ¾ de ces salariés environ, la substance en cause appartenait à la liste de huit substances suivantes : gaz d’échappement diesel, huiles minérales entières, poussières de bois, silice cristalline, formaldéhyde, plomb et dérivés, goudrons de houille et dérivés et hydrocarbures aromatiques.

Il existe des inégalités sociales en matière d’expositions aux agents cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR) : les ouvriers qualifiés ou non, occupés à des postes d’installation, de réglage et de maintenance sont les plus touchés ; les travailleurs de nuit ont également plus de risque d’être exposés à au moins un agent CMR.

Le cancer dans les différents Plans nationaux

Les plans nationaux Cancer 2014-2019 et Santé au Travail 2016-2020 prévoient que la prévention primaire en milieu de travail soit renforcée pour réduire l’exposition aux agents cancérogènes. La dernière stratégie décennale de lutte contre le cancer 2021-2030 prévoit de mieux reconnaitre les expositions professionnelles pour mieux reconnaitre les cancers professionnels et fait du maintien dans l’emploi des personnes atteintes de cancer une priorité. La prévention de la désinsertion professionnelle est également une des axes prioritaires du dernier plan santé travail 2021-2025

 

Conduite à tenir par maladies : 

Repérer l’origine professionnelle d’un cancer

mai, 2019

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Les agents cancérogènes dans l’environnement de travail

On distingue 3 types d’agents cancérogènes :

  • les agents physiques (radiations ionisantes, radiations UV),
  • les agents chimiques (amiante, benzène, silice, certaines substances minérales telles que les fibres d’amiante…)
  • les agents biologiques (certains virus ou parasites).

De nombreux agents cancérogènes peuvent être présents dans l'environnement de travail.

Les cancers liés à l’exposition à l’amiante, au benzène, aux rayonnements ionisants et aux poussières de bois couvrent à eux seuls, 98 % des cancers d’origines professionnelles indemnisés.

Tous les secteurs d’activités et métiers peuvent être concernés.
Certains sont plus concernés que d’autres :

  • métiers du bâtiment et des travaux publics (amiante, silice cristalline, huiles minérales, suies, fumées de soudage...)
  • mécaniciens, garagistes (huiles minérales, amiante, benzène, HAP, diesel…)
  • nettoyage à sec (perchloroéthylène…)
  • travail du bois (poussière de bois, formaldéhyde)
  • personnels de santé, laboratoires de recherche(radiations ionisantes, UV, formaldéhyde, dérivés du chrome VI…)
  • peintres (silice cristalline, dérivé du plomb, trichloroéthylène, amiante)
  • agriculture et viticulture (arsenic, organochlorés, micotoxines…)
  • métiers de la sidérurgie, de la métallurgie, fonderie (amiante, huiles minérales, goudrons, suies et dérivés de combustion de charbon, cadmium, nickel...)
  • métiers des cuirs et peaux (arsenic, chrome…)
  • construction et réparation navale (amiante, fumée de soudage…).

Cette liste n’est pas exhaustive ; elle est donnée à titre indicatif dans « Cancers professionnels : pourquoi et comment déclarer en maladie professionnelle ? », Outils pour les professionnels de santé de l’Institut National du Cancer.

Médecin traitant : face à un cancer, pensez à évoquer une origine professionnelle 

Le patient bénéficie de prestations et d’une protection sociale accrues en cas de cancer reconnu en maladie professionnelle (Droits et devenir du patient).

Il existe également un intérêt collectif à ce que les maladies professionnelles soient identifiées : celui d’en améliorer la connaissance et ainsi d’asseoir une politique de prévention en entreprise plus efficace. 

Il existe des aides pour accompagner le patient dans ses démarches ainsi que des ressources pour le médecin traitant ; elles sont décrites ci-dessous. 

A savoir pour évoquer une origine professionnelle face à un cas de cancer 

Face à tout cas de cancer, le médecin traitant doit poser des questions sur les professions exercées par son patient. Il est important d’interroger le patient sur son passé professionnel également, du fait du délai de latence élevé entre l’exposition et l’apparition de la maladie.

Le système de reconnaissance des maladies professionnelles pour les pathologies inscrites dans un tableau de maladies professionnelles repose sur le principe de présomption d’imputabilité : les conditions du tableau sont nécessaires et suffisantes pour que l’origine professionnelle soit reconnue et ce, quel que soit le mode de vie du patient par ailleurs et sans avoir à faire la preuve de la relation entre la maladie et l'exposition professionnelle. A titre d’exemple, le tabagisme actif du patient ne fera pas obstacle à la reconnaissance d’un cancer de la vessie en maladie professionnelle, si celui-ci a travaillé, en cokerie il y a moins de 20 ans et pendant une période minimum de 10 ans, comme indiqué dans le tableau TRG 16 bis. 

En dehors de ces conditions, un cancer peut être reconnu en maladie professionnelle grâce au système complémentaire de reconnaissance (Comité Régional de Reconnaissance des Maladies Professionnelles ou CRRMP), basé sur la démonstration d’un lien direct et essentiel de causalité avec l’activité professionnelle (Les systèmes de reconnaissance des maladies professionnelles)

Quelles questions pour interroger le patient sur ses activités professionnelles ?

Devant tout cas de cancer, compte-tenu du délai de latence, pensez à poser des questions sur la profession actuelle mais aussi sur le passé professionnel de votre patient, par exemple :

Quels métiers avez-vous exercé ?

Avez-vous été exposé à des produits chimiques ?

Avez-vous respiré des poussières ou des vapeurs/fumées ? de bois ? de soudure ? d’huiles ? …

Avez-vous été exposé à des rayonnements ? à des microbes ou des virus (hépatites B et C) ?
Avez-vous été exposé à de l’amiante  ?

Avez-vous été exposé à un de ces produits ? 

  • Aldéhyde formique (formol)
  • Amiante
  • Amines aromatiques
  • Arsenic
  • Benzène
  • Bischlorométhylether
  • Chlorure de vinyle
  • Chrome (composés)
  • Goudrons, huiles, brais de houille, suies de combustion du charbon
  • Huiles minérales
  • Nickel (grillage des mattes)
  • Nitrosourées
  • Oxyde de fer (fumées et poussières)
  • Poussières de bois
  • Rayonnements ionisants
  • Silice cristalline...
Lors des visites auprès de la médecine du travail vous a –t-on déjà parlé d’un risque de cancer lié à une exposition professionnelle ?
Si vous avez quitté l’entreprise vous a-t-on remis, à votre départ , un document sur une éventuelle exposition à un produit dangereux (une attestation d’exposition à des produits dangereux pour les expositions antérieures au 1er février 2012 ou une fiche de prévention des expositions au facteur de pénibilité « Risque chimique » utilisée jusqu’au 1er octobre 2017)? 
Vous a-t-on recommandé de continuer un suivi médical après la fin de l’exposition ?
D'autres collègues de travail occupés aux mêmes types de postes souffrent-ils de cancers ?

Les aides possibles pour le médecin traitant qui évoque une origine professionnelle face à un cas de cancer 

En cas de difficultés à retracer les expositions professionnelles du patient, la consultation de pathologie professionnelle peut constituer une aide pour le médecin traitant, qui peut y adresser son patient ; ce dernier pourra également y être accompagné dans ses démarches médico-administratives.

Si le patient est encore en activité et s’il ne s’y oppose pas, vous pouvez également l’orienter vers son médecin du travail, pour avis, lors d’une visite occasionnelle (Où et quand contacter le médecin du travail).

 

Conduite à tenir par maladies : 

Cerveau

mai, 2019

Principales expositions professionnelles et tableau de maladies professionnelles concernant le cancer du cerveau (glioblastome) 

Principales situations de travail pouvant être concernées Principaux risques à rechercher Système de réparation
  • Fabrication et conditionnement de ces substances
  • Utilisation dans les laboratoires de génie génétique, de biologie cellulaire, de recherche en mutagénèse ou cancérologie

Manipulation de nitrosoguanidines ou nitrosourées

TRG 85

TRG : Tableau de maladie professionnelle du Régime Général

Cette liste est reproduite ou inspirée de la brochure sur les cancers d'origine professionnelle éditée par la Ligue contre le cancer, après autorisation.
Pour en savoir plus :
http://www.ligue-cancer.net/files/national/article/documents/bro/cancers-profesionnels.pdf

Conduite à tenir par maladies : 

Foie

mai, 2019

Principales expositions professionnelles et tableaux de maladies professionnelles concernant le cancer du foie

Angiosarcome

Principales situations de travail pouvant être concernées

Principaux risques à rechercher

Système de réparation

Travaux exposant à l’action du chlorure de vinyle monomère, notamment les travaux exécutés dans les ateliers de polymérisation. Exposition au chlorure de vinyle monomère TRG 52
Tous travaux exposant à la manipulation ou l’inhalation d’arsenic ou de ses composés minéraux, notamment :

  • Traitement pyro-métallurgique de minerais arsenicaux,
  • Traitement pyro-métallurgique de métaux non ferreux arsenicaux,
  • Fabrication ou emploi de pesticides arsenicaux,
  • Emploi de composés minéraux arsenicaux dans le travail du cuir, en verrerie, en électronique
Arsenic et ses composés minéraux TRG 20
  • Métiers agricoles concernés, notamment par les traitements anticryptogamiques de la vigne
  • Usinage de bois traités à partir d’arsenic ou de ses composés minéraux
TRA 10

Carcinome hépato-cellulaire

Principales situations de travail pouvant être concernées

Principaux risques à rechercher

Système de réparation

Travaux exposant au chlorure de vinyle monomère :

  • Travail en ateliers de polymérisation y compris les travaux de maintenance
  • Chargement et déchargement de chlorure de vinyle monomère.
  • Production de chlorure de vinyle monomère y compris les travaux de maintenance.
  • Conditionnement et utilisation de bombes aérosols utilisant le chlorure de vinyle comme gaz propulseur
Exposition au chlorure de vinyle monomère TRG 52bis
Travaux exposant aux produits biologiques d’origine humaine et aux objets contaminés par eux, effectués dans les :
 

  • Etablissements généraux ou spécialisés de soins d’hospitalisation, d’hébergement, de cure, de prévention, d’hygiène,
  • Laboratoires d’analyses de biologie médicale, d’anatomie et de cytologie pathologiques,
  • Etablissements de transfusions sanguines,
  • Services de prélèvements d’organes, de greffons,
  • Services médicaux d’urgence et d’aide médicale urgente,
  • Services de secours et de sécurité : pompiers, secouristes, sauveteurs, ambulanciers, policiers, personnel pénitentiaire,
  • Services de ramassage, traitement, récupération de déchets médicaux, d’ordures ménagères,
  • Services de soins funéraires et morgues
Complication d’une hépatite virale transmise par le sang, ses dérivés ou tout autre liquide biologique ou tissu humain.
Hépatite à virus B, à virus C
TRG 45

TRA 33

  • Métiers agricoles concernés, notamment par les traitements anticryptogamiques de la vigne
  • Usinage de bois traités à partir d’arsenic ou de ses composés minéraux
Manipulation ou emploi d’arsenic ou de ses composés minéraux TRA 10

TRG : Tableau de maladie professionnelle du Régime Général
TRA : Tableau de maladie professionnelle du Régime Agricole

Cette liste est reproduite ou inspirée de la brochure sur les cancers d'origine professionnelle éditée par la Ligue contre le cancer, après autorisation.
Pour en savoir plus :
http://www.ligue-cancer.net/files/national/article/documents/bro/cancers-profesionnels.pdf

Conduite à tenir par maladies : 

Ethmoïde, fosses nasales et autres sinus de la face

mai, 2019

Principales expositions professionnelles et tableaux de maladies professionnelles concernant le cancer de l'ethmoïde, des fosses nasales et des autres sinus de la face

Principales situations de travail pouvant être concernées Principaux risques à rechercher Système de réparation
  • Travaux d’usinage des bois, tels que sciage, fraisage, rabotage, perçage, et ponçage ;
  • Travaux effectués dans les locaux où sont usinés les bois.

Activités :

  • Menuiserie, fabrication de meubles, ébénisterie, ponçage, marqueterie, restauration de meubles anciens ; fabrication de caisses, tonneaux, cercueils, toupies, parquets ; aménagement de cuisines.
  • Première transformation du bois : navires, éléments de charpentes, menuiserie du bâtiment, fabrication de panneaux de particules.
  • Fabrication de prothèses orthopédiques

Inhalation des poussières de bois

TRG 47

TRA 36

  • Grillage des mattes de nickel

Inhalation de certains dérivés du nickel

TRG 37 ter

  • Métallurgie du nickel (traitement du nickel ou certaines opérations de raffinage du métal, revêtement des métaux par du nickel, production d’aciers spéciaux)
  • Industrie des céramiques, des émaux et des porcelaines (utilisation de colorants à base de nickel)
  • Soudage inox ou d’alliages contenant du nickel

CRRMP

  • Production de pigments à base de chromates et de bichromates (métallurgie, industrie des colorants, fabrication de chromate de zinc, chromage électrolytique)

Dérivés du chrome

TRG 10 ter

 

Inhalation de poussières de cuir

CRRMP

TRG : Tableau de maladie professionnelle du Régime Général
TRA : Tableau de maladie professionnelle du Régime Agricole
CRRMP : Comité Régional de Reconnaissance des Maladies Professionnelles, à saisir lorsque la nuisance n'est pas inscrite au tableau

Cette liste est reproduite ou inspirée de la brochure sur les cancers d'origine professionnelle éditée par la Ligue contre le cancer, après autorisation.
Pour en savoir plus :
http://www.ligue-cancer.net/files/national/article/documents/bro/cancers-profesionnels.pdf

Conduite à tenir par maladies : 

Lymphome, leucémie

mai, 2019

Principales expositions professionnelles et tableaux de maladies professionnelles concernant les leucémies et le lymphôme

Lymphome (LMNH) : exposition aux pesticides

Principales situations de travail pouvant être concernées Principaux risques à rechercher Système de réparation
  • Manipulation ou l'emploi de ces produits, par inhalation ou par contact, direct ou indirect
Pesticides :

  • à usages agricoles ;
  • pour l’entretien des espaces verts ;
  • biocides ;
  • antiparasitaires vétérinaires.

TRA 59

TRG : Tableau de maladie professionnelle du Régime Général
TRA : Tableau de maladie professionnelle du Régime Agricole

Leucémie : exposition aux rayonnements ionisants

Principales situations de travail pouvant être concernées Principaux risques à rechercher Système de réparation
  • Extraction, traitement et transport de minerais ou de déchets radioactifs en secteur nucléaire, ou pour des utilisations militaires (sous-marins…)
  • Préparation de substances radioactives, de produits chimiques ou pharmaceutiques radioactifs
  • Manipulation directe de radioéléments
  • Fabrication, maintenance et utilisation d’appareils de radiodiagnostic et de radiothérapie
  • Mesures sur les substances radioactives et les rayons X dans les laboratoires de physique ou chimie, ou utilisés pour l’enseignement et la recherche
  • Utilisation des rayonnements ionisants pour la stérilisation d’aliments, de matériels médicaux, de médicaments…
  • Utilisation des rayonnements ionisants pour le contrôle des matériaux dans les fonderies, le bâtiment, les travaux publics, la métallurgie (interventions sur sources scellées) :
     

    1. Mesure d’épaisseur de films plastiques, de textiles, ou de pièces métalliques,
    2. Vérification de structures en béton,
    3. Contrôle de qualité de soudures,
    4. Mesures de débit de liquides ou gaz dans des canalisations, recherche de fuites,
    5. Jauges de niveaux pour stockage de grande dimension.
Rayonnements ionisants :
exposition à des rayons X, ou des substances radioactives naturelles (minerais…) ou artificielles (générateurs de rayons X, alpha, béta, ou gamma), ou à toute autre source d’émission corpusculaire

 

TRG 6

TRA 20

TRG : Tableau de maladie professionnelle du Régime Général
TRA : Tableau de maladie professionnelle du Régime Agricole

Leucémie : exposition au benzène

Principales situations de travail pouvant être concernées Principaux risques Système de réparation
Excepté dans certaines entreprise du secteur de la chimie, le benzène n'est plus utilisé depuis longtemps, mais il peut exister en mélange ou en tant qu'impureté dans des produits très divers.

Jusqu’au début des années 1980 :

  • Essences "spéciales" : essence "A", essence "C"…
  • White spirit
  • Toluène (ou "toluol")
  • Certaines colles, principalement pour le caoutchouc, naturel ou synthétique (ex : "colle à dissolution"), et pour les matières plastiques
  • Certaines peintures et vernis, principalement les produits cellulosiques pour bois et métaux
  • Certaines teintures, principalement pour les cuirs et simili
  • Certaines encres, principalement en héliogravure

Et jusqu’à présent :

  • Carburants automobiles, uniquement les essences sans plomb
Exposition (cutanée ou respiratoire) au benzène (ou "benzol"), ou produit en renfermant, le plus souvent en tant que solvant, dégraissant, ou diluant

TRG 4

TRA 19

  • Quelques métiers ou activités ayant pu occasionner une exposition au benzène ou à ces produits :
  • Chimie et biochimie : en laboratoire ou en usine
  • Imprimerie : pour nettoyer les machines, ou diluer certaines encres
  • Métiers des cuirs et peaux : pour dégraisser ou teindre
  • Agro-alimentaire : pour extraire des matières grasses animales ou végétales
  • Métiers du caoutchouc : fabrication ou rechapage de pneumatiques
  • Métiers des carburants et garages : livraison de carburants, mécanique auto et poids lourds, nettoyage de moteurs ou carrosseries…
  • Activités de nettoyage et dégraissage en métallurgie, mécanique, horlogerie ou mécanique de précision, textile…
  • Activités de peinture ou vernissage : utilisation de white spirit, de "diluant cellulosique"…
  • Activités de collage : des cuirs (maroquinerie…), des plastiques (revêtements de sols…), des caoutchoucs (chambres à air, semelles de chaussures…)

TRG : Tableau de maladie professionnelle du Régime Général
TRA : Tableau de maladie professionnelle du Régime Agricole

Leucémie : exposition au 1.3 butadiène 

Principales situations de travail pouvant être concernées Principaux risques à rechercher Système de réparation
Opérations de production, transport, logistique et utilisation
du 1.3 butadiène et autres produits renfermant du 1.3 butadiène, notamment :

  • production et transformation d'élastomères de type styrène butadiène pour l'industrie des caoutchoucs synthétiques, de polyamide butadiène-adiponitrile (synthèse du nylon) ;
  • raffinage de certaines coupes pétrolières ;
  • production, conditionnement, transport de gaz de pétrole liquéfié (GLP), propane, butanes techniques ;
  • entretien et maintenance des équipements fonctionnant au GPL ou butane.
Exposition au 1.3 butadiène TRG 99

TRG : Tableau de maladie professionnelle du Régime Général
TRA : Tableau de maladie professionnelle du Régime Agricole

Leucémie : exposition à l’oxyde d’éthylène  

Principales situations de travail pouvant être concernées Principaux risques à rechercher Système de réparation
Principalement dans l'industrie chimique et pour divers types de stérilisation, depuis les années 60.
 

  • Industrie chimique, principalement comme agent de synthèse dans les unités de fabrication d’éthylène glycol, d’éthers de glycols, de tensioactifs (pour détergents…), de parfums…
  • Agriculture, pour la stérilisation des feuilles de tabac, des céréales, et pour la fumigation des sols
  • Métiers de l’agro-alimentaire chargés de la stérilisation des aliments, principalement légumes déshydratés, soupes en sachet, fruits secs, viandes séchées, poudre d’oeufs, et la stérilisation de certains emballages alimentaires
  • Métiers de la stérilisation à des fins médicales :
    • Dans les entreprises fabricant du matériel médical, médico-chirurgical…
    • Dans les services de soin, en utilisant des ampoules ("anprolene") cassées dans un plastique contenant le matériel à stériliser
    • Dans les unités de stérilisation, où le gaz arrivait directement dans un stérilisateur ou une étuve
Exposition à l’oxyde d’éthylène CRRMP

CRRMP : Comité Régional de Reconnaissance des Maladies Professionnelles, à saisir lorsque la nuisance n'est pas inscrite au tableau

Cette liste est reproduite ou inspirée de la brochure sur les cancers d'origine professionnelle éditée par la Ligue contre le cancer, après autorisation.
Pour en savoir plus :
http://www.ligue-cancer.net/files/national/article/documents/bro/cancers-profesionnels.pdf

Conduite à tenir par maladies : 

Nasopharynx

mai, 2019

Principales expositions professionnelles et tableaux de maladies professionnelles concernant le cancer du nasopharynx

Principales situations de travail pouvant être concernées Principaux risques à rechercher Système de réparation

Nombreux secteurs industriels et professions concernés, notamment :

  • Fabrication de formaldéhyde, de résines à base de formaldéhyde
  • Personnel de laboratoire (anatomopathologie, histopathologie)
  • Désinfection
  • Fabrication et utilisation de bois contreplaqués et agglomérés
  • Vitrification de parquets et vernissage de meubles
  • Ebénisterie
  • Fabrication de papier
  • Industrie textile (apprêt)
  • Services de soins funéraires et morgues
Exposition au formaldéhyde TRG 43 bis
  • Désinfection
  • Travaux dans les champignonnières
  • Traitement des peaux
  • Travaux dans les laboratoires
Préparation, manipulation ou emploi de l'aldéhyde formique, de ses solutions et de ses polymères TRA 28 bis

Cette liste est reproduite ou inspirée de la brochure sur les cancers d'origine professionnelle éditée par la Ligue contre le cancer, après autorisation.
Pour en savoir plus :
http://www.ligue-cancer.net/files/national/article/documents/bro/cancers-profesionnels.pdf

Conduite à tenir par maladies : 

Larynx

mai, 2019

Principales expositions professionnelles et voie de reconnaissance en maladie professionnelle du cancer du larynx

Inhalation de poussières d'amiante

Principales situations de travail pouvant être concernées

Principaux risques à rechercher

Système de réparation

Travaux exposant à l'inhalation de poussières d'amiante

NB : Le cancer du larynx observé chez les travailleurs exposés à l’amiante est reconnu en MP dans plusieurs pays de l’union européenne. La reconnaissance en MP a beaucoup de chances d’être accordée par un CRRMP.

Inhalation de poussières d'amiante CRRMP

CRRMP : Comité Régional de Reconnaissance des Maladies Professionnelles, à saisir lorsque la nuisance n'est pas inscrite au tableau

Inhalation de brouillards, vapeurs d’acide sulfurique

Principales situations de travail pouvant être concernées

Principaux risques à rechercher

Système de réparation

  • Utilisation industrielle d’acide sulfurique («vitriol», «oleum», «fumant»), de mélange sulfo-chromique notamment dans l’industrie chimique, la fabrication d’engrais, d’explosifs, de batteries
  • Activités pouvant entraîner une exposition : décapage / dégraissage des métaux (acier, cuivre, aluminium, nickel…), placage électrolytique en bain acide (principalement cuivrage, étamage)
Inhalation de brouillards, vapeurs d’acide sulfurique, pur ou en mélange CRRMP

CRRMP : Comité Régional de Reconnaissance des Maladies Professionnelles, à saisir lorsque la nuisance n'est pas inscrite au tableau

Cette liste est reproduite ou inspirée de la brochure sur les cancers d'origine professionnelle éditée par la Ligue contre le cancer, après autorisation.
Pour en savoir plus :
http://www.ligue-cancer.net/files/national/article/documents/bro/cancers-profesionnels.pdf

Conduite à tenir par maladies : 

Peau

mai, 2019

Principales expositions professionnelles et tableaux de maladies professionnelles concernant un cancer de la peau 

Principales situations de travail pouvant être concernées Principaux risques à rechercher Système de réparation
  • Raffinage et métallurgie de métaux non ferreux contenant de l’arsenic comme impureté (cuivre, plomb, zinc, cobalt, or)
  • Fabrication et utilisation de pesticides arsenicaux (vignes)
  • Industrie du verre (décoloration de la verrerie)
  •  Fonderie de métaux non ferreux (contenant de l’arsenic comme impureté)
  • Industrie des colorants
  • Industrie électronique
  • Industrie pharmaceutique (fabrication de certains médicaments)
  • Empaillage des animaux et conservation (pelleterie)
  • Tannerie et travail du cuir

Arsenic et ses composés minéraux

TRG 20

  • Métiers agricoles concernés, notamment par les traitements anticryptogamiques de la vigne
  • Usinage de bois traités à partir d’arsenic ou de ses composés minéraux

TRA 10

Secteurs :

  • Fonderie de fonte et d’acier
  • Cokerie (entretien des fours)
  • Usines à gaz
  • Fabrication de l’aluminium (par électrolyse)
  • Sidérurgie

Travaux :
 

  • Utilisation des goudrons et des brais de houille
  • Travaux de ramonage et entretien de chaudières et cheminées

Goudrons, suies, dérivés de combustion du charbon

TRG 16 bis

TRA 35 bis

Travaux :

  • Usinage et traitement des métaux comportant l’emploi d’huiles minérales

Huiles minérales dérivées du pétrole

TRG 36 bis

TRA 25 bis

  • Certains emplois dans l’imprimerie (fabrication ou utilisation d’encres noires) ou comportant la manipulation ou l’exposition à des huiles usagées (industrie du caoutchouc, industrie textile, industrie du verre)

Huiles minérales dérivées du pétrole

CRRMP

Secteurs :
 

  • Industrie nucléaire
  • Mines de minerai radioactif (uranium)
  • Secteur de la santé ou laboratoires industriels (manipulation de sources scellées, préparation des produits de scintigraphie, fabrication et utilisation des appareils de radiologie et de radiothérapie)

Activités :

  • Utilisation de rayonnements ionisants (laboratoires de recherche, soins, conservation et analyse de produits agricoles)
  • Préparation de produits luminescents radioactifs
  • Intervention sur les sources scellées des appareils de contrôle de soudure, des jauges, des appareils de radiologie
Rayonnements ionisants : cancer cutané compliquant une radiodermite TRG 6

TRG : Tableau de maladie professionnelle du Régime Général
TRA : Tableau de maladie professionnelle du Régime Agricole
CRRMP : Comité Régional de Reconnaissance des Maladies Professionnelles, à saisir lorsque la nuisance n'est pas inscrite au tableau

Cette liste est reproduite ou inspirée de la brochure sur les cancers d'origine professionnelle éditée par la Ligue contre le cancer, après autorisation.
Pour en savoir plus :
http://www.ligue-cancer.net/files/national/article/documents/bro/cancers-profesionnels.pdf

Les cancers cutanés inscrits dans les tableaux de maladie professionnelle sont des carcinomes cutanés baso-cellulaires ou spinocellulaires.

Devant l’association de plusieurs cancers, pensez à une origine professionnelle possible :

  • Arsenic : cancer bronchique primitif, cancer des voies urinaires, adénocarcinome hépatocellulaire, angiosarcome du foie.
  • Rayonnements ionisants : leucémies, cancer broncho-pulmonaire primitif par inhalation, sarcome osseux.
Conduite à tenir par maladies : 

Plèvre, péritoine, péricarde

mai, 2019

Principales expositions professionnelles et tableaux de maladies professionnelles concernant le cancer de la plèvre, du péritoine, du péricarde

Devant tout cancer de la plèvre, du péritoine, du péricarde (mésothéliome), pensez à la déclaration obligatoire de tous les mésothéliomes, à ne pas confondre avec la déclaration d'un mésothéliome en maladie professionnelle (Conduite à tenir pour le médecin traitant)

Principales situations de travail pouvant être concernées Principaux risques à rechercher Système de réparation
Activités

  • Fabrication d’articles contenant de l’amiante (fibrociment, industrie textile de l’amiante jusqu’en 1996 avec activité de cardage, de filage ou de tissage)
  • Emploi dans l’isolation (thermique ou phonique)
  • Fabrication d’isolants électriques
  • Centrales thermiques
  • Raffineries
  • Construction et réparation navales
  • Réparation automobile et poids lourds (entretien de freins et d’embrayage)
  • Ouvriers de chantier du bâtiment (plombiers, couvreurs, électriciens, peintres, plâtriers, étanchéistes, monteurs en ventilation/chauffage/réfrigération, maçons fumistes, soudeurs, tuyauteurs...)
  • Sidérurgie (hauts fourneaux, cokeries, aciéries)
  • Industrie du verre
  • Installateurs et conducteurs de chaudières
  • Ascensoristes
  • Dockers
  • Tôliers, chaudronniers

Travaux

  • Utilisation d’isolants en amiante pour une protection personnelle (vêtements, gants, tabliers), ou lors d’activité particulière (soudage, protection anti-feu) comme coussins, matelas, etc.
  • Utilisation d’amiante sous forme de bourre, tissu, tresse, cordon, joint, toile, etc.
  • Calorifugeage et décalorifugeage
  • Flocage et déflocage
  • Entretien ou réparation de matériels chauds (chaudières, fours, étuves, moteurs, turbines, etc.)
  • Perçage, tronçonnage, découpage de matériaux en fibrociment (matériaux de toiture, conduites d’adduction d’eau, etc.) ou intervention sur des matériaux floqués

Exposition à l'amiante

TRG 30

TRA 47

TRG : Tableau de maladie professionnelle du Régime Général
TRA : Tableau de maladie professionnelle du Régime Agricole

Cette liste est reproduite ou inspirée de la brochure sur les cancers d'origine professionnelle éditée par la Ligue contre le cancer, après autorisation.
Pour en savoir plus :
http://www.ligue-cancer.net/files/national/article/documents/bro/cancers-profesionnels.pdf

Déclaration obligatoire du mésotheliome (DO) au dispositif national de surveillance du mésotheliome

Consulter les conduites à tenir pour le médecin traitant

Surveillance après exposition à l’amiante (sans pathologie) 

Consulter la fiche de conduites à tenir en cas d'exposition à l'amiante

En savoir plus sur le cancer de la plèvre ou mésothéliome

Consulter la cartographie de la mortalité par cancer de la plèvre ou mésothéliome extraite du tableau de bord Santé-Travail 2016.

Conduite à tenir par maladies : 

Poumon

mai, 2019

Principales expositions professionnelles et tableaux de maladies professionnelles concernant le cancer broncho-pulmonaire

En cas de cancer du poumon, au cours de l’interrogatoire du patient sur ses activités professionnelles, le médecin traitant recherche notamment une des situations à risque listées ci-dessous :

Classification par secteurs / industries :

Consulter la rubrique générale « Autres secteurs / travaux » si vous ne trouvez pas le travail que vous cherchez dans la rubrique spécifique consultée.

 

 

 

Principaux facteurs extra-professionnels

  • Tabagisme actif ou passif
  • Exposition domestique au radon
  • Emission des moteurs diesel

 

Conduite à tenir par maladies : 

Classification par risques

- Amiante
- Arsenic
- Bischlorométhyléther
- Brouillards / vapeurs d’acide sulfurique
- Cadmium
- Chrome (dérivés)
- Goudrons, suies, dérivés du charbon, huiles
- Nickel (dérivés)
- Oxydes de fer
- Poussières de cobalt associées au carbure de Tungstène
- Poussières et gaz radioactifs
- Silice

TRG : Tableau de maladie professionnelle du Régime Général
TRA : Tableau de maladie professionnelle du Régime Agricole
CRRMP : Comité Régional de Reconnaissance des Maladies Professionnelles, à saisir lorsque la nuisance n'est pas inscrite au tableau

Principaux risques

Principaux secteurs / travaux

Système de réparation

Amiante

Exposition aux poussières d’amiante

Activités :
 

  • Fabrication d’articles contenant de l’amiante (fibrociment, industrie textile de l’amiante jusqu’en 1996 avec activité de cardage, de filage ou de tissage)
  • Emploi dans l’isolation (thermique ou phonique)
  • Fabrication d’isolants électriques
  • Centrales thermiques
  • Raffineries
  • Construction et réparation navales
  • Réparation automobile et poids lourds (entretien de freins et d’embrayage)
  • Ouvriers de chantier du bâtiment (plombiers, couvreurs, électriciens, peintres, plâtriers, étanchéistes, monteurs en ventilation/chauffage/réfrigération, maçons fumistes, soudeurs, tuyauteurs...)
  • Sidérurgie (hauts fourneaux, cokeries, aciéries)
  • Industrie du verre
  • Installateurs et conducteurs de chaudières
  • Ascensoristes
  • Dockers
  • Tôliers, chaudronniers

Travaux :
 

  • Utilisation d’isolants en amiante pour une protection personnelle (vêtements, gants, tabliers), ou lors d’activité particulière (soudage, protection anti-feu) comme coussins, matelas, etc.
  • Utilisation d’amiante sous forme de bourre, tissu, tresse, cordon, joint, toile, etc.
  • Calorifugeage et décalorifugeage
  • Flocage et déflocage
  • Entretien ou réparation de matériels chauds (chaudières, fours, étuves, moteurs, turbines, etc.)
  • Perçage, tronçonnage, découpage de matériaux en fibrociment (matériaux de toiture, conduites d’adduction d’eau, etc.) ou intervention sur des matériaux floqués

TRG 30

TRG 30bis

TRA 47

TRA 47bis

Arsenic

Manipulation ou emploi d’arsenic ou de ses composés minéraux

  • Raffinage, métallurgie, fonderie de métaux non ferreux contenant de l’arsenic comme impureté (cuivre, plomb, zinc, cobalt, or), extraction de minerais contenant de l’or
  • Fabrication de pesticides arsenicaux (vignes)
  • Empaillage et conservation des animaux

TRG 20bis

TRG 20ter

TRA 10

  • Métiers agricoles concernés, notamment par les traitements anticryptogamiques de la vigne
  • Usinage de bois traités à partir d’arsenic ou de ses composés minéraux
TRA 10
  • Autres expositions possibles à l’arsenic : tannerie, pelleterie et travail du cuir, industrie du verre (décoloration de la verrerie), industrie des colorants, industrie électronique

CRRMP

Bischlorométhyléther

Fabrication de bischlorométhyléther (BCME)

  • Fabrication de résines échangeuses d’ions

TRG 81

Brouillards / vapeurs d’acide sulfurique

Brouillards / vapeurs d’acide sulfurique (pur ou en mélange)

  • Utilisation industrielle d’acide sulfurique («vitriol», «oleum», «fumant»), de mélange sulfo-chromique notamment dans l’industrie chimique, la fabrication d’engrais, d’explosifs, de batteries
  • Autres expositions possibles : dégraissage/ décapage des métaux (acier, cuivre, aluminium, nickel…) placage électrolytique en bain acide (principalement cuivrage et étamage)

CRRMP

Cadmium

Inhalation de poussières ou fumées renfermant du cadmium

  • Fabrication d’accumulateurs et de piles électriques au nickel-cadmium.
  • Récupération de matières métalliques recyclables contenant du cadmium

TRG 61bis

Chrome (dérivés)

Dérivés du chrome

  • Production de pigments à base de chromates et de bichromates (métallurgie, industrie des colorants, fabrication du chromate de zinc, chromage électrolytique)

TRG 10ter

  • Autres expositions possibles : emploi de colorants à base de chrome (industrie textile, cuir, fourrure, fabrication de peintures, de porcelaines, de céramiques, de verre), soudage d’acier inoxydable, préparation des encres dans l’industrie de l’imprimerie

CRRMP

Goudrons, suies, dérivés du charbon, huiles

Exposition aux goudrons, suies, dérivés du charbon, huiles minérales et bitumeuses

  • Secteurs : Fonderie de fonte et d’acier, sidérurgie / Cokerie (entretien des fours) / usines à gaz / fabrication de l’aluminium par électrolyse ;
  • Travaux : Utilisation des goudrons et des brais de houille (par exemple dans la construction des routes, pour l'étanchéité, etc...) / ramonage et entretien des chaudières et cheminées

TRG 16bis

TRA 35bis

  • Certains emplois dans l’imprimerie (fabrication ou utilisation d’encres noires) ou comportant la manipulation ou l’exposition à des huiles usagées (mécanique, industrie du caoutchouc, industrie textile, industrie du verre)

CRRMP

Nickel (dérivés)

Dérivés du nickel

  • Grillage des mattes de nickel

TRG 37ter

  • Métallurgie du nickel (traitement du nickel ou certaines opérations de raffinage du métal, revêtement des métaux par du nickel, production d’aciers spéciaux)
  • Industrie des céramiques, des émaux et des porcelaines (utilisation de colorants à base de nickel)
  • Soudage inox ou d’alliages contenant du nickel

CRRMP

Oxydes de fer

Oxydes de fer

  • Travaux dans les mines de fer au fond ou en surface (extraction, broyage, concassage)

TRG 44bis

  • Autres expositions possibles : métallurgie des métaux ferreux (fonderie, polissage des métaux, meulages de pièces en fer), soudure à l’arc, découpage de métaux à la flamme et à l’arc électrique

CRRMP

Poussières de cobalt associées au carbure de Tungstène

Inhalation de poussières de cobalt associées au carbure de tungstène (métaux durs)

  • Secteurs : Métallurgie des métaux durs
  • Travaux : Fabrication des carbures métalliques (métaux durs) à un stade précédent le frittage (mélange de poudre, compression, rectification et usinage du préfritté)

TRG 70ter

Poussières et gaz radioactifs

Inhalation de poussières ou gaz radioactifs

  • Industrie nucléaire (par inhalation +++)
  • Mines de minerai radioactif (uranium)
  • Utilisation ou traitement de produits radioactifs (par exemple dans les laboratoires de recherche)
  • Préparation de produits luminescents radioactifs (expositions très anciennes)
  • Conservation et analyse de produits agricoles divers

TRG 6

TRA 20

Silice

Inhalation de poussières de silice cristalline avec des signes radiologiques ou histologiques de silicose

  • Mines et carrières, industrie de la pierre (roches et minerais contenant de la silice)
  • Fabrication de matériaux réfractaires, travaux de construction, entretien et réfection de réfractaires
  • Industrie du verre, de la poterie et de la céramique, carrelage, sanitaires
  • Fonderie (ébarbage et dessablage)
  • Utilisation de talc, graphite, poudre de schiste
  • Fabrication de prothèses dentaires
  • Fabrication d’abrasifs
  • Calcination de terres à diatomées (algues unicellulaires entourées d’une coque de silice)

TRG 25

  • Travaux exposants effectués dans une exploitation ou entreprise relevant du régime agricole, par exemple filtration des vins à l'aide de terre à diatomées

TRA 22

Cette liste est reproduite ou inspirée de la brochure sur les cancers d'origine professionnelle éditée par la Ligue contre le cancer, après autorisation.
Pour en savoir plus : http://www.ligue-cancer.net/files/national/article/documents/bro/cancers-profesionnels.pdf

Pour en savoir plus sur les cancers

Classification par secteurs / industries

- Agriculture
- Bâtiment et Travaux Publics (BTP)
- Céramiques et porcelaines
- Construction navale
- Chimie
- Imprimerie
- Métallurgie, sidérurgie
- Mines et carrières
- Nucléaire
- Textile et cuir
- Verre
- Autres secteurs / travaux

NB : Consulter la rubrique générale « Autres secteurs / travaux » si vous ne trouvez pas le travail que vous cherchez dans la rubrique spécifique consultée.

TRG : Tableau de maladie professionnelle du Régime Général
TRA : Tableau de maladie professionnelle du Régime Agricole
CRRMP : Comité Régional de Reconnaissance des Maladies Professionnelles, à saisir lorsque la nuisance n'est pas inscrite au tableau

Principaux secteurs et travaux pouvant être concernés

Principaux risques

Système de réparation

Agriculture

  • Métiers agricoles concernés, notamment par les traitements anticryptogamiques de la vigne
  • Usinage de bois traités à partir d’arsenic ou de ses composés minéraux
  • Manipulation ou emploi d’arsenic ou de ses composés minéraux

TRA 10

  • Travaux exposants effectués dans une exploitation ou entreprise relevant du régime agricole, par exemple filtration des vins à l'aide de terre à diatomées
  • Inhalation de poussières de silice cristalline avec des signes radiologiques ou histologiques de silicose
TRA 22
  • Fabrication d’engrais
  • Utilisation industrielle d’acide sulfurique («vitriol», «oleum», «fumant»), de mélange sulfo-chromique

CRRMP

Bâtiment et Travaux Publics (BTP)

  • Emploi dans l’isolation (thermique ou phonique)
  • Fabrication d’isolants électriques
  • Ouvriers de chantier du bâtiment (plombiers, couvreurs, électriciens, peintres, plâtriers, étanchéistes, monteurs en ventilation/chauffage/réfrigération, maçons fumistes, soudeurs, tuyauteurs...)
  • Flocage et déflocage
  • Calorifugeage et décalorifugeage
  • Utilisation d’amiante sous forme de bourre, tissu, tresse, cordon, joint, toile, etc.
  • Perçage, tronçonnage, découpage de matériaux en fibrociment (matériaux de toiture, conduites d’adduction d’eau, etc.) ou intervention sur des matériaux floqués
  • Exposition aux poussières d’amiante

TRG 30

TRG 30bis

TRA 47

TRA 47bis

  • Travaux de construction, entretien et réfection de réfractaires
  • Inhalation de poussières de silice cristalline avec des signes de silicose radiologiques ou histologiques

TRG 25

  • Travaux : utilisation des goudrons et des brais de houille (par exemple dans la construction des routes, pour l'étanchéité, etc...) / ramonage et entretien des chaudières et cheminées
  • Exposition aux goudrons, suies, dérivés du charbon, huiles minérales et bitumeuses

TRG 16bis

Céramiques et porcelaines

  • Industrie de la porcelaine, de la faïence, carrelage, sanitaires
  • Inhalation de poussières de silice cristalline avec des signes de silicose radiologiques ou histologiques

TRG 25

  • Fabrication de porcelaines, de céramiques
  • Exposition possible aux dérivés du chrome

CRRMP

  • Utilisation de colorants (céramiques, porcelaine et émaux)
  • Exposition possible aux dérivés du nickel

CRRMP

Construction navale

  • Construction et réparation navales
  • Dockers
Exposition aux poussières d’amiante

TRG 30

TRG 30bis

TRA 47

TRA 47bis

Chimie

  • Raffineries
  • Exposition aux poussières d’amiante

TRG 30

TRG 30bis

TRA 47

TRA 47bis

  • Fabrication de pesticides (vignes)
  • Manipulation de l’arsenic

TRG 20bis

TRA 10

  • Production de pigments à base de chromates et de bichromates (industrie des colorants, fabrication du chromate de zinc, chromage électrolytique)
  • Dérivés du chrome

TRG 10ter

  • Fabrication de résines échangeuses d’ions
  • Fabrication de bischlorométhyléther (BCME)

TRG 81

  • Fabrication de peintures
  • Exposition possible aux dérivés du chrome

CRRMP

  • Industrie des colorants
  • Exposition possible à l’arsenic

CRRMP

  • Industrie chimique
  • Placage électrolytique en bain acide (principalement cuivrage et étamage)
  • Utilisation industrielle d’acide sulfurique («vitriol», «oleum», «fumant»), de mélange sulfo-chromique

CRRMP

Imprimerie

  • Préparation des encres
  • Exposition possible aux dérivés du chrome

CRRMP

  • Fabrication ou utilisation d’encres noires
  • Exposition possible aux goudrons, suies, dérivés du charbon

CRRMP

Métallurgie, sidérurgie

  • Sidérurgie (hauts fourneaux, cokeries, aciéries)
  • Tôliers, chaudronniers
  • Exposition aux poussières d’amiante

TRG 30

TRG 30bis

TRA 47

TRA 47bis

  • Raffinage, métallurgie, fonderie de métaux non ferreux contenant de l’arsenic comme impureté (cuivre, plomb, zinc, cobalt, or)
  • Manipulation de l’arsenic

TRG 20bis

  • Fabrication d’accumulateurs et de piles électriques au nickel-cadmium.
  • Récupération de matières métalliques recyclables contenant du cadmium
  • Inhalation de poussières ou fumées renfermant du cadmium

TRG 61bis

  • Travaux de mise au bain dans les unités de chromage
  • Dérivés du chrome

TRG 10ter

  • Fabrication des carbures métalliques (métaux durs) à un stade précédent le frittage (mélange de poudre, compression, rectification et usinage du préfritté)
  • Inhalation de poussières de cobalt et de tungstène

TRG 70ter

  • Entretien des fours à cokerie et usines à gaz, gazéification du charbon, production du coke,
    travail en fonderie de fer et d’acier,
  • Fabrication de l’aluminium par électrolyse
  • Exposition aux goudrons, suies, dérivés du charbon, huiles minérales et bitumeuses

TRG 16bis

  • Grillage des mattes de nickel
  • Dérivés du nickel

TRG 37ter

  • Fonderie (ébarbage et dessablage)
  • Inhalation de poussières de silice cristalline avec des signes de silicose radiologiques ou histologiques

TRG 25

  • Dégraissage / décapage des métaux (acier, cuivre, aluminium, nickel…)
  • Utilisation industrielle d’acide sulfurique («vitriol», «oleum», «fumant»), de mélange sulfo-chromique

CRRMP

  • Soudage d’acier inoxydable
  • Exposition possible aux dérivés du chrome

CRRMP

  • Métallurgie des métaux ferreux (fonderie, polissage des métaux, meulages de pièces en fer), soudure à l’arc, découpage de métaux à la flamme et à l’arc électrique
  • Exposition possible aux oxydes de fer

CRRMP

  • Métallurgie du nickel (traitement du nickel, raffinage du métal, revêtement des métaux par du nickel, production d’aciers spéciaux)
  • Soudage inox ou d’alliages contenant du nickel
  • Exposition possible aux dérivés du nickel

CRRMP

Mines et carrières

  • Centrales thermiques
  • Exposition aux poussières d’amiante

TRG 30

TRG 30bis

TRA 47

TRA 47bis

  • Mines de minerai radioactif (uranium),
  • Utilisation ou traitement de produits radioactifs (par exemple dans les laboratoires de recherche),
  • Préparation de produits luminescents radioactifs (expositions très anciennes)
  • Inhalation de poussières ou gaz radioactifs
TRG 6

 

TRA 20

Nucléaire

• Centrales thermiques Exposition aux poussières d’amiante

TRG 30

TRG 30bis

TRA 47

TRA 47bis

  • Mines de minerai radioactif (uranium),
  • Utilisation ou traitement de produits radioactifs (par exemple dans les laboratoires de recherche),
  • Préparation de produits luminescents radioactifs (expositions très anciennes)
Inhalation de poussières ou gaz radioactifs

TRG 6

TRA 20

Textile et cuir

  • Utilisation d’isolants en amiante pour une protection personnelle (vêtements, gants, tabliers), ou lors d’activité particulière (soudage, protection anti-feu) comme coussins, matelas, etc.
  • Utilisation d’amiante sous forme de bourre, tissu, tresse, cordon, joint, toile, etc.
  • Exposition aux poussières d’amiante

TRG 30

TRG 30bis

TRA 47

TRA 47bis

  • Tannerie, pelleterie et travail du cuir
  • Exposition possible à l’arsenic

CRRMP

  • Emploi de colorants à base de chrome (tissus, cuirs, fourrures)
  • Exposition possible aux dérivés du chrome

CRRMP

  • Manipulation ou exposition à des huiles usagées
  • Exposition aux goudrons, suies, dérivés du charbon, huiles minérales et bitumeuses

CRRMP

Verre

  • Industrie du verre
  • Exposition aux poussières d’amiante

TRG 30

TRG 30bis

TRA 47

TRA 47bis

  • Fabrication de verre
  • Inhalation de poussières de silice cristalline avec des signes de silicose radiologiques ou histologiques

TRG 25

  • Décoloration de la verrerie
  • Exposition possible à l’arsenic

CRRMP

  • Fabrication de verre
  • Exposition possible aux dérivés du chrome

CRRMP

  • Manipulation ou exposition à des huiles usagées
  • Exposition aux goudrons, suies, dérivés du charbon, huiles minérales et bitumeuses

CRRMP

Autres secteurs / travaux

  • Fabrication d’articles contenant de l’amiante (fibrociment, industrie textile de l’amiante jusqu’en 1996 avec activité de cardage, de filage ou de tissage)
  • Utilisation d’amiante sous forme de bourre, tissu, tresse, cordon, joint, toile, etc.
  • Perçage, tronçonnage, découpage de matériaux en fibrociment (matériaux de toiture, conduites d’adduction d’eau, etc.) ou intervention sur des matériaux floqués
  • Raffineries
  • Réparation automobile et poids lourds (entretien de freins et d’embrayage)
  • Flocage et déflocage
  • Techniciens en chauffage, ventilation ou réfrigération
  • Installateurs et conducteurs de chaudières
  • Ascensoristes
  • Entretien ou réparation de matériels chauds (chaudières, fours, étuves, moteurs, turbines, etc.)
  • Exposition aux poussières d’amiante

TRG 30

TRG 30bis

TRA 47

TRA 47bis

  • Fabrication de matériaux réfractaires
  • Utilisation de talc, graphite, poudre de schiste
  • Fabrication de produits abrasifs
  • Fabrication de prothèses dentaires
  • Calcination de terres à diatomées (algues unicellulaires entourées d’une coque de silice)
  • Inhalation de poussières de silice cristalline avec des signes de silicose radiologiques ou histologiques

TRG 25

  • Ramonage et entretien des chaudières
  • Exposition aux goudrons, suies, dérivés du charbon

TRG 16bis

TRA 35bis

  • Taxidermie (empaillage et conservation des animaux)
  • Manipulation de l’arsenic

TRG 20bis

TRG 20ter

TRA 10

  • Industrie du caoutchouc (Manipulation ou exposition à des huiles usagées)
  • Mécanique (Manipulation ou exposition à des huiles usagées)
  • Exposition aux goudrons, suies, dérivés du charbon, huiles minérales et bitumeuses

CRRMP

  • Industrie électronique
  • Exposition possible à l’arsenic

CRRMP

  • Fabrication d’explosifs- Fabrication de batteries
  • Utilisation industrielle d’acide sulfurique («vitriol», «oleum», «fumant»), de mélange sulfo-chromique

CRRMP

  • Soudage inox ou d’alliages contenant du nickel
  • Exposition possible aux dérivés du nickel

CRRMP

Cette liste est reproduite ou inspirée de la brochure sur les cancers d'origine professionnelle éditée par la Ligue contre le cancer, après autorisation.
Pour en savoir plus : http://www.ligue-cancer.net/files/national/article/documents/bro/cancers-profesionnels.pdf

 

Pour en savoir plus sur les cancers

Voies urinaires

mai, 2019

Principales expositions professionnelles et tableaux de maladies professionnelles concernant les tumeurs des voies urinaires 

Principales situations de travail pouvant être concernées Principaux risques à rechercher Système de réparation
  • Synthèse / préparation / utilisation de colorants, fabrication d'élastomères (liste limitative de produits)
  • Industrie du caoutchouc

Exposition à certaines amines aromatiques (voir tableau)

TRG 15 ter

  • Travaux en cokerie (marche ou entretien des fours)
  • Travaux de fabrication de l’aluminium selon le procédé Söderberg
  • Application de bitume de goudron avant 1985

Manipulation de goudrons, suies, dérivés de combustion du charbon, brais de houille = produits contenant des hydrocarbures aromatiques polycycliques "HAP"

TRG 16 bis

  • Travaux de ramonage et d'entretien des chaudières et foyers à charbon
  • Travaux de récupération et traitement des goudrons exposant aux suies de combustion du charbon.

 

TRA 35 bis
  • Métiers agricoles concernés, notamment par les traitements anticryptogamiques de la vigne
  • Usinage de bois traités à partir d’arsenic ou de ses composés minéraux

Manipulation ou emploi d’arsenic ou de ses composés minéraux

TRA 10

  • Manipulation de / exposition à des huiles usagées (huiles portées à haute température)
  • Travaux exposant aux gaz émis par les moteurs diesel
  • Produits de combustion comportant des hydrocarbures aromatiques polycycliques "HAP"
  • Inhalation de particules diesel

CRRMP

 

TRG : Tableau de maladie professionnelle du Régime Général
TRA : Tableau de maladie professionnelle du Régime Agricole
CRRMP : Comité Régional de Reconnaissance des Maladies Professionnelles, saisi lorsque toutes les conditions du tableau ne sont pas remplies.

Cette liste est reproduite ou inspirée de la brochure sur les cancers d'origine professionnelle éditée par la Ligue contre le cancer, après autorisation.
Pour en savoir plus :
http://www.ligue-cancer.net/files/national/article/documents/bro/cancers-profesionnels.pdf

Pensez également aux principaux facteurs extra-professionnels associés :

  • Consommation de tabac
  • Consommation de cannabis

Conduite à tenir pour la surveillance médicale des patients à risque de cancer de la vessie, en l’absence de symptôme

Pour les patients exposés ou ayant été exposés à des agents cancérogènes pour la vessie, un dépistage ciblé est recommandé. 

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Extrait des recommandations de la Société française de médecine du travail, en collaboration avec la Société française du cancer et l’Association française d’urologie - Label InCA-HAS avril 2012

Le patient est en activité professionnelle

C’est le médecin du travail qui s’occupe :

  • de la surveillance de l’exposition ;
  • de la surveillance post-exposition, qui concerne des sujets toujours en activité professionnelle mais non exposés au risque (même s’ils ont changé d’établissement) et qui est assurée par le médecin du travail de l'entreprise actuelle selon les mêmes modalités que la surveillance post-professionnelle.

Le patient est inactif (chômeur, retraité...)

La surveillance, dite post-professionnelle, est réalisée par le médecin traitant ou l’urologue, avec l’aide possible de la Consultation de pathologie professionnelle.

Elle est recommandée pour tous les travailleurs à risque très élevé exposés un an et plus, et proposée au cas par cas pour les travailleurs à risque très élevés exposés moins d’un an et les travailleurs à risque élevé exposés un an et plus. Elle comporte :

  • une cytologie urinaire ou cytodiagnostic urinaire dont le but est de détecter des cellules tumorales provenant d’une tumeur de vessie ou des voies excrétrices urinaires, desquamant dans les urines.
  • Réalisée 20 ans après le début de l’exposition au cancérogène vésical puis tous les 6 mois.

Consultez les catégories de travailleurs à risque très élevé et élevé et les catégories de travailleurs à risque modéré  ou pour lesquels les données sont insuffisantes (pages 3 à 6) dans la synthèse des recommandations de bonne pratique de l'INCa-HAS pour la surveillance médico-professionnelle des travailleurs exposés ou ayant été exposés à des agents cancérogènes pour la vessie.

Que faire en cas de symptomatologie urinaire chez un patient à risque ?

Si l’un des symptômes suivants survient, même isolé, adressez le patient à un urologue en mentionnant son activité professionnelle à risque :

  • Hématurie microscopique ou macroscopique (qu’elle soit terminale ou totale)
  • Troubles mictionnels
  • Infection urinaire 
Conduite à tenir par maladies : 

Conduites à tenir pour le médecin traitant

mai, 2019

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Conduite à tenir quand une origine professionnelle est identifiée

Lorsque le médecin traitant repère une origine professionnelle à un cancer, il remplit le certificat médical initial (Aide au remplissage) en précisant la nature de la maladie et reprenant, s’il y a un tableau de maladie professionnelle correspondant, les termes désignant la maladie dans le tableau (Rôle du médecin de soins dans la déclaration de maladie professionnelle).

Il peut conseiller à son patient de se rapprocher d’associations pouvant apporter une aide administrative et juridique, notamment dans le remplissage de la déclaration de maladie professionnelle (Annuaire).

Dans le cas particulier des cancers, il est recommandé de consolider la maladie avant le décès du patient, même s’il est cliniquement évolutif (exemple : patient en phase terminale). Si un patient, dont la maladie professionnelle reconnue n’est pas consolidée, décède, ses ayant-droits devront faire une demande spécifique auprès de la CPAM pour prétendre à une indemnisation.

Cas particulier de la déclaration obligatoire du mésotheliome (DO) au dispositif national de surveillance du mésotheliome

Ne pas confondre d'une part la déclaration obligatoire de tout mésothéliome, indépendamment de son origine (environnementale ou professionnelle) faite par le médecin, et d'autre part, la déclaration d'un mésothéliome en maladie professionnelle, faite par le patient avec le certificat médical initial de son médecin, qui sont deux procédures distinctes et totalement indépendantes. 

Les mésotheliomes sont la 31ème maladie à déclaration obligatoire (DO) : depuis le 1er Janvier 2012, tous les médecins pathologistes et cliniciens (pneumologues, chirurgiens, oncologues, généralistes…) qui posent un diagnostic de mésotheliome, quel que soit son site anatomique, doivent le déclarer à l’Agence régionale de santé.

Le médecin traitant notifie à son ARS, le plus rapidement possible tous les cas de mésotheliomes diagnostiqués, depuis 2012 au moyen d’une fiche de notification : fiche de notification pour les cliniciens.

La voie de transmission à privilégier est le fax : 
ARS Provence-Alpes-Côte d'Azur : Fax : 04 13 55 83 44
Mail : ars-paca-vss@ars.sante.fr (modalité alternative)
Tél : 04 13 55 80 00

Toutes les informations sur la définition des cas, la procédure de DO et le dispositif national de surveillance des mésotheliome sont disponibles sur le site de Santé Publique France qui a mis en place le dispositif à la demande du Ministère de la santé.

Conduite à tenir quand le patient s’apprête à reprendre son activité professionnelle

Les informations qui suivent concernent la prévention de la désinsertion professionnelle (PDP) des patients, celle-ci intéresse tous ceux dont l’état de santé fragilisé compromet la reprise ou le maintien en activité professionnelle. La PDP concerne ainsi les patients porteurs de cancer dont l’origine est professionnelle ou extra-professionnelle et les patients porteurs d’autres pathologies que les cancers.

En amont de la reprise du travail, suite à un arrêt de travail prolongé, le médecin traitant conseille à son patient de rencontrer son médecin du travail à l’occasion d’une visite de pré-reprise, afin que les mesures nécessaires soient prises pour faciliter le retour du patient/salarié au sein de son entreprise : un aménagement du poste de travail, de l’organisation du travail ou encore des horaires, etc. pourront être proposés en fonction de l’état de santé du patient et des possibilités de l’entreprise. L’intervention du Cap Emploi pourra être demandée afin de participer à cette réflexion et à sa mise en œuvre.

Il est important d’adresser suffisamment tôt (1 à 2 mois avant la fin de l’arrêt de travail) les patients au service de prévention et de santé au travail afin que des propositions puissent être émises et les aménagements effectués.  

Une reprise à temps partiel thérapeutique (ou travail léger dans le cadre d’une maladie professionnelle ou d’un accident du travail) peut être prescrite par le médecin traitant (Maintien dans l’emploi).

Le médecin traitant peut proposer au patient de demander une Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé : elle est indispensable pour bénéficier d’aides pratiques dans le cadre du maintien dans l’emploi.

En cas d’impossibilité d’aménagement ou de reclassement dans l’entreprise, le patient pourra également, s’il le souhaite, être accompagné dans un parcours de réorientation professionnelle (Outils de Maintien dans l’emploi).

En l’absence de médecin du travail (travailleurs indépendants notamment), le médecin traitant peut lui-même solliciter des acteurs ressources pour aider son patient à reprendre son activité professionnelle : notamment le Cap Emploi.

Conduite à tenir pour la surveillance médicale des patients 

Patients à risque de cancer de la vessie, en l’absence de symptôme

Pour les patients exposés ou ayant été exposés à des agents cancérogènes pour la vessie, un dépistage ciblé est recommandé.

Extrait des recommandations de la Société française de médecine du travail, en collaboration avec la Société française du cancer et l’Association française d’urologie - Label InCA-HAS avril 2012

Le patient est en activité professionnelle

C’est le médecin du travail qui s’occupe :

  • de la surveillance de l’exposition
  • de la surveillance post-exposition, qui concerne des sujets toujours en activité professionnelle mais non exposés au risque (même s’ils ont changé d’établissement) et qui est assurée par le médecin du travail de l'entreprise actuelle selon les mêmes modalités que la surveillance post-professionnelle.

Le patient est inactif (chômeur, retraité...)

La surveillance, dite post-professionnelle, est réalisée par le médecin traitant ou l’urologue, avec l’aide possible de la Consultation de pathologie professionnelle.

Elle est recommandée pour tous les travailleurs à risque très élevé exposés un an et plus, et proposée au cas par cas pour les travailleurs à risque très élevés exposés moins d’un an et les travailleurs à risque élevé exposés un an et plus. Elle comporte :

  • une cytologie urinaire ou cytodiagnostic urinaire dont le but est de détecter des cellules tumorales provenant d’une tumeur de vessie ou des voies excrétrices urinaires, desquamant dans les urines.
  • Réalisée 20 ans après le début de l’exposition au cancérogène vésical puis tous les 6 mois.

Consultez les catégories de travailleurs à risque très élevé et élevé et les catégories de travailleurs à risque modéré  ou pour lesquels les données sont insuffisantes (pages 3 à 6) dans la synthèse des recommandations de bonne pratique de l'INCa-HAS pour la surveillance médico-professionnelle des travailleurs exposés ou ayant été exposés à des agents cancérogènes pour la vessie.

Que faire en cas de symptomatologie urinaire chez un patient à risque ?

Si l’un des symptômes suivants survient, même isolé, adressez le patient à un urologue en mentionnant son activité professionnelle à risque :

  • Hématurie microscopique ou macroscopique (qu’elle soit terminale ou totale)
  • Troubles mictionnels
  • Infection urinaire 

Surveillance après exposition à l’amiante (sans pathologie)

Consultez la fiche Conduite à tenir en cas d'exposition professionnelle à l'amiante

Conduite à tenir par maladies : 

Quelques chiffres

octobre, 2023
  • En France, la prévalence du diabète (tout type) traité pharmacologiquement (ayant eu au moins trois remboursements d'insuline ou d'antidiabétiques oraux au cours de l'année) était estimée à 5,4 % de la population en 2021, soit 3,6 millions de personnes en France. La fréquence du diabète continue de progresser chaque année.
  • A structure d’âge identique, la prévalence du diabète était plus élevée chez les hommes (6,3 %) que chez les femmes (4,2 %).
  • La prévalence du diabète traité pharmacologiquement était 1,7 fois plus élévé chez les femmes et 1,4 fois plus élevée chez les hommes résidant dans les communes métropolitaines les plus défavorisées que chez ceux qui résidaient dans des communes métropolitaines les plus favorisées
  • En région PACA, la prévalence du diabète traité pharmacologiquement était estimée à 5,7 % chez les 20 ou plus en 2021 .
  • La prévalence du diabète pourrait être sous-estimée, les personnes diabétiques non diagnostiquées et/ou non traitées n’étant pas prises en compte. En 2014-2016, l'enquête Esteban a estimé une prévalence des diabètes non diagnostiqués à 1,7 % (IC95 % = 1,1-2,4).

 

Prévalence standardisée du diabète traité chez les 20 ans ou plus (régime général) en 2021 (%) au niveau de la commune en région PACA (source : SIRSéPACA)

  • La population de diabétiques actifs à 1,3 millions de personnes en France, soit 5% des actifs.
  • Selon une étude récente menée par la Fédération française des diabétiques sur le vécu des diabétiques au travail, en 2018, 23% des personnes diabétiques de type 1 avaient déjà ressenti de la discrimination au travail. Une étude de 2010 estimait ainsi à près de 500 000 le nombre de personnes diabétiques sorties précocement du marché du travail du fait de leur maladie.

Pour rappel :

Il existe différents types de diabète : le diabète de type 1 (qui touche environ 6% des diabétiques), le diabète de type 2 (environ 92%) et quelques diabètes rares (environ 2%).

Conduite à tenir par maladies : 

Repérer les facteurs de risque professionnels favorisant la survenue d’un diabète de type 2

février, 2022

Plusieurs facteurs professionnels ont été identifiés comme étant associés au développement d’un diabète de type 2 :

  • Le travail sédentaire
  • Le travail posté
  • Les horaires comportant des quarts de travail
  • Le travail de nuit
  • Les horaires limitant le temps qu'une personne peut consacrer à des activités physiques
  • La difficulté à s’alimenter à des horaires fixes du fait d'horaires de travail variables
  • L’accès réduit à une alimentation équilibrée et diversifiée

Il est néanmoins possible d’agir sur ces facteurs de risque en mettant en place des actions de prévention collective pour les limiter :

  • Encourager l'activité physique, faciliter l'accès à des activités sportives pendant les temps de pause (salle de sport, intervention de coachs au sein de l’entreprise…)
  • Offrir des aliments sains dans les restaurations d’entreprises, dans les distributeurs automatiques, lors des réunions de travail, …
  • Proposer, dans la mesure du possible, des pauses régulières aux salariés, permettant de déjeuner à heures fixes
  • Effectuer des sensibilisations auprès des salariés qui travaillent en horaires alternants ou en horaire de nuit afin de les sensibiliser à une bonne hygiène de vie

Source : Gan Y, Yang C, Tong X, Sun H, Cong Y, Yin X, Li L, Cao S, Dong X, Gong Y, Shi O, Deng J, Bi H, Lu Z. Shift work and diabetes mellitus: a meta-analysis of observational studies. Occup Environ Med. 2015 Jan;72(1):72-8

Conduite à tenir par maladies : 

Impact du diabète sur le travail

février, 2022

Dans la plupart des milieux de travail, le diabète ne représente pas un risque grave pour le patient (ni pour les autres salariés), surtout si son diabète est bien pris en charge et stabilisé.

Dans certains cas, des effets induits par le diabète (troubles de la conscience, perte de connaissance, perte de la sensibilité…) peuvent néanmoins conduire à des situations à risques pour le salarié diabétique et pour ses collègues de travail ou les personnes situées dans l’environnement proche du salarié (ex : chauffeur Poids Lourd faisant un malaise au volant).

C’est la raison pour laquelle certaines professions/fonctions sont aujourd’hui d’accès limité voire interdit, pour des personnes atteintes de diabète ou de ses formes sévères.

Emplois interdits du fait du risque de déséquilibre glycémique

Certains métiers sont interdits aux patients diabétiques traités par hypoglycémiant pour des raisons de sécurité et/ou de sureté liées au risque de malaises hypoglycémiques :

  • L’armée
  • Le réseau ferré national
  • La sûreté nationale et les douanes
  • L’aviation et la marine civile et commerciale
  • La sécurité civile et les secours
  • La surveillance pénitentiaire
  • Les plongeurs professionnels et scaphandriers

Cette liste n’est pas exhaustive et définitive. Par ailleurs, certains arrêtés sont aujourd’hui remis en cause et des propositions de lois visant à adapter ces réglementations à chaque cas sont actuellement en cours d’examen. La fédération nationale des diabétiques est très impliquée dans ces démarches et détaille ses avis et recommandations dans son livre blanc « Diabète et travail, propositions pour en finir avec les discriminations »

Pour aller plus loin : Professions réglementées en cas de diabète

 

Quelques conseils pour le médecin généraliste confronté à des jeunes enfants/adolescents diabétiques pour leurs choix professionnels futurs

Un jeune adulte ou un adolescent qui déclare un diabète alors qu’il est dans la pleine construction de son parcours de vie (tant personnellement que socialement ou professionnellement) peut se retrouver confronté à de nombreux bouleversements dans sa vie quotidienne lorsque la maladie apparait. Par ailleurs, certaines opportunités/vocations professionnelles (métiers/fonctions, …) peuvent subitement lui devenir interdites, de par sa maladie.

Le médecin généraliste peut d’ores et déjà sensibiliser et informer le jeune sur la compatibilité de ses aspirations professionnelles et de sa maladie. Il peut également inviter le jeune très précocement à suivre une éducation thérapeutique (ETP) portant les facteurs influant sur sa maladie (alimentation/activité physique/rythme de vie/travail), et à se renseigner auprès d’associations.

 

Postes de travail contre-indiquées du fait du risque de déséquilibre glycémique

Certains postes de travail peuvent être contre-indiquées chez un patient présentant un diabète non stabilisé (malaises dus à un déséquilibre glycémique) :

  • Postes nécessitant une sécurité/vigilance accrue : travail en hauteur, travail sur machine dangereuse, contact avec des courants haute tension, sites d’exercice à risque (SEVESO, nucléaire…) …
  • Poste de travail isolé
  • Enfin, certains métiers nécessitent l’obtention d’un permis de conduire ou d’une attestation de conduite fournie par l’employeur (Certificat d'aptitude à la conduite en sécurité ou CACES) :
    • soit d’un véhicule léger (Permis B)
    • soit d’un engin de chantier (chariot élévateur (CACES), grue (permis C + CACES), …)
    • soit d’un poids lourds (Permis C) ou transport en commun (permis D)

Cette liste n’est pas exhaustive. En effet c’est le médecin du travail qui détermine au cas par cas l’aptitude au poste de travail du salarié, en fonction de sa connaissance du poste de travail et du risque de malaise du patient (en fonction de l’équilibre de son diabète et de ses traitements).

! Une évaluation n’est jamais définitive : dans les cas où le diabète apparaît ou s’aggrave dans le cours de l'exercice de ces professions, il appartiendra au médecin du travail d'établir si le poste occupé est compatible avec le diabète. 

Le suivi des personnes diabétiques actives par le médecin du travail est donc indispensable pour prendre en compte l’évolution de la maladie (modification du traitement, problème de stabilisation du diabète, apparition ou aggravation de complications, addition de pathologie concomitante, …) et celle du poste de travail.

Facteurs favorisant les déséquilibres glycémiques

Plusieurs éléments peuvent jouer un rôle défavorable sur l’équilibre du diabète :

  • Travail posté, travail de nuit : variabilité des horaires et donc des contraintes en termes d'horaires d'alimentation et de contrôle de la glycémie
  • Déplacements avec décalages horaires
  • Difficultés pour faire des repas équilibrés (Attention aux repas d'affaires qui sont parfois trop riches)
  • Facteurs de risque psycho-sociaux : Stress, attention soutenue …
  • Efforts physiques intenses
  • Environnement de travail : exposition à la chaleur… (Attention, peut avoir un impact sur le fonctionnement d’une à pompe à insuline ou d’un capteur glycémique)
  • Possibilité (ou non) d’effectuer des autocontrôles de la glycémie

Tous ces éléments sont étudiés au cas par cas par le médecin du travail, en prenant toujours en compte l’avis du salarié diabétique.

Connaitre les contraintes du travail et du salarié permet au médecin du travail et au médecin traitant de les intégrer en s'interrogeant sur la façon d'adapter le traitement, les horaires des repas et la pratique d'une activité physique.

Les limitations de travail dues aux complications

Le diabète est une maladie pouvant évoluer tout au long de la vie professionnelle de votre patient. Sa situation nécessite donc d’être réévaluée régulièrement par son médecin du travail, en particulier en cas de survenue de complications associées au diabète. Celles-ci peuvent en effet nécessité des adaptations voire un changement de poste de travail.

  • Troubles visuels : certains métiers (métiers de l’horlogerie, mécanique de précision, …) nécessitent une excellente acuité visuelle qui peut évoluer négativement dans le temps en cas de complications liée à la maladie et mettre le salarié en grande difficulté dans l’exercice de ses taches.

! Pour info : La rétinopathie diabétique n’est pas une contre-indication pour le travail sur écran

  • Risque infectieux : certains métiers peuvent exposer les diabétiques à des complications infectieuses en augmentant le risque de plaie ou en les exposant directement à des agents infectieux.
  • Risques associés à une insensibilité des pieds due à une neuropathie périphérique : certains postes de travail peuvent être plus risqués du fait de l’altération de la capacité de conduire, du risque majoré de blessures et d’infections, de la perte de sensibilité à la chaleur ou au froid …
  • Risques cardiovasculaires : certains postes de travail peuvent être plus risqués du fait du risque de malaises, en cas de station debout prolongée (AOMI) ou de travail physique (amputations)
  • Risque rénal : le travail physique est rendu difficile en cas de dialyse
Conduite à tenir par maladies : 

Le suivi des personnes actives

février, 2022

Une personne qui déclare son diabète alors qu’elle est déjà en activité professionnelle peut se retrouver confrontée à de nombreux bouleversements dans sa vie quotidienne. Elle doit, en effet, adapter son alimentation, ses activités, son traitement et ainsi réorganiser son quotidien.

Outre cette dimension personnelle, la personne diabétique doit également réapprendre à gérer sa vie et son environnement professionnel.

Le suivi des personnes diabétiques actives par leur médecin du travail est indispensable pour prendre en compte l’évolution de la maladie et celle du poste de travail de votre patient. En effet, une modification de traitement augmentant le risque d’hypoglycémie, l’apparition ou l’aggravation de complications ou l’addition d’une pathologie concomitante sont autant de situations qui peuvent nécessiter une adaptation du poste ou du temps de travail. Par ailleurs, le suivi du patient par son médecin du travail permet aussi de mettre en place des adaptations pour limiter les risques d’hypoglycémie.

Comment limiter les risques de déséquilibre glycémique ?

Il est possible d’agir sur le milieu professionnel pour limiter les déséquilibres glycémiques et leurs conséquences de plusieurs façons :

  • En facilitant les soins :
    • Fournir des contenants pour objets pointus et tranchants si l'insuline est administrée à l'aide d'aiguilles
    • Permettre aux employés de garder de la nourriture et le matériel d'analyse nécessaire près de leur poste de travail ou de leur aire de pause
    • Octroyer du temps et/ou un endroit privé pour l'administration de médicaments ou la mesure de la glycémie
    • Des absences autorisées pour traitement médicaux (3º et 4º de l’article L 322 - 3 du Code de la Sécurité Sociale). Ces absences ne sont pas payées par l’employeur, sauf accord d’entreprise ou convention collective, prévoyant des dispositions plus favorables.
    • Aménager un endroit pour se reposer jusqu'à ce que leur glycémie atteigne de nouveau des valeurs normales
  • En prévenant les risques :
    • En travaillant sur l’organisation du travail : horaires de travail adapté au bon déroulement du traitement, mise en place de temps de pause si nécessaire, limitation du temps de travail (TPT), limitation ou interdiction de certains types de déplacement (avec décalage horaire, …)
    • En s'assurant que les secouristes sont formés pour reconnaître les symptômes aigus courants d'hypoglycémie et les problèmes connexes afin qu'ils puissent fournir de l'aide ( formation SST Sauveteur Secouriste du Travail pour les salariés, participation du service de prévention et de santé au travail qui peut aider l'employeur à mettre en place un protocole d'urgence/gestion de crise avec des conduites à tenir et tous les n° utiles…)

Parler de diabète à ses collègues ?

Il n’y a aucune obligation pour un salarié diabétique de parler de son diabète à son employeur ou à ses collègues, mais il est conseillé d’en parler avec une personne qui travaille avec vous et de lui expliquer comment elle pourra vous aider si cela était nécessaire :

  • Vous aider à vous « resucrer » ;
  • Joindre un professionnel de santé si nécessaire (lui indiquer les numéros d’urgence et où trouver le numéro de téléphone de votre médecin traitant)

Il est également conseillé de garder toujours sur vous la liste des traitements que vous prenez.

Adaptations possibles en cas de complications

Pour un diabétique bien portant, il n’y a à priori pas de raison de demander le statut de travailleur handicapé.

Par contre, si le diabète évolue avec des complications, cette demande de reconnaissance de travailleur handicapé peut être justifiée car elle peut faciliter la mise en place de certaines adaptations pour limiter l’impact du travail sur le diabète et inversement. Elle permet ainsi de financer des conseils, un accompagnement et/ou du matériel. Malgré l’évolution de la maladie et grâce à des aides techniques, il est souvent possible d’être maintenu dans son emploi.

! La RQTH est une information strictement personnelle que seule la personne concernée choisit ou non de diffuser.

Le médecin du travail, mobilisé précocement, peut ainsi proposer :

  • Des aménagements du poste de travail
    • Les patients atteints de rétinopathie diabétique, peuvent bénéficier d’une technologie d'assistance pour les aider à voir (2 écrans, bras support pour les bouger…) et de consultations spécialisées qui permettent de trouver des solutions pour compenser le déficit
    • Les patients atteints de neuropathie diabétique peuvent bénéficier d’une chaise ou un tabouret pendant qu'il travaille, de chaussures de sécurité …
    • Limitation des efforts de manutention
    • Suppression du travail en hauteur
  • Des aménagements du temps de travail
    • Sortie plus tôt en cas de fatigue en fin de journée
    • Travail de jour à la place du travail de nuit

Il est également possible d’envisager une reconversion professionnelle si le travail devient incompatible avec l’état de santé de votre patient, en lien avec son médecin du travail

Quand le patient diabétique a des complications qui deviennent très invalidantes pour son travail, et l’oblige à réduire d’au moins 2/3 ou arrêter son activité rémunérée, il est possible de faire une demande de pension d'invalidité.

Conduite à tenir par maladies : 

Quand contacter le médecin du travail ?

février, 2022

En cas de diagnostic de diabète ou d’aggravation de la pathologie, si vous pensez, en tant que médecin traitant :

  • Soit que son travail peut avoir un impact sur sa pathologie (déséquilibre…)
  • Soit que sa pathologie peut rendre son travail difficile (malaise lié au déséquilibre glycémique, fatigue, rétinopathie…)

Vous pouvez adresser votre patient à son médecin du travail dans le cadre d’une visite à la demande (ou d’une visite de pré-reprise si votre patient est en arrêt de travail)

Le médecin du travail est l'interlocuteur privilégié d'une personne diabétique qui voit son poste ou sa maladie évoluer, avec pour conséquences une menace pour sa santé ou celles de ses collègues.

Comme tous les médecins, le médecin du travail est soumis au secret médical.

Le médecin du travail vérifiera si l’état de santé de la personne diabétique est compatible avec son emploi et proposera les aménagements nécessaires.

Il pourra, avec l’accord du patient, intervenir auprès de son employeur pour réaliser des aménagements permettant la poursuite de l’activité professionnelle dans les meilleures conditions :

  • Les horaires (comme l'aménagement des pauses dans la journée ou le midi pour les glycémies et les repas)
  • Les fonctions
  • Le poste (réduire le stress ou les efforts physiques), voire un changement de poste
  • La réduction de son temps de travail
  • Le changement de statut (travailleur handicapé…)

A l’embauche ou en cas d’arrêt de travail prolongé, le médecin du travail recevra systématiquement votre patient en consultation pour une visite d’embauche ou une visite de reprise. Il décidera de l’aptitude à un poste de travail pour votre patient diabétique, en fonction de l’équilibre du diabète, et des caractéristiques du poste de travail.

Votre patient n’a aucune obligation de parler de son diabète à l’employeur à l’embauche, ni de mentionner sa RQTH. Il a d’ailleurs la possibilité de demander à sa Caisse Primaire d’Assurance Maladie de lui délivrer une attestation de carte vitale anonymisée ne portant pas la mention ALD (Affection Longue Durée) (Code de la Sécurité Sociale, article R. 161-33-4.)

Il est fortement recommandé (mais non obligatoire) au salarié diabétique de signaler sa maladie à son médecin du travail, car ce dernier est la seule personne habilitée à recevoir des informations d’ordre médical dans l’environnement professionnel, et de ce fait l’acteur pivot en matière de prévention de la désinsertion professionnelle et maintien dans l’emploi des personnes par la proposition d’aménagements des postes de travail en agissant sur la composantes organisationnelle (temps de travail, …), individuelle (dispositifs d’aide à la reconversion, changement de fonction, changement de statut-RQTH, …) et techniques (réduction de charge, effort, …).

Conduite à tenir par maladies : 

Diagnostic et repérage d'une origine professionnelle

février, 2011
Diagnostic et repérage d'une origine professionnelle

La broncho-pneumopathie chronique obstructive est une pathologie méconnue. Mieux connaître cette maladie permet d’améliorer le dépistage, de rechercher les facteurs de risque (notamment professionnels) et de débuter une prise en charge précoce.

La BPCO : un problème majeur de santé publique sous diagnostiqué et insuffisamment pris en charge

La broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie chronique, lentement progressive, caractérisée par une diminution non complètement réversible des débits aériens (1).

Problème majeur de santé publique

Problème majeur de santé publique

Près de 75 % des patients atteints d'une BPCO ne sont pas diagnostiqués (2).

La BPCO est actuellement la 5ème cause de mortalité dans le monde.

15 % des BPCO auraient une origine professionnelle (3-5).

En 2006, seulement 88 cas ont été reconnus en maladie professionnelle (régime général) (5).

Les femmes présentent potentiellement le même risque de développer une BPCO que les hommes.

Principaux facteurs de risque

Principaux facteurs de risque

Conduite à tenir par maladies : 

Importance de l'interrogatoire

L'interrogatoire est essentiel pour le diagnostic de la BPCO et pour rechercher un facteur professionnel.

Pour le diagnostic de la BPCO

A un stade précoce, le patient ne ressent pas ou peu de symptôme(s) et consulte pour un autre motif.

Rechercher systématiquement une BPCO chez tout patient, homme ou femme :

  • Fumeur (tabac, cannabis) âgé de 40 ans et plus (dès 10 paquets-années pour le tabac) ;
  • Exposé à des facteurs de risque professionnels (Principaux métiers concernés) ;
  • Présentant une restriction des activités physiques quotidiennes (marche, montée d’étages / de côte, sport …)
  • Présentant une des pathologies suivantes (favorisées par le contexte inflammatoire chronique de la BPCO), souvent premier motif de consultation : 
  • Maladies cardio-vasculaires (maladies coronariennes, artérites, hypertension artérielle, arythmies …)
    • Diabète
    • Obésité
    • Ostéoporose
    • Syndrome d'apnées du sommeil
    • Anxiété, dépression
    • ...

A un stade plus évolué, la dyspnée (essoufflement) est le principal motif de consultation des patients, le plus souvent lors des épisodes d’exacerbations (aggravation brutale des symptômes, souvent due à une infection bronchique d’origine virale). 
La triade DYSPNEE-TOUX-EXPECTORATIONS est caractéristique mais la toux chronique et les expectorations ne sont pas spécifiques et ne sont pas constamment retrouvés.
A la différence de l’asthme, les symptômes présentés par le patient porteur d’une BPCO sont persistants (en dehors des exacerbations).

Pour rechercher un facteur professionnel

Il est important de poser des questions sur d’éventuels facteurs de risques professionnels de BPCO, même s’il existe une intoxication tabagique avérée. En effet, il n’y a pas de spécificité  clinique / fonctionnelle / radiologique / anatomique d’une origine professionnelle de la BPCO.

Exemple de questions :

  • Quelle est votre profession ? Depuis quand l’exercez-vous ?
  • Quels autres métiers avez-vous déjà exercé ? Pendant combien de temps ? Consulter le tableau des métiers à risque
  • Avez-vous déjà respiré des poussières, des vapeurs, des fumées ou des gaz sur votre lieu de travail ? Pendant combien de temps ?
  • Quels sont vos différents loisirs ? (bricolage, travail du bois, ferronnerie…)

Dépistage et diagnostic

Un diagnostic le plus précoce possible ainsi qu’une prise en charge adaptée sont nécessaires, afin d’éviter l’aggravation de la maladie et l’évolution vers l’insuffisance respiratoire chronique.

Un dépistage spirométrique d’orientation est possible par le médecin généraliste ou le médecin du travail en réalisant une courbe débit-volume au cabinet. Afin d’assurer cet examen dans les meilleures conditions, une formation des médecins est nécessaire, afin de connaitre les techniques de réalisation de la spirométrie, son interprétation et ses limites. 

Le diagnostic de certitude de BPCO repose sur la mise en évidence d’un trouble ventilatoire obstructif, objectivé par une pléthysmographie pulmonaire totale (spirométrie avec mesure du volume résiduel) réalisée par un pneumologue. 

Les résultats de cet examen permettent d’obtenir le grade (ou stade) de la maladie, établi selon la classification GOLD de la BPCO (1).

La BPCO est une maladie chronique, un suivi régulier est nécessaire par :

  • le médecin généraliste, afin d’apprécier l’évolution de la maladie, la fréquence des exacerbations, de mesurer le souffle et de quantifier le handicap respiratoire ;
  • le médecin du travail, afin d’apprécier la compatibilité de son état de santé avec son poste de travail.

Prise en charge

février, 2011

Traitement

Le traitement associe :

  • l'arrêt du tabac et/ou du cannabis, impératif et complet afin d’arrêter la progression de la maladie ;
  • la réduction voire la suppression des facteurs de risques professionnels;
  • le traitement médical des co-morbidités (maladies associées)ainsi qu’un traitement médical symptomatique ;
  • la réhabilitation respiratoire :
    • Entraînement à l’exercice, maintien de l’activité musculaire et de l’activité physique (kinésithérapie) ;
    • Kinésithérapie respiratoire ;
    • Suivi nutritionnel ;
    • Education thérapeutique ;
    • Prise en charge psychologique ;
    • Vaccination antigrippale et anti-pneumococcique 
  • En cas d’insuffisance respiratoire chronique obstructive sévère, oxygénothérapie au long cours.

BPCO et actions en milieu de travail

Une concertation entre médecin traitant, médecin du travail et pneumologue est indispensable.

  • Demander au médecin du travail :
  • Ce qui lui permettra de :
    • préconiser des mesures pour  réduire ou supprimer l’exposition aux substances à risque du salarié ;
    • aménager le poste pour adapter les efforts physiques de la personne en fonction de ses capacités respiratoires ;
    • conseiller l’employeur pour prendre des mesures collectives de réduction  des émissions de poussières, vapeurs, fumées ou gaz.

Pour en savoir plus, consulter la fiche Maintien dans l’emploi.

Droits du patient

Selon le déficit fonctionnel respiratoire, l’âge et le statut professionnel (salarié versus indépendant), discuter avec le patient, après avis d’une assistante sociale si nécessaire, une demande d’invalidité ou une déclaration en maladie professionnelle si une origine professionnelle de la BPCO est évoquée. En cas de reconnaissance en maladie professionnelle, la demande d’invalidité n’est plus possible.

En l’absence de déclaration (refus du patient ou autres raisons), le médecin peut faire un signalement de maladie à caractère professionnel.

Conduite à tenir par maladies : 

Principaux métiers concernés

février, 2011

Les principales substances associées à un risque accru de BPCO sont la silice, les poussières de charbon, les poussières de coton et de céréales.

Peu de tableaux permettent la reconnaissance de la BPCO en maladie professionnelle :

TRG : Tableau de maladie professionnelle du Régime Général
TRA:  Tableau de maladie professionnelle du Régime Agricole

Situations de travail à risque Risques à rechercher Tableaux de maladie professionnelle
Secteur minier Travaux au fond des mines de charbon TRG 91
Travaux au fond des mines de fer - Inhalation de poussières ou fumées d'oxyde de fer TRG 94
Industrie textile Employés de filature de coton, lin,
chanvre, sisal

TRG 90 

TRA 54

  • Métiers agricoles concernés par les traitements anticryptogamiques de la vigne
  • Usinage de bois traités à partir d'arsenic ou de ses composés minéraux

Manipulation ou emploi d'arsenic ou de ses composés minéraux (en principe interdit depuis 2001)

TRA 10

Lorsque les conditions d’exposition professionnelle ne permettent pas de rattacher la BPCO à un tableau de maladie professionnelle, après étude du dossier par l’organisme de sécurité sociale, le Comité Régional de Reconnaissance des Maladies Professionnelles (CRRMP) pourra être interrogé sur l’existence d’un lien direct et essentiel entre la pathologie et l’exposition professionnelle (7ème alinéa). Les secteurs d’activités et les principales situations à risque listés ci-dessous le sont à titre indicatif (4,8,9).
Seule une étude du dossier au cas par cas permettra d’établir ou non l’origine professionnelle. 

Activités professionnelles avec risque avéré de BPCO
Secteur minier Exposition à la silice
Bâtiments et travaux publics
  • Creusement des tunnels
  • Asphaltage des routes
Fonderie et sidérurgie
  • Expositions à plusieurs particules minérales (poussières métalliques, charbon, silice)
  • Exposition à des gaz ou des fumées (émissions des fours, fumées métalliques, oxyde de soufre ou d’azote)
Travaux agricoles
  • Milieu céréalier : ouvriers des silos, dockers, employés de meunerie
  • Production laitière
  • Elevage de porcs
Activités professionnelles avec risque possible ou probable de BPCO
 
  • Travailleurs du bois : menuiserie, ébénisterie, scierie
  • Soudage
  • Cimenterie
  • Usinage et transformation des métaux

D’autres nuisances ont été évoquées comme facteurs possibles des BPCO, mais le niveau de preuve est insuffisant.

Si le patient présente une insuffisance respiratoire chronique obstructive (IRCO), secondaire à un emphysème ou un asthme, il conviendra de déclarer la maladie en utilisant les tableaux concernés :

  • Emphysème : TRG 44 et TRG 44 bis (poussières ou fumées de fer ou d’oxydes de fer)
  • Manifestations respiratoires chroniques avec EFR altérées : TRG 82 (méthacrylate de méthyle)
  • IRCO secondaire à de l’asthme : TRG 66 (rhinites et asthmes) et TRG 70 (cobalt)  
  • IRCO : TRA 45 (affections respiratoires d’origine allergique). 
Conduite à tenir par maladies : 

Conduites à tenir pour le médecin traitant en cas de suspicion de maladie professionnelle

mai, 2021

1. Dans quel cas la déclaration de maladie professionnelle est-elle possible ?

Si votre patient a été exposé à l’amiante dans le cadre de son activité professionnelle et s’il est atteint d’une pathologie liée à l’amiante, 2 possibilités s’offrent à vous :

  • Soit la pathologie figure dans un tableau de maladie professionnelle, dans les conditions du tableau, il convient alors de faire une déclaration de maladie professionnelle, même s’il existe d’autres facteurs de risques extraprofessionnels (principe de présomption d’imputabilité).
  • Soit la pathologie ne figure pas dans un tableau de maladie professionnelle ou ne remplit pas les conditions du dit tableau (délai de prise en charge par exemple), une reconnaissance de maladie professionnelle via le CRRMP est alors possible s’il existe un lien direct entre la pathologie et l’exposition.

Afin que le patient puisse déclarer sa pathologie en maladie professionnelle, le médecin (traitant ou spécialiste) rédige le certificat médical initial.


2. Remplir le certificat médical initial de maladie professionnelle (CMI)

Il reprend la désignation de la maladie figurant dans le tableau de maladie professionnelle concerné et si possible, fait figurer le numéro de ce tableau

Pour le régime général : 30-A ou 30-B ou 30-C ou 30-D/E ou 30bis.
Pour le régime agricole : 47-A ou 47-B ou 47-C ou 47-D/E ou 47bis.

Il est recommandé d’évaluer au cas par cas l’intérêt de l’assuré pour remplir un tel certificat.

  • En cas de plaques pleurales : il est préférable de consolider la maladie dès l’établissement du CMI.
  • En cas de cancers :
    • Si le patient est retraité, il est également préférable de consolider la maladie dès l’établissement du CMI.
    • Si le patient est en activité, il convient de prolonger l’arrêt de travail en maladie professionnelle tant que son état de santé le nécessite. En effet, pour les actifs, la consolidation signifie l’arrêt du versement des indemnités journalières. En pratique, elle coïncide souvent avec une reprise du travail.

Il ne faut pas confondre la notion de « consolidation » et celle de « guérison ».

La consolidation est une notion médico-administrative : s’agissant d’une maladie, elle signifie simplement qu’il est possible d’évaluer l’incapacité permanente à un moment donné, sans préjuger des évolutions futures de la maladie (versement d’un capital ou d’une rente en fonction du taux d’IPP fixé).

La consolidation ne signifie pas l’arrêt des soins. Pour la prise en charge de soins éventuels, le médecin doit remplir un formulaire de soins après consolidation accessible à l’adresse suivante : https://www.ameli.fr/sites/default/files/formualires/86/649cnamts.pdf


3. Déclarer tout mésothéliome (plan national de surveillance du mésothéliome PNSM)

Voir la fiche de conduite à tenir en cas de mésothéliome


4. Conseiller le patient

Qu’il ait développé une pathologie liée à l’amiante ou non, le patient peut, s’il a été exposé à l’amiante :

Vous pouvez également adresser votre patient à l’association pour les victimes de l’amiante la plus proche qui le conseillera sur la meilleure démarche pour réparer ses préjudices.


5. En savoir plus sur les maladies liées à l'amiante

Consulter la cartographie des affections liées à l'amiante extraite du tableau de bord Santé-Travail 2016.

Consulter l'état des connaissances sur "Amiante et mésothéliome pleural malin" du 7 février 2011 de l'Institut national du cancer.

En savoir plus sur les métiers exposant encore à l’amiante (fiches métiers à l’attention des salariés) : http://www.inrs.fr/risques/amiante/publications-liens-utiles.html

conduite à tenir par risque : 

Par risque

Conduite à tenir en cas de maladie par risque

Expositions aux rayonnements ionisants : De quoi parle-t-on ?

octobre, 2022
La radioactivité est un phénomène naturel lié à l’instabilité de certains atomes. Pour acquérir une meilleure stabilité, ces atomes instables, qu’on appelle radionucléides, émettent des rayonnements qui, en interagissant avec la matière, peuvent l’ioniser, c’est-à-dire lui arracher un ou plusieurs électrons. Généralement, un radionucléide émet plusieurs types de rayonnements ionisants à la fois (alpha, bêta, gamma, X ou neutronique). La radioactivité peut provenir de substances radioactives naturelles (uranium, radium, radon…) ou artificielles (californium, américium, …).

Il existe trois unités de mesure utilisées dans le domaine de la radioactivité :

  • Le becquerel (Bq) qui rend compte de l’activité d’une source radioactive, plus exactement du nombre de désintégration d’un noyau (de matière) par seconde ; 1 Bq = 1 désintégration/seconde
  • Le gray (Gy) qui rend compte de la dose absorbée par un individu. Le Gray représente la quantité d’énergie absorbée par unité de masse ; 1 Gy = 1 Joule/Kg
  • Le sievert (Sv) qui rend compte de l'effet biologique produit sur l'individu par le rayonnement absorbé, on parle de dose efficace (corps entier) et de dose équivalente (dose à un organe).

L’exposition aux rayonnements peut être interne (contamination par ingestion, inhalation de substances radioactives, passage transcutané) et/ou externe par une source à distance ou externe par contact (on parle alors d’irradiation).

Les rayonnements ionisants peuvent provoquer des effets sur la matière vivante. Ces effets sur la santé peuvent être de deux types :  

  • Des effets à court terme, dit déterministes après une exposition aigue (brûlure, nausées, aplasie médullaire, stérilité masculine temporaire, effet tératogène, avortement...), qui apparaissent systématiquement à partir d’une dose seuil et dont la gravité des effets est liée à la dose reçue. Ces effets apparaissent quelques heures ou quelques jours après l’exposition.

 

Tableau 1 : Exemples d’effets dits déterministes suite à une irradiation aiguë en fonction d’un seuil de dose.

Effets

Gray

Diminution temporaire du nombre de spermatozoïdes

0,15

Atteinte oculaire : opacités du cristallin

0,5

Diminution temporaire du nombre de leucocytes

1

Lésions cutanées

1

Stérilité féminine

2,5

Stérilité masculine définitive (3,5 Gy)

3,5

 Atteinte gastro-intestinale

5

Décès par atteinte du système nerveux

15

Source : Dossier sur les rayonnements ionisants de l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS)

  • Des effets à long terme, dits stochastiques ou aléatoires après une exposition chronique (cancers, mutations génétiques…), qui peuvent se manifester quelques mois ou quelques années de façon non systématique après une exposition.  Toutefois, la probabilité d’apparition de l’effet augmente avec la dose. 

Exemples d’exposition chronique :

  • La surveillance des survivants des bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki a montré une augmentation de risque de cancers solides et leucémie, notamment à partir d’une dose estimée à environ 50 mSv (Etude Life Span Study (LSS)).
  • Un excès de décès par cancer a été observé chez les mineurs d'uranium par rapport à la population française (La cohorte française des mineurs d’uranium IRSN-Cogema).
  • Des études ont également mis en évidence une augmentation du risque de cancer thyroïdien à partir d’une dose équivalente de 100 mSv chez des enfants traités par radiothérapie (Lubin et al., JCEM, 2017).

La population française métropolitaine reçoit en moyenne une dose de 4,5 mSv/an dont environ les 2/3 sont issus de l’exposition à la radioactivité naturelle. Les sources d’exposition à la radioactivité les plus importantes en moyenne annuelle sont les examens médicaux (34 %) et le radon (33 %).

Ces valeurs dépendent de l’emplacement géographique et du mode de vie, et sont donc à considérer comme un indicateur macroscopique.

 

*Alimentation, boisson…


Exposition moyenne 4,5 mSV/an :

  • 3 mSv : Exposition moyenne par an de radioactivité naturelle pour la population française
  • 1,5 mSv : Exposition moyenne par an d’actes d’imagerie médicale pour la population française

Source : Exposition de la population française aux rayonnements ionisants - bilan 2014-2019 (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN)).


ZOOM SUR LE RADON

De quoi s’agit-il ?

Le radon est un gaz radioactif naturel présent partout mais plus spécifiquement dans les sous-sols granitiques et volcaniques, riches en uranium. Sa concentration est faible dans l’air extérieur mais peut atteindre des concentrations élevées dans des atmosphères confinées, tels que des caves, sous-sols ou pièces de vie de bâtiments mal ventilés et non étanchéifiés.

Quels sont ces effets sur la santé ?

Le radon est un agent cancérogène reconnu. Il s’agit du second plus important facteur de risque du cancer du poumon après le tabac et avant l’amiante. L’exposition domestique au radon serait responsable d’environ 10 % des cancers du poumon, soit 3 000 décès par an¹. Ce risque de cancer est augmenté par l’association tabagisme - exposition au radon.

Comment connaitre la concentration en radon de son habitation ou de son lieu de travail ? 

Il est possible de connaitre le potentiel radon de sa commune en interrogeant le site : Connaître le potentiel radon de ma commune (irsn.fr). L’arrêté du 27 juin 2018 portant délimitation des zones à potentiel radon du territoire français, définit un « zonage radon » à l’échelle de la France et répartit chacune des communes dans les zones 1, 2 ou 3 :

  • Zone 1 : zones à potentiel radon faible ;
  • Zone 2 : zones à potentiel radon faible mais sur lesquelles des facteurs géologiques particuliers peuvent faciliter le transfert du radon vers les bâtiments ;
  • Zone 3 : zones à potentiel radon significatif.

Le potentiel radon d’une commune est évalué selon la nature des sols et leurs capacités à libérer du gaz radon.

En région Provence-Alpes-Côte d’Azur, les Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes et Var, ont des communes classées en « zone 3 ».

La concentration en radon en Bq/m3 peut être mesurée en utilisant un dosimètre.

Depuis le 1er juillet 2018, l’employeur doit évaluer les risques liés aux émanations de radon sur le lieu de travail. Si l’activité volumique moyenne annuelle de radon dépasse 300 Bq/m3, il doit mettre en œuvre les actions nécessaires pour réduire l’exposition des travailleurs au radon.

Comment réduire la concentration de radon dans son habitation ou dans son lieu de travail ?

Très souvent, il suffit d’aérer régulièrement les endroits confinés. Dans les cas les plus complexes, il faudra améliorer l’étanchéité des sols et murs, poser des ventilations mécaniques…

Point de vigilance pour les travailleurs

Les personnes travaillant en milieu confiné, souterrain, peuvent être soumises à l’exposition au radon et n’ont pas toujours accès à une surveillance spécifique.

¹ Ajrouche R, Roudier C, Cléro E, lelsch G, Gay D, Guillevic J, Marant Micallef C, Vacquier B, LeTertre A, Laurier ; D. Quantitative Health lmpact of indoor radon in France; Radiat Environ Biophys. ; 2018 May 8

conduite à tenir par risque : 

Le télétravail : les points de vigilance à aborder avec vos patients

mars, 2022

Le télétravail peut conduire à des risques sur la santé (troubles psychosociaux, troubles musculosquelettiques, troubles visuels, troubles liées à la sédentarité (prise de poids, maladie cardio-vasculaires, …), addictions, troubles du sommeil…) qui sont notamment liés à l’organisation du travail, aux rapports sociaux avec les collègues/hiérarchie et à l’aménagement du poste de travail.

Pour repérer d’éventuels risques sur la santé de votre patient qui pratique le télétravail, interrogez-le sur ses conditions de travail. Vous trouverez ci-dessous des exemples de questions à lui poser, qui portent sur :

Son organisation du travail  

  • Faites-vous du télétravail ? Est-ce par choix ? Combien de jour(s) par semaine ?
  • Ce mode d’organisation vous convient-il ?
  • Comment qualifieriez-vous l’état de votre charge de travail ?
  • Avez-vous du mal à faire des pauses, à limiter votre temps de travail sur une journée ?
  • Est-ce que vous arrivez à concilier votre vie personnelle et professionnelle en étant en télétravail?
  • Est-ce que vous arrivez à concilier votre organisation du travail avec une activité physique ?

Ses rapports sociaux avec ses collègues/hiérarchie  

  • Comment qualifieriez-vous l’état de vos relations avec vos collègues ?
  • La relation avec votre hiérarchie vous convient-elle ?
  • Avez- vous le sentiment d’être isolé de vos collègues/et ou hiérarchie ?
  • Est-ce que vous ressentez une perte dans la cohésion d’équipe ? Comment qualifierez-vous l’état du collectif de travail ?

Son environnement de travail à la maison  

  • Est-ce que votre cadre de travail chez vous est adapté (endroit isolé, dédié, calme…) ?
  • Est-ce que votre poste de travail est adapté (ergonomie du matériel : fauteuil, bureau, écran, éclairage, outils informatiques disponibles et adaptés …)
  • Etes-vous bien installé ? Est-ce que vous arrivez à faire des pauses ? Est-ce que vous arrivez à faire des pauses sans écran ?

Les avantages du télétravail

Suite à la crise sanitaire qui a frappé la France en mars 2020, la mise en place du travail à distance a été l’occasion pour beaucoup d’entreprises de tester le télétravail, bien que son démarrage se soit fait en mode dégradé et que la plupart des entreprises ne disposaient pas d’accord en la matière. Cela a permis de mieux cerner, les postes et fonctions pouvant y avoir recours ainsi que ses avantages et ses limites, ce qui dans l’avenir devrait permettre une meilleure mobilisation de cet outil dans la conciliation vie professionnelle/vie personnelle, mais également vie professionnelle et état de santé (cf. pour aller plus loin : outil mobilisable par exemple pour certains salariés atteints de maladie chronique, en situation de handicap ou en risque de désinsertion professionnelle)

conduite à tenir par risque : 

Le télétravail : une organisation qui se développe

mars, 2022

Le télétravail est une organisation du travail qui se développe depuis quelques années et qui s’est accélérée suite à la crise sanitaire qui a frappé la France en mars 2020.  Il a été estimé en 2021 que 26 % des actifs pratiquait le télétravail, majoritairement les cadres (Enquête DARES).

Outre ses avantages, le télétravail peut présenter des risques pour la santé des salariés : troubles psychosociaux, troubles musculosquelettiques (TMS), sédentarité, troubles visuels, addictions, troubles du sommeil... Ces troubles peuvent notamment être liés à l’organisation du travail et à l’aménagement du poste de travail à domicile.

Si le télétravail est « imposé » et « non choisi » et les mesures de prévention et d’accompagnement sont inadaptées ou insuffisantes, le risque est majoré ; c’est ce qui s’est produit lors de la crise du COVID que nous traversons depuis 2020, avec la mise en télétravail brutale et imposée de nombreux salariés « non préparés » sur de longues périodes. C’est là tout l’enjeu de la mise en place dans les entreprises d’accords négociés sur ce thème afin que les mesures de prévention et d’accompagnement limitent les effets éventuellement délétères du télétravail sur la santé (cf. accord national interprofessionnel sur le télétravail de décembre 2020.).

conduite à tenir par risque : 

L’exposition aux rayonnements ionisants en milieu professionnel

octobre, 2022

L’exposition aux rayonnements ionisants en milieu professionnel concerne plus de 387 452 travailleurs en 2020. En fonction de leur exposition, ces travailleurs peuvent être classés en catégories A (si dose efficace > 6 mSv/an) ou B (si dose efficace comprise entre 1 et 6 mSv/an).  Ces 2 catégories de travailleurs exposés aux rayonnements ionisants :

  • sont soumises à un suivi individuel renforcé (SIR) assuré par leur médecin du travail
  • font l’objet d’une surveillance dosimétrique professionnelle[1]

Le médecin du travail, pour effectuer la surveillance radiologique des travailleurs exposés, doit travailler en collaboration avec le Conseiller en radioprotection (CR) et/ou la Personne Compétente en Radioprotection (PCR) nommés par l’employeur.

Le médecin traitant peut avoir accès, après l’accord du travailleur ou de ses ayants droits en cas de décès ou d’incapacité, aux résultats de la surveillance dosimétrique nominative du travailleur ainsi qu'à la dose efficace.

Les secteurs d’activités les plus exposants pour les travailleurs sont :

  • Le secteur médical, vétérinaire (radiothérapie, radiodiagnostic, médecine nucléaire…),
  • L’industrie nucléaire (extraction, fabrication, utilisation et retraitement du combustible, stockage et traitement des déchets…)
  • Le secteur industriel non nucléaire (utilisation de sources scellées pour certains types de contrôles non destructifs de soudure ou d’étanchéité, en tant que jauges et traceurs, utilisation de rayons X pour stérilisation par irradiation, conservation des aliments, chimie sous rayonnement, détection de masses métalliques dans les aéroports…)
  • Certains laboratoires de recherche et d’analyse (y compris dans le secteur agricole et agroalimentaire)
  • Le secteur de l’aviation (personnel navigant)
  • Le secteur militaire (marine nationale, armée de l’air etc.)

Il existe des valeurs limites réglementaires pour les travailleurs exposés aux rayonnements ionisants qui sont fixées par le code du travail. Ces valeurs « absolues » sont des limites à ne pas dépasser (cf. tableau ci-dessous).

Tableau 2 : Valeurs limites d’exposition aux rayonnements ionisants en mSV par an

 

Corps entier
(dose efficace¹)

Extrémités : mains, avant-bras, pieds, chevilles
(dose équivalente²)

Peau
(dose équivalente² sur tout cm²)

Cristallin
(dose équivalente²)

Travailleurs catégorie A²

20 mSv

500 mSv

500 mSv

20 mSv (à partir de juillet 2023)
50 mSv*

Travailleurs catégorie B³ et
Travailleurs entre 16 et 18
ans (sous réserve d'y être autorisés pour les besoins de leur formation)

6mSv

150 mSv

150 mSv

15 mSv

Femmes enceintes

< 1 mSv de la déclaration de la grossesse à l'accouchement

Femmes allaitantes

Interdiction de les maintenir ou de les affecter à un poste entraînant un risque d'exposition interne

¹ Dose efficace : Dose corps entier ; ​ ​² Dose équivalente : Dose à l’organe
² Travailleurs catégorie A : Si dose efficace > 6mSV/an
³ Travailleurs catégorie B : Soi dose efficace comprise entre 1 mSv/an et 6 mSv/An
*Par disposition transitoire, la limite est fixée à 50 mSv sur douze mois consécutifs jusqu’au 1er juillet 2023 et 100 mSv sur la période comprise entre le 1er juillet 2018 et le 1er juillet 2023.

Source : Bilan annuel de l’exposition professionnelle aux rayonnements ionisants en France - Modalités de surveillance de l’exposition des travailleurs( (IRSN).

Points de vigilance

  • Les travailleurs exposés aux rayonnements ionisants qui ne relèvent pas du secteur du nucléaire (médical, industrie non nucléaire…) ne sont pas toujours bien sensibilisés aux mesures de protection et de surveillance.
  • Les travailleurs du secteur de l’industrie non nucléaire sont les moins bien caractérisés en terme de suivi, par manque d’exhaustivité des informations renseignées par les employeurs quant à leur secteur d’activité et aux métiers exercés par leurs salariés.
  • Les personnes en CDD sont encadrées par l’article D. 4154-1 précisant l’interdiction pour l'exécution de certains travaux exposant aux rayonnements ionisants.
  • Les travailleurs entre 16 et 18 ans sont encadrés par des dispositions spécifiques concernant l’exposition aux rayonnements ionisants, afin de mieux préserver leur santé et leur sécurité. Les valeurs limites d’exposition correspondent aux valeurs définissant la catégorie B et sous réserve d’une autorisation préalable justifiée pour les besoins de leur formation.

ZOOM sur les femmes enceintes et allaitantes

Des dispositions spécifiques concernant l’exposition aux rayonnements ionisants existent pour les femmes enceintes et allaitantes. En tant que médecin traitant, spécialiste ou encore sage-femme, vous serez probablement le premier acteur de soin informé de la grossesse de votre patiente. Aussi, dès que possible :

  • Si votre patiente est exposée professionnellement aux rayonnements ionisants (personnel de catégorie A ou B) ou en cas de doute, il est conseillé d’orienter votre patiente vers son médecin du travail qui pourra faire le point entre son activité professionnelle et sa grossesse (mise en adéquation et/ou adaptation de la fiche de poste de la patiente à son état, voire même retrait de son poste de travail).
  • Vous pouvez également orienter votre patiente vers la personne compétente en radioprotection (PCR) et/ou le conseiller en radioprotection (CR) de son service qui pourront dès la déclaration de sa grossesse, prendre les mesures de retrait nécessaires, pour éviter un risque d’exposition du fœtus, dans l’attente de l’avis du médecin du travail ;

L’exposition des femmes enceintes doit être maintenue aussi faible que raisonnablement possible et doit demeurer inférieure à 1 mSv de la déclaration de la grossesse à l'accouchement.

Concernant les femmes allaitantes, il est également conseillé de les orienter vers leur médecin du travail dès qu’une reprise du travail est envisagée. Il est interdit d'affecter ou de maintenir une femme allaitante à un poste de travail comportant un risque d'exposition interne à des rayonnements ionisants.

Pour davantage d’information sur les principaux risques professionnels en cas de grossesse, vous pouvez consulter la rubrique dédiée.


[1] les professionnels exposés portent un dosimètre passif à lecture différée, qui mesure la dose absorbée sur une période donnée : un mois pour les salariés classés en catégorie A et 3 mois pour ceux classés en catégories B ; en sus, les personnels accédant à une zone dite « contrôlée » (ex : installation fixe type INB, salle de radiologie, …) ou zone dite « d’extrémités » (ex : intervention chirurgicale sous scopie) ou zone dite « d’opération » (ex : contrôle non destructif sur chantier de radiographie industrielle) sont en plus dotées d’un dosimètre opérationnel (dosimètre actif) à lecture directe. Ce dosimètre doit être choisi en fonction du type et des caractéristiques des rayonnements à mesurer, et paramétré par le Conseiller en radioprotection (CR) et/ou la Personne Compétente en Radioprotection (PCR), nommés par l’employeur.
conduite à tenir par risque : 

Repérer l’origine professionnelle de symptômes ou pathologies pouvant être liés à l’exposition aux rayonnements ionisants

octobre, 2022

Suite à une exposition aiguë aux rayonnements ionisants :

Les effets sur la santé (dits déterministes) apparaissent en fonction d’un seuil de dose. Leurs effets augmentent avec la dose d’exposition. Ces effets apparaissent quelques heures ou quelques jours après l’exposition.

Exemples d’effets sur la santé  

Suite à une exposition chronique aux rayonnements ionisants :

Des effets sur la santé (dits stochastiques ou aléatoires) peuvent se manifester quelques mois ou années après l’exposition mais de façon non systématique (cancer, mutation génétique…). Toutefois, la probabilité d’apparition de l’effet augmente avec la dose.

Exemples d’exposition chronique  

Pathologies évoquant une exposition aux rayonnements ionisants et inscrites dans le système des tableaux de maladies professionnelles

Pathologies

Système de réparation

Anomalies de la numération formule sanguine

 

Anémie, leucopénie, thrombopénie ou syndrome hémorragique

consécutif à une irradiation aigue

TRG6  / TRA20

Anémie, leucopénie, thrombopénie ou syndrome hémorragique

consécutif à une irradiation chronique

TRG6  / TRA20

Pathologies oculaires

 

Blépharite ou conjonctivite

TRG6  / TRA20

Kératite

TRG6  / TRA20

Cataracte

TRG6  / TRA20

Pathologies cutanées / des muqueuses

 

Radiodermites aigues

TRG6  / TRA20

Radiodermites chronique

TRG6  / TRA20

Radio-épithélite aigue des muqueuses

TRG6  / TRA20

Radio-épithélite chronique des muqueuses

TRG6  / TRA20

Radiolésions chronique des muqueuses

TRG6  / TRA20

Troubles osseux

 

Radionécrose osseuse

TRG6  / TRA20

Cancers / Tumeurs

 

Leucémies

TRG6  / TRA20

Cancer broncho-pulmonaire primitif par inhalation

TRG6  / TRA20

Sarcome osseux

TRG6  / TRA20

TRG : Tableau de maladie professionnelle du Régime Général
TRA : Tableau de maladie professionnelle du Régime Agricole

Comment rechercher une exposition professionnelle aux rayonnements ionisants ?

Dans un premier temps, interrogez votre patient sur son métier actuel mais également sur ses métiers passés, ses conditions de travail. Il est utile de connaitre les secteurs d’activités et situations à risque.

  • Quelle est votre profession ? Depuis quand l’exercez-vous ?
  • Quels autres métiers avez-vous déjà exercé ? Pendant combien de temps ?
  • Êtes-vous ou avez-vous été exposé à des rayonnements ? Si oui lesquels ?
  • Etes-vous amené à travailler, séjourner, circuler dans un environnement à risque d’exposition aux rayonnements ionisants (bâtiment, locaux, …)
  • Travaillez-vous, même ponctuellement dans des ouvrages ou des bureaux en souterrains, dans un bâtiment en sous-sol ou dans des bureaux situés en rez-de-chaussée et semi-enterrés (risque radon) ? Si oui :
  • Savez-vous si l’aération/ventilation est correcte ?
  • Savez-vous s’il y a des mesures de surveillance du radon ?
  • Avez-vous été destinataire d’une information sur la concentration du radon dans vos locaux de travail ?
  • Manipulez-vous des éléments radioactifs sous forme de sources dites non scellées (sous forme solide/poudre, liquide ou gaz) ? Si oui lesquels ?
  • Bénéficiez-vous d’un suivi individuel renforcé assuré par votre médecin du travail ? Si oui :
    • Portez-vous seulement un dosimètre passif, ou bien portez-vous un dosimètre passif et un dosimètre opérationnel ?
    • Le/les portez systématiquement pendant votre travail ?
    • Portez-vous des équipements spécifiques de protection ? Si oui, les portez-vous systématiquement pendant votre travail ?
  • Avez-vous une attestation d’exposition aux rayonnements ionisants?

Suite à votre interrogatoire, vous suspectez une origine professionnelle :

Plusieurs situations possibles :

Cas 1 : Votre patient est toujours en activité :

Cas 2 : votre patient n’est plus en activité

  • Soit il possède une attestation d’exposition aux rayonnements ionisants. Vous invitez le salarié à entamer une démarche de reconnaissance de maladie professionnelle (faire le lien avec la page 3 : conduite à tenir pour le médecin traitant)
  • Soit il ne possède pas d’attestation d’exposition aux rayonnements ionisants. Vous pouvez orienter votre patient vers le centre régional de pathologies professionnelles et environnementales 

Cas 3 : Si la situation vous paraît trop complexe et/ou votre patient n’a pas de médecin du travail, vous pouvez l’orienter vers le centre régional de pathologies professionnelles et environnementales

conduite à tenir par risque : 

Conduite à tenir pour le professionnel de soin

mars, 2022

Comme pour toutes les situations entrainant une augmentation des risques psychosociaux, vous pouvez orienter votre patient vers des soutiens dans et/ou hors de l'entreprise.

  • Auprès du médecin du travail de l'entreprise :

En sollicitant une visite occasionnelle (à la demande spontanée du salarié) ou une visite de pré-reprise (si le salarié est en arrêt) pour un examen, une écoute sur la situation de travail ou un accompagnement sur les ressources disponibles et mobilisables pour prévenir le risque de désinsertion professionnelle (aménagement du poste de travail, des horaires, …).

Le médecin du travail pourra établir un diagnostic dans l'entreprise et conseiller l’employeur de conduire une démarche de prévention des risques psychosociaux, si nécessaire.

  • Auprès de la consultation de pathologie professionnelle :

Il existe un centre de consultation de pathologie professionnelle par région en France. Certains centres proposent une consultation spécialisée sur la souffrance liée au travail ; se renseigner auprès des centres : voir les coordonnées dans l’annuaire du SISTEPACA.

  • Autres soutiens pour le salarié :
    • La hiérarchie (n+1, n+2 ...)
    • Les collègues de travail
    • Les représentants du Personnel (membres élus du Conseil social et Economique (CSE) et délégués syndicaux)
    • Les référents handicap /qualité de vie au travail (QVT) dans les entreprises
    • L'Inspection du Travail qui peut informer le salarié en cas d’agissements pénalement répréhensibles (harcèlement, discrimination, …) sur les droits et les recours juridiques possibles du salarié, peut relever des infractions au Code du Travail, et avec l'accord du salarié, si nécessaire, peut engager des actions en entreprise
    • Les assistantes sociales de la CARSAT ou de la MSA (régime agricole) dès lors qu'un problème de maintien dans l'emploi se pose.

Pour davantage d’informations, vous pouvez consulter les exemples de conduites à tenir par le professionnel de soin en cas de souffrance liée au travail et de troubles musculo-squelettiques.

 

Soutien psychologique :

  • Prise en charge de 10 séances de psychothérapie par l’Assurance Maladie (en savoir plus)
  • Numéro vert 0 800 130 000 pour les télétravailleurs en difficulté
  • Psychologues du travail dans les services de prévention et de santé au travail

 

conduite à tenir par risque : 

Suivi post-exposition/post-professionnel (sans pathologie)

octobre, 2022

Tout travailleur soumis à un suivi individuel renforcé  (SIR) doit bénéficier d’une visite post-exposition dès la cessation de l’activité. Lors de cette visite, le médecin du travail remettra au salarié à la fin de l’exposition ou à la fin de sa carrière une attestation d’exposition  aux rayonnements ionisants avec le relevé dosimétrique. Même si ce relevé montre une dose totale reçue nulle, toute pathologie du tableau des maladies professionnelles pourra être imputable à l’exposition aux rayonnements ionisants. L’exposition aux rayonnements ionisants fait foi même avec une dose à 0 mSv sur toute la carrière. L’attestation d’exposition  permettra à la personne de continuer une surveillance médicale post professionnelle prise en charge par l’assurance maladie. Il est important que le médecin traitant en soit informé.

Cette attestation précise notamment la nature, le niveau et la durée de l’exposition. La surveillance post professionnelle peut comprendre selon l’exposition :

  • Un examen clinique et dermatologique tous les deux ans
  • Un examen hématologique,
  • Un scanner thoracique
  • Et/ou radiographies osseuses

Si votre patient n’a pas d’attestation d’exposition mais qu’il a été exposé, il peut faire une demande de surveillance post-professionnelle auprès de son organisme de sécurité sociale, sur papier libre, accompagnée des certificats de travail retraçant sa carrière professionnelle.

conduite à tenir par risque : 

Expositions à l'amiante

Exposition à l’amiante : de quoi parle-t-on ?

mars, 2022

L'amiante, un problème majeur de santé publique et de santé au travail

Massivement utilisé pour ses propriétés physiques et chimiques (incombustible, isolant thermique et électrique, résistant à l'action corrosive des produits chimiques ...) et son faible coût de revient, l’amiante a trouvé de multiples applications dans le bâtiment, les industries du ferroviaire, de l’automobile, et des chantiers navals… Les expositions professionnelles à l’amiante ont donc concerné des salariés dans divers secteurs et métiers.

L’amiante est interdit en France depuis 1997 mais reste toutefois présent dans de nombreux bâtiments et équipements construits avant 1997. Il est interdit en Europe depuis 2005 mais il est encore utilisé dans beaucoup des pays hors Union Européenne.

L’exposition reste donc possible lors d’interventions sur des matériaux ou des bâtiments contenant de l’amiante, et notamment dans les entreprises du désamiantage, l’industrie et les entreprises du BTP.

Les fibres d'amiante sont 400 à 500 fois moins épaisses qu'un cheveu. Inhalées, elles peuvent se déposer au niveau des poumons et provoquer des plaques ou épaississements pleuraux ou des maladies respiratoires graves : cancers de la plèvre (mésothéliome de la plèvre), des poumons, fibroses (ou asbestose ) ... Les effets sur la santé d’une exposition à l’amiante surviennent souvent plusieurs années après l’exposition.

Les chiffres en Provence-Alpes-Côtes d'Azur

Selon les données de la CARSAT Sud-Est, les maladies professionnelles liées à l’amiante représentaient 12 % des maladies professionnelles indemnisées en région PACA-Corse entre 2014 et 2019, soit 1 764 cas, ce qui représente un taux moyen de 20,4 cas pour 100 000 salariés. Entre 2014 et 2019, le taux de lésions bénignes et malignes indemnisées en région Paca n’a cessé d’augmenter passant respectivement de 1,7 maladies professionnelles pour 100 000 salariés en 2014 à 7,4 en 2019 et de 0,4 en 2014 à 5,1 en 2019. Le taux des lésions bénignes restant légèrement supérieur à celui des lésions malignes.

Entre 2014 et 2019, 98,7 % des maladies professionnelles indemnisées liées à l’amiante concernaient des hommes. Sur cette période, la branche d’activité « Chimie, caoutchouc, plasturgie » et de la « Métallurgie » était la plus touchée, ainsi que le secteur d’activité de « l’Industrie manufacturière ».

Il existe une surmortalité significative (14,3 %) par mésothéliome pleural chez les hommes en région Provence-Alpes- Côte d’Azur par rapport à la France. Par ailleurs, le taux de mortalité était plus élevé dans le Var et les Bouches-du-Rhône.

Source : Tableau de bord régional santé, sécurité et conditions de travail 2020

 

Une partie des patients atteints de mésothéliome dans notre région ne bénéficient pas de la reconnaissance de maladie professionnelle à laquelle ils pourraient prétendre (26% des assurés du régime général n’avaient fait aucune démarche sur la période 2005-2011). (pour aller plus loin : Programme national de surveillance du mésothéliome pleural (PNSM) : vingt années de surveillance des cas, de leurs expositions et de leur reconnaissance médico-sociale (France, 1998-2017))

conduite à tenir par risque : 

Repérer l’origine professionnelle d’une maladie liée à l’amiante

avril, 2021

Quelles sont les pathologies devant faire évoquer une exposition professionnelle à l’amiante ?

Pathologies liées à l’amiante inscrites dans des tableaux de maladie professionnelle

L’asbestose (fibrose pulmonaire simple ou compliquée), le cancer broncho-pulmonaire, les lésions de la plèvre (plaques pleurales, pleurésie, épaississement pleural ou cancer) et le mésothéliome de la plèvre, du péricarde ou du péritoine sont inscrites dans des tableaux de maladies professionnelles.

Maladies Système de réparation
Une asbestose : fibrose pulmonaire simple ou compliquée (insuffisance respiratoire aiguë, insuffisance ventriculaire droite) TRG 30-A
TRA 47-A
Un cancer broncho-pulmonaire TRG 30-C / TRG 30bis
TRA 47-C /TRA 47bis
Des lésions de la plèvre (plaques pleurales, pleurésie, épaississement pleural) TRG 30-B
TRA 47-B
Un mésothéliome de la plèvre, du péricarde ou du péritoine TRG 30-D/E
TRA 47-D/E 

TRG : Tableau de maladie professionnelle du Régime Général
TRA : Tableau de maladie professionnelle du Régime Agricole

Pathologies liées à l’amiante non inscrites dans des tableaux de maladie professionnelle

Depuis 2009, le rôle de l'amiante dans l'apparition de cancers du larynx et des ovaires a été confirmé par le Centre International de Recherche contre le Cancer (CIRC). Ces pathologies peuvent donc également faire rechercher une potentielle exposition professionnelle à l’amiante.

Symptômes devant faire rechercher une pathologie liée à l’amiante en cas d’exposition

Si votre patient présente une toux chronique inexpliquée, une douleur costale, une dyspnée, des râles crépitants, et qu’il a été exposé à l’amiante, il convient de rechercher les pathologies liées à l’amiante mentionnées ci-dessus.

Comment rechercher une exposition professionnelle à l’amiante ?

Demandez à votre patient s’il possède une attestation d’exposition à l’amiante (obligatoire depuis 1996).

  • Votre patient possède une attestation d’exposition à l’amiante :

Il est utile d’informer, par l’intermédiaire de votre patient, le médecin du travail qui a cosigné cette attestation

  • Votre patient n’a pas d’attestation d’exposition à l’amiante :

Il est utile de repérer les différents métiers à risque d’exposition à l’amiante éventuellement exercés par le patient en lui faisant remplir l'auto-questionnaire. Vous pouvez également lui demander s’il travaille ou a travaillé dans une des entreprises référencées sur les listes établies par le ministère.

En cas de difficultés à retracer les expositions professionnelles passées du patient (curriculum laboris), vous pouvez l’orienter vers le médecin du travail, si le patient est en activité, ou vers la consultation de pathologie professionnelle.

conduite à tenir par risque : 

Surveillance après exposition à l’amiante (sans pathologie) 

mai, 2021

Votre patient sait qu’il a été exposé à l’amiante ; il vous consulte pour surveillance.

  • Le patient est en activité professionnelle salariée : remettez un courrier pour le médecin du travail à votre patient pour prévoir la surveillance à effectuer (prise en charge de la surveillance par le service de prévention et de santé au travail, même si l’exposition n’a pas eu lieu dans l’établissement actuel) ;
  • Le patient est actif non salarié (travailleur indépendant, commerçant, artisan) : lui conseiller de se rapprocher des représentants de sa branche professionnelle
  • Le patient est inactif, retraité, demandeur d’emploi :
  • Si votre patient possède une attestation d’exposition, il peut bénéficier d’un suivi post-professionnel (SPP), en le demandant auprès de la CPAM. Une liste de pneumologues et de centres de radiologie lui sera alors remis pour mettre en place le suivi.
  • S’il n’a pas d’attestation d’exposition, il peut faire une demande de surveillance post-professionnelle auprès de son organisme de sécurité sociale, sur papier libre, accompagnée des certificats de travail retraçant sa carrière professionnelle.

Par ailleurs, étant donné l’effet conjoint entre exposition au tabac et amiante, il est recommandé de proposer à chaque personne un sevrage tabagique en cas de tabagisme actif.

Le patient peut contacter le centre spécialisé de référence amiante ou l’association des victimes de l’amiante la plus proche (consulter l’annuaire) pour être aidé dans ses démarches.

Le patient peut aussi demander à bénéficier de l’Allocation de cessation anticipée d’activité des travailleurs de l’amiante (CARSAT SE).


Suivi post-professionnel (SPP) après exposition à l’amiante : Haute Autorité de santé
Recommandations de la commission d’audition Avril 2010

En l’état actuel des connaissances, il n'y a pas de bénéfice médical démontré à effectuer un dépistage par l’examen TDM thoracique (scanner) des pathologies malignes (cancer broncho-pulmonaire et mésothéliome) et non malignes (plaques pleurales, asbestose, fibrose de la plèvre viscérale) chez les sujets ayant été exposés à l’amiante. Toutefois compte tenu du droit du sujet exposé à l'amiante de connaître son état de santé et de l’existence de dispositifs de réparation, un examen TDM thoracique est proposé dans le cadre du SPP, après la délivrance d’une information spécifique et l’obtention d’un consentement écrit et signé.

Les personnes doivent avoir été exposées de manière active pendant une durée minimale de 1 an cumulée avec une latence minimale de 30 ans pour les expositions intermédiaires et de 20 ans pour les expositions fortes. Le rythme de prescription du scanner thoracique est fonction de l’intensité d’exposition à l’amiante.

Examens

Expositions fortes

Expositions intermédiaires

Expositions faibles

Définition

  • Expositions élevées, continues et d’une durée supérieure ou égale à 1 an 
    Exemples : activités professionnelles entrant dans les secteurs 1 et 2 et leurs équivalents dans le secteur 3 (flocage et chantiers navals) 
  • Expositions élevées, discontinues et d’une durée supérieure ou égale à 10 ans 
    Exemples : mécaniciens rectifieurs de freins de poids lourds, tronçonnage de l’amiante-ciment

Toutes les autres situations d’exposition professionnelle documentée. La majorité entre dans le secteur 3.

Expositions passives 

Exemples : résidence, travail dans un local contenant de l’amiante floqué non dégradée

Premier scanner thoracique, après consentement écrit et signé

Proposé après une latence minimale de 20 ans après l’exposition

Proposé après une latence minimale de 30 ans après l’exposition

0

Scanners suivants

Tous les 5 ans après le scanner initial

Tous les 10 ans après le scanner initial

-

NB : Le scanner est réalisé sans injection, à haute résolution, en coupes millimétriques. Il est pratiqué lors du bilan de référence puis comme sus-cité. Pour l’asbestose, des coupes en procubitus sont nécessaires au moindre doute sur l’existence d’un syndrome interstitiel.

La pratique d’épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR) ou d’une radiographie pulmonaire et les autres examens d’imagerie ne sont pas recommandés pour le dépistage des affections malignes ou non malignes associées à une exposition à l’amiante.

Consulter l’ensemble des recommandations de la HAS : http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2010-05/amiante_-_suivi_post-professionnel_-_recommandations.pdf

conduite à tenir par risque : 

Exposition au bruit

septembre, 2006

Caractéristiques du son

Un son devient un bruit lorsque sa perception acoustique est gênante ou désagréable.

Un son est caractérisé par : 

Sa hauteur

Elle est exprimée en fréquence, ce qui correspond à un nombre de vibrations durant une seconde ; elle est exprimée en Hertz (Hz). Plus la vibration est élevée plus le son est aigu. L’oreille humaine peut percevoir des sons allant de 20 Hz à 20 000 Hz. Les fréquences utilisées dans la conversation se situent entre 250 et 4 000 Hz, avec un maximum situé entre 1 000 et 2 000 Hz.

Son intensité

Elle est exprimée en décibel (dB) qui correspond au niveau de pression acoustique perçu par notre oreille. En acoustique, on utilise cette échelle de mesure logarithmique car le bruit varie dans des proportions très importantes. Ce niveau en dB ne reflète pas tout à fait la perception de l’oreille. Pour tenir compte de sa sensibilité particulière dans les fréquences moyennes, on utilise la pondération A (dB(A)), qui favorise la zone des 1000 Hz à 5000 Hz et atténue les basses fréquences.

Lorsque deux machines produisent un niveau sonore de 85 dB(A) chacune, le total de l’ensemble nous donne un niveau de pression acoustique de 88 dB(A) soit 3 dB de plus ; sur l’échelle logarithmique, une augmentation de 3 dB nous indique que le bruit a doublé. 

Les principaux travaux et activités professionnelles exposant les travailleurs aux bruits excessifs sont :

Travaux et activités professionnelles  Niveau sonore en dB(A) 
Moteur d'avion (sur banc d'essai)  125-130 
Rivetage par outils pneumatiques (industrie mécanique), forgeage, estampage  115-120 
Marteaux pneumatiques (BTP)  110-115 
Concassage (carrières)  100-110 
Chaudronnerie, soudage  100-110 
Scies circulaires (menuiserie)  100-105 
Machines de menuiserie  100-105 
Rotatives (imprimerie), tréfilerie  95-100 
conduite à tenir par risque : 

La nocivité du bruit

septembre, 2006

Elle est liée aux :

Caractères du bruit

  • la qualité du bruit (les hautes fréquences sont plus difficilement supportables que les basses fréquences) ;
  • la pureté (un son pur de grande intensité est plus traumatisant pour l'oreille interne qu'un bruit à large spectre) ;
  • l'intensité (seuil de douleur : 120 dB, au delà duquel les tympans peuvent subir des lésions importantes / brutales (phénomène de blast)) ;
  • l'émergence et le rythme du bruit (un bruit impulsionnel ayant un caractère soudain et imprévisible est plus nocif qu'un bruit stable et continu) ;
  • la durée d'exposition (pour une même ambiance sonore, plus la durée d'exposition est élevée plus les lésions auditives de l'oreille interne seront considérables) ;
  • l'association avec les vibrations (l'exposition au bruit industriel associée aux vibrations aggrave le traumatisme sonore chronique).

Facteurs individuels et état fonctionnel

  • l'âge : la fragilité cochléaire au bruit s'accroît avec l'âge ; elle devient plus marquée au-delà de 50 ans (presbyacousie) ; 
  • la susceptibilité individuelle ; 
  • la fragilisation antérieure de l'oreille : elle peut être provoquée par des affections de nature microbienne ou virale, traumatique, toxique (ototoxiques médicamenteux ou industriels) ou être héréditaire (hypoacousie familiale).
conduite à tenir par risque : 

Conséquences pathologiques du bruit

septembre, 2006

Signes auditifs

Au début, apparaît une fatigue auditive associant acouphènes, céphalées et vertiges, puis une gêne de l'intelligibilité de la voix chuchotée. En cas de persistance du bruit / de protection insuffisante, la surdité s’installe. Consulter la fiche « surdité ».

Signes extra-auditifs

Au début, des signes fonctionnels non spécifiques peuvent attirer votre attention, tels que :

  • Effets neuropsychiques et cognitifs :

    • céphalées, irritabilité, anxiété, troubles de l'humeur, troubles de la concentration, de la mémoire, altération des fonctions cognitives, diminution de la vigilance, troubles du comportement, baisse de l'adaptation aux tâches à exécution rapide. 
    • perturbation du sommeil : diminution du sommeil paradoxal, réveils nocturnes. 
  • Effets cardiovasculaires : modification du rythme cardiaque, augmentation de la fréquence cardiaque, de la pression artérielle diastolique, de la fréquence respiratoire, vasoconstriction. 
  • Effets digestifs : troubles peu spécifiques de type dyspepsique, hypersécrétion gastrique. 
  • Effets visuels : vision nocturne perturbée, difficulté pour apprécier la profondeur, les contrastes, dilatation pupillaire... 
  • Effets hormonaux : élévations des corticoïdes, des catécholamines, tendance à l'hypoglycémie.
conduite à tenir par risque : 

Devant un patient exposé ou ayant été exposé aux poussières de bois

juin, 2011

Votre patient a une des maladies citées ci-dessus

  1. Interroger votre patient sur ses conditions de travail actuelles et passées (nombre d’années d’exposition aux poussières de bois).
  2. Lui demander s’il a un médecin du travail.
  3. Si oui, contacter le médecin du travail par l’intermédiaire du patient (courrier) pour avis sur l’origine professionnelle des symptômes.
  4. S’il n’a pas de médecin du travail, l’adresser à la Consultation de pathologie professionnelle.
  5. Si l’origine professionnelle est évoquée, proposez à votre patient de faire une déclaration de maladie professionnelle même s’il existe d’autres facteurs de risque extraprofessionnels

    Rappel du principe de présomption d’origine
    Comment déclarer une maladie professionnelle

Une attention particulière sera portée aux apprentis et aux jeunes exerçant les métiers du bois, souvent plus exposés et mal informés.

Surveillance à distance d’une personne ayant été exposée aux poussières de bois (sans pathologie)

Cette surveillance a pour objectif de dépister précocement une pathologie tumorale :

  • Si le patient est toujours en activité professionnelle salariée, mais n'est plus exposé, il est conseillé d’échanger avec son médecin du travail sur les modalités du suivi médical à effectuer et de sa réalisation ;

  • Si le patient est actif non salarié (travailleur indépendant, artisan) : lui conseiller de se rapprocher des représentants de sa branche professionnelle. S’il n’a pas de suivi organisé, ce sont le médecin traitant et son correspondant ORL qui effectuent la surveillance (voir ci-après) ;

  • Si le patient est inactif, retraité, demandeur d’emploi :
    • Si le patient possède une attestation d’exposition, il peut bénéficier d’un suivi post-professionnel ;
    • S’il n’a pas d’attestation d’exposition, il peut faire une demande de surveillance post-professionnelle auprès de son organisme de sécurité sociale, sur papier libre, accompagnée des certificats de travail retraçant sa carrière professionnelle.

Suivi médical du travailleur du bois, au-delà de sa vie professionnelle (inactivité, invalidité, retraite) : Recommandations, janvier 2011

Extraits des recommandations de la Société Française de Médecine du travail en collaboration avec, la Société Française d’Oto-rhino-laryngologie, la Société Française du Cancer et la Société Française de Santé Publique, label conjoint de la Haute autorité de santé et de l’Institut national du cancer.
Ces recommandations sont émises pour la période 2011-2015 et devront ensuite être actualisées.

Seul un dépistage chez le sujet asymptomatique permet de détecter des tumeurs à un stade précoce.

  1. Comment repérer les symptômes ?
    -> Consulter le questionnaire de repérage issu de l'avis d'experts
  2. Quelle population cible du dépistage ?
    -> Ce suivi concerne les personnes encore en activité ou retraitées ayant effectué il y a plus de trente ans des activités professionnelles exposant aux poussières de bois pendant plus de 12 mois cumulés, lors de tâches d'usinage (sciage, fraisage, rabotage, perçage, ponçage) ou lors de toute activité documentée exposant à une concentration de poussières de bois de plus de 1 mg/m3 mesurée sur 8 heures.
  3. Quels examens de dépistage à prescrire par le médecin généraliste sous réserve de l'accord du patient ?
     
Type d'examen Fréquence Recommandation
Examen médical avec recherche de signes fonctionnels ORL* Tous les
2 ans
Recommandé,
mais ces signes fonctionnels
tardifs ne permettent pas un
diagnostic à un stade
précoce de la maladie
Radiographie des sinus de la face - Non recommandée
Tomodensitométrie des sinus de la face - Non recommandée
Imagerie par résonance magnétique des sinus de la face - Non recommandée
Nasofibroscopie Tous les
2 ans
Recommandée

* Pour les artisans travailleurs du bois, en l’absence de médecine du travail, le suivi peut être effectué dans le cadre de conventions passées entre le Régime Social des Indépendants et le médecin généraliste ou dans d’autres structures sanitaires.
 

 

conduite à tenir par risque : 

Les pathologies liées aux poussières de bois

juin, 2011

Une exposition aux poussières de bois est à évoquer devant :

Des symptômes Des maladies Système de réparation
Oculaires : Conjonctivites récidivantes ou confirmées par test TRG 47-A
TRA 36-A
ORL : Rhinite récidivante ou confirmée par test TRG 47-A
TRA 45
Adénocarcinome nasosinusien
Voir NB
TRG 47-B
TRA 36-C
Carcinome du nasopharynx TRG 43bis
Respiratoires : - Syndrome respiratoire (toux, dyspnée, expectorations) récidivant ou confirmé par test

- Asthme récidivant ou confirmé par test

- Fibrose pulmonaire

TRG 47-A
TRA 45
Cutanés : - Dermite irritative

- Eczéma de contact allergique

TRG 47-A
TRA 36-A
TRA 36-B

TRG : Tableau de maladie professionnelle du Régime Général
TRA : Tableau de maladie professionnelle du Régime Agricole
 

Tout symptôme unilatéral au niveau des fosses nasales doit faire rechercher un adénocarcinome nasosinusien (ethmoïde) :

  • épistaxis,
  • rhinorhée,
  • obstruction nasale (tumeur ou polype réactionnel masquant un carcinome),
  • troubles de l’odorat (hyposmie ou anosmie).

D’autres symptômes sont moins fréquents : céphalées, algies faciales.

Toute exposition prolongée même ancienne aux poussières de bois doit rendre encore plus vigilant.
D’autres expositions professionnelles peuvent provoquer un adénocarcinome de l’ethmoïde.

conduite à tenir par risque : 

Les risques associés au travail du bois

juin, 2011

Outre l’exposition aux poussières de bois, le travail du bois expose à plusieurs risques (co-exposition) :

Le port de charge lourde et les vibrations , pourvoyeurs de troubles musculo-squelettiques

Le bruit, pourvoyeur de surdité

La manipulation de produits chimiques pouvant provoquer différentes pathologies irritatives, allergiques, cancers… :

conduite à tenir par risque : 

Grossesse et travail

Conduite à tenir en cas : 

Grossesse et travail : de quoi parle-t-on ?

mars, 2016

 

En cas de grossesse, d’allaitement ou quand les femmes sont en âge de procréer, les conditions de travail peuvent devenir un risque pour la future mère et/ou l'enfant.

Le médecin généraliste, le gynécologue obstétricien, la sage-femme et le médecin du travail doivent sensibiliser les femmes en âge de procréer aux risques éventuels pour la grossesse afin qu’elles bénéficient des mesures de prévention adaptées.

Les professionnels de santé doivent également conseiller aux femmes enceintes d’informer leur médecin du travail dès qu’elles ont connaissance de leur grossesse (Contacter le médecin du travail). 

Quelques chiffres sur l’emploi des femmes …

En région Provence-Alpes-Côte d’Aur, en 2014, plus de 1,2 millions de femmes exerçaient un emploi (www.sirsepaca.org).

Si le taux d’emploi des femmes en 2013, (67,7 %) reste inférieur à celui des hommes (75,2 %), l’écart s’est réduit entre 2008 et 2013 (+ 4,6 % chez les femmes et + 3,2 % chez les hommes) (Tableau de bord régional santé, sécurité et conditions de travail 2016).

La prévention des risques en entreprise, vis-à-vis des situations de grossesse et de préservation de la fertilité des populations en âge de procréer, relève de la démarche de prévention globale des risques mais présente des spécificités dans le cas de certaines expositions : expositions aux agents chimiques cancérogènes mutagènes ou reprotoxiques, aux agents biologiques, à certaines contraintes physiques, au travail de nuit …

L’enquête SUMER 2010 révélait que :

  • les femmes étaient 2 fois plus exposées professionnellement que les hommes à des agents biologiques potentiels (30 % contre 15,3 %)
  • 1 femme sur 3 était soumise à au moins une contrainte physique intense dans le cadre de son activité professionnelle (position débout prolongée au-delà de 20h/semaine ; piétinements plus de 10h/semaine)
  • 28 % des femmes étaient exposées à au moins un produit chimique dans le cadre de leur activité professionnelle

 

Conduite à tenir en cas : 

Repérer les facteurs de risques professionnels éventuels pour la grossesse

mars, 2016

 

Quelles questions poser sur le travail et les activités ?

Il est important d’interroger tout patient sur son poste de travail et de recueillir des éléments sur ses conditions de travail, au même titre que sont inventoriés dans le dossier médical du patient, des éléments sur son mode de vie : consommation d’alcool, tabac, etc.

Il est indispensable de demander aux patientes leur métier et de les faire s’exprimer sur les conditions réelles dans lesquelles elles effectuent leur travail.

Amener ces patientes à préciser leur statut d’emploi permet également d’anticiper d’éventuelles situations de précarité (CDD, intérimaire, période d'essai...) ou de surmenage (indépendants, libéraux…).

Lorsqu’un désir de grossesse est exprimé, le moment est propice pour poser des questions sur le travail et sur ses risques éventuels (consultation préconceptionnelle)

Exemples de questions à poser pour repérer un risque éventuel pour la grossesse en lien avec le travail :

Horaires de travail, moyen de transport :

  • Combien d'heures travaillez-vous par jour ?
  • À quelle heure commencez-vous ? A quelle heure finissez-vous ?
  • Vos horaires sont-ils réguliers ?
  • Faites-vous un travail de jour/de nuit ? Avez-vous des possibilités de pauses ?
  • Quel moyen de transport utilisez-vous ? Quelle est la durée du trajet ?
  • En cas de recours aux transports en commun, êtes-vous assise pendant le trajet ?

Les contraintes et risques physiques :

  • Portez-vous des charges lourdes ?
  • Restez-vous longtemps debout ou assise ?
  • Avez-vous des escaliers à monter fréquemment ou difficiles ?
  • Travaillez-vous dans une ambiance chaude ou froide ? À l'extérieur ?
  • Êtes-vous exposée à des vibrations ?
  • Êtes-vous exposée à des bruits importants ?
  • Êtes-vous exposée à des rayonnements ?

Risques chimiques et biologiques :

  • Manipulez-vous des produits chimiques lors de votre travail ? Lesquels ? (Produits de nettoyage, peintures, solvants, colles, pesticides et autres produits phytosanitaires, teintures ... ?)
  • Respirez-vous de la poussière ? des vapeurs ? des fumées ... ?
  • Êtes-vous exposée à des microbes (virus, bactéries ...) ?
  • Êtes-vous en contact avec des malades, avec des jeunes enfants, avec des animaux ?
  • Quel métier fait votre conjoint ? (Rechercher un risque transmis par l'environnement du conjoint comme une contamination par le plomb sur les vêtements de travail du potier/céramiste ...)

Vécu du travail :

  • Pénibilité
    • Estimez-vous que votre travail soit pénible en dehors de votre état de grossesse ?
    • Selon vous, votre grossesse va-t-elle accentuer la pénibilité de votre travail ?
    • Pensez-vous que votre travail puisse être exercé tout au long de la grossesse ?
  • Souffrance liée au travail (Conduite à tenir face à la souffrance psychique liée au travail des patients)
    • Comment ça se passe à votre travail ? Avec les collègues ? Avec les responsables ? Avec d'autres contacts ? Dans quel état d’esprit allez-vous au travail ?
    • Avez-vous peur d'annoncer votre grossesse à votre employeur ?
    • Quand pensez-vous lui annoncer votre grossesse ?
    • Avez-vous annoncé votre état de grossesse au médecin du travail ?

Si vous repérez un risque en lien avec le travail et si la patiente n'a pas consulté son médecin du travail depuis le début de sa grossesse, une consultation avec celui-ci est recommandée (Contacter le médecin du travail).

 

Conduite à tenir en cas : 

Les principaux métiers à risque

mars, 2016

 

Il faut rechercher des facteurs de risques dans tous les métiers car le risque d’atteinte à la santé de la mère et/ou de l’enfant à naitre dépend souvent des conditions réelles d'exercice du travail.

Il faut savoir que certains travaux présentant des risques déterminés sont formellement interdits aux femmes enceintes et allaitantes par le Code du Travail (Les risques règlementés pendant la grossesse).

Pour autant, il est important de rechercher pour chaque métier des facteurs de risques susceptibles de présenter des risques pour la femme enceinte ou allaitante. En effet, si certains métiers sont connus pour présenter des risques avérés ou potentiels pour la grossesse, le risque d’atteinte à la santé de la mère et/ou de l’enfant à naitre dépend souvent des conditions réelles d'exercice du travail : il est donc important que ce risque soit évalué et déterminé au cas par cas.

La liste des principaux métiers à risque en cas de grossesse, donnée ci-dessous n'est pas exhaustive. Elle a été élaborée à partir de l'Avis d'experts « Grossesse et travail » de l'INRS (2010).

En cas de doute sur la comptabilité entre l’état de grossesse et le maintien de l’activité professionnelle ; il faut orienter sans délai la patiente vers le médecin du travail (Contacter le médecin du travail).

La liste ci-dessus des métiers « à risques en cas de grossesse » n’est pas exhaustive. D’autres métiers « à risque » ne sont pas mentionnés ici, car ils ont fait l'objet de peu d'études. A titre d’exemple, on pourrait citer le métier de céramiste (exposition au plomb).

Conduite à tenir en cas : 

Les principaux risques professionnels

mars, 2016

 

Il faut savoir que certains travaux présentant des risques déterminés sont formellement interdits aux femmes enceintes et allaitantes par le Code du Travail (Les risques règlementés pendant la grossesse).

Il existe un certain nombre de facteurs de risques professionnels pour lesquels des effets sur le déroulement de la grossesse sont avérés.

Remarques :

  • Des femmes peuvent se présenter en consultation avec une liste de produits qu'elles s’inquiètent de manipuler. La prudence s'impose, particulièrement lorsque certaines phrases et pictogrammes signalant des risques sont retrouvées sur les étiquettes des produits.
  • Ne pas oublier qu'en cas d'allaitement les produits chimiques peuvent passer dans le lait et, pour certains, intoxiquer l'enfant.

Le tableau suivant présente, de façon non exhaustive et à titre indicatif, quelques principaux facteurs de risques pour la femme enceinte et leurs effets avérés (Source : Avis d'expert de l'INRS).

Avertissement :

  • Produits chimiques : une centaine de produits toxiques pour la reproduction ont été répertoriés, l'objectif ici n'est pas de les lister.
  • Substances cancérogènes ou mutagènes : elles ne sont généralement pas classées toxiques pour la reproduction, mais l'exposition à ces produits est très clairement dangereuse pour une femme enceinte.

En cas de doute sur la comptabilité entre l’état de grossesse et le maintien de l’activité professionnelle ; il faut orienter sans délai la patiente vers le médecin du travail (Contacter le médecin du travail).

 

Type de risques Effets avérés Particularités
Les risques chimiques
Plomb Malformations suite à une exposition in utero

Avortements, prématurité, retard
du développement intellectuel

Risque pendant la grossesse et l'allaitement (classé toxique pour
la reproduction, exposition interdite pendant la grossesse et l'allaitement).

Risque persistant même si l'exposition a cessé. Relargage osseux en cas de fracture.

Diagnostic facile et faisable : Dosage possible du plomb dans
le sang

Monoxyde de carbone Suite à une exposition in utero :
Fausse couche, retard psycho-moteur, épilepsie, anomalies cérébrales chez l'enfant
Diagnostic facile et faisable : dosage possible du CO dans le sang

Tout foyer de combustion cheminée chauffage, gaz d'échappement automobile, moyen de cuisson mal réglé ...

Méthyl mercure Malformations suite à une exposition in utero (Troubles neurologiques chez la mère, anomalies neurologiques chez l'enfant en cas d'ingestion) Classé toxique pour la reproduction, exposition interdite pendant la grossesse et l'allaitement.
Certains solvants organiques Avortements, hypotrophie La plupart des solvants organiques ne sont pas classés reprotoxiques mais ils ne sont repérables que par des spécialistes de la prévention ; ils sont présents dans de nombreux produits industriels, dans des solvants de nettoyage, des peintures, des mastics, et sont utilisés dans des laboratoires, garages, fabricants de chaussures ...
 Autres produits :

  • Certains produits phytosanitaires reprotoxiques (insecticides, herbicides, fongicides), produits pour le jardinage, le bricolage ...
  • Produits cosmétiques, produits utilisés par les esthéticiennes, coiffeuses, prothésistes ongulaires, massages ...
  • Perturbateurs endocriniens : Bisphénol A (interdit en France depuis 2015 de tous conditionnements destinés à entrer en contact avec les denrées alimentaires), phtalates...
  En cas de besoin, contacter le médecin du travail ou le centre
anti-poison pour en savoir plus
sur la dangerosité du produit pour la grossesse et/ou l’allaitement.
Les risques du travail physique, de la posture, des contraintes thermiques, des vibrations et du bruit
  En fonction de l'âge de la grossesse et de l'état de santé de la mère. La perception de la pénibilité du travail ressentie par la patiente doit être le point focal pour décider de changer/aménager le poste/interrompre le travail.
  • Manutention de charges lourdes
  • Travail physique exigeant
  • Station debout prolongée
  • Possibilité de prématurité et d'hypotrophie
  • Hypertension et pré-éclampsie possibles
  • Avortements pouvant être favorisés
 
Exposition aux vibrations Risques accrus d'accouchement prématuré Prudence en début, fin de grossesse et au retour au travail (faiblesse de la sangle abdominale et du plancher pelvien)
Exposition au bruit professionnel
  • Atteinte de l'audition à partir de la 25ème semaine de grossesse lors de l'exposition aux bruits de basses fréquences
  • Risque d'hypotrophie accru
 
Cumuls de contraintes physiques (travail physique, horaires prolongés, posture debout prolongée ...) Risque de prématurité
+/- hypotrophie
 
 Les risques des champs électro-magnétiques
  Pas d'effet avéré chez l'homme ; l'exposition à des niveaux élevés aux ondes électro-magnétiques est susceptible d'entraîner une hyperthermie du fœtus, qui entraîne malformations, avortements ou accouchements prématurés chez l'animal. Certains procédés industriels sont susceptibles d'être à risque ; contacter le médecin du travail.
Les risques des rayonnements ionisants
  Avortements, malformations, retard de développement intellectuel, retards de croissance, cancers. La radiosensibilité dépend de l'âge de la grossesse mais peut persister durant la plus grande partie de la grossesse (anomalies du SNC ou potentiel cancérogène).
Les risques organisationnels et psychosociaux
Le travail de nuit et le travail posté Survenue d'avortements spontanés et d'accouchements prématurés possibles (significativité limite). Particularités du travail de nuit : à la demande de la salariée ou sur les recommandations du médecin du travail, un poste de jour doit être proposé.
Le stress au travail Facteur d'hypotrophie ou d'accouchement avant terme (peu d'études, résultats discordants). S'il existe, cet effet est vraisemblablement modéré, mais
à prendre à considération.
Les risques biologiques graves pour la mère et/ou l'enfant
Exemples :
Maladies interhumaines : rubéole, cytomégalovirus, parvovirus B19, varicelle
Certains agents infectieux sont susceptibles d'entrainer des formes graves de maladies chez la mère (varicelle, grippe, hépatite E), d'autres peuvent entraîner des risques pour l'embryon ou le fœtus: avortement, malformations, prématurité, retard de croissance, conséquences de l'hyperthermie maternelle ... Métiers de la santé, contact avec la petite enfance (hôpitaux, crèches, écoles, garderies ...), mais le risque est ubiquitaire. Les risques sont fonction de l'âge gestationnel au moment de la contamination et de l'agent en cause.
Zoonoses : brucellose, fièvre Q, listériose, toxoplasmose...   Métiers liés aux zoonoses

 

 

 

Conduite à tenir en cas : 

Suivre la grossesse et la maternité des femmes actives

mars, 2016

 

L'organisation générale du suivi de la grossesse

Le programme de suivi des femmes enceintes par leur organisme de protection sociale

Le programme complet de ce suivi, la date de déclaration de la grossesse, le calendrier des consultations, examens, séances d’éducation à la santé, etc. prises en charge dans le cadre de la maternité ainsi que d’autres renseignements utiles, sont disponibles sur les sites de l’Assurance maladie, pour le régime général, et de la Mutualité sociale agricole, pour le régime agricole. 

La durée du congé de maternité

La durée du congé varie en fonction du type de grossesse (multiple ou non) et de la situation familiale (Code du travail 1225-17) : 

Nombre d'enfants

Période prénatale (semaines)

Période postnatale (semaines)

Durée totale congé (semaines)

1er ou 2e enfant

6*

10

16

3e enfant ou plus

8*

18

26

Si jumeaux

12*

22

34

Si triplés ou plus

24*

22

46

Congés supplémentaires pour grossesse ou suites de couches pathologiques**

+ 2

+ 4

 

 

* Cette période pourra être réduite à la demande de la salariée, sous réserve d'un avis favorable du professionnel de santé qui la suit, à une durée incompressible de 3 semaines ; cette période de suspension de travail s'ajoute dans ce cas à la période prévue après l'accouchement.

** Les congés supplémentaires font partie du repos prévu pour la maternité ; ils sont indemnisés au titre de la maternité. En dehors des congés de maternité et des congés supplémentaires, tout arrêt de travail est indemnisé au titre de la maladie.

 

Le Code du travail interdit d'employer une salariée :

  • dans une période de 8 semaines au total avant et après son accouchement ;
  • dans les 6 semaines qui suivent son accouchement.

Depuis 2002, le père peut bénéficier de la part de l’Assurance Maladie, de 11 jours ouvrables consécutifs de paternité, qui s'ajoutent aux 3 jours accordés par l’employeur pour la naissance ou l’adoption d’un enfant. La durée du congé de paternité est allongée à 18 jours en cas de naissance multiple. Le père est libre de prendre ces congés dans les 4 mois suivant la naissance.

Le carnet de santé maternité envoyé par le Conseil départemental

De nombreux conseils sont disponibles dans le carnet de santé maternité (ou carnet de grossesse) fourni par les Conseils départementaux. Il comporte notamment des informations sur la thématique « Maternité et travail ».

Le Code du Travail et la protection des femmes pendant la grossesse et le congé de maternité

Des dispositions dans le code du travail existent afin de protéger les femmes et le travail des femmes au cours de leur grossesse, durant le congé de maternité et au cours de l'allaitement.

Dispositions en matière de protection des droits des salariés enceintes vis-à-vis de leur employeur

Il est interdit de licencier une femme en état de grossesse médicalement constaté, lors de son congé maternité et lors des 4 semaines qui suivent ce congé, sauf en cas de faute grave de sa part ou si l’entreprise est dans l’impossibilité de maintenir le contrat de travail pour une cause étrangère à la grossesse. Si un licenciement a lieu pour un de ces deux motifs, il ne peut prendre effet avant la fin du congé de maternité.

Dispositions en matière de protection de la santé des salariées enceintes

Si son état de santé médicalement constaté l'exige, la femme enceinte peut être affectée temporairement dans un autre emploi, à son initiative ou à celle de l'employeur (en cas de désaccord entre l'employeur et la salariée ou lorsque le changement intervient à l'initiative de l'employeur, c’est le médecin du travail qui établit la nécessité médicale du changement d'emploi et l'aptitude de la salariée à occuper le nouvel emploi envisagé).

L'affectation dans un autre établissement est subordonnée à l'accord de l'intéressée. L’affectation temporaire ne peut excéder la durée de la grossesse et prend fin dès que l'état de santé de la femme lui permet de retrouver son emploi initial. Le changement d'affectation n’entraîne aucune diminution de rémunération.

En cas de travail de nuit l’employeur doit proposer aux femmes enceintes ou ayant accouché une affectation sur un poste compatible pendant la durée de la grossesse et pendant la période du congé postnatal, sur demande de la salariée ou sur demande écrite du médecin du travail. Cette période peut être prolongée par le médecin du travail pour une durée n'excédant pas un mois après le retour de congé post-natal de la salariée.

L'affectation dans un autre établissement est subordonnée à l'accord de la salariée. Le changement d'affectation n'entraîne aucune diminution de la rémunération.

Lorsque l'employeur est dans l'impossibilité de proposer un autre emploi à la salariée travaillant de nuit, il le lui fait savoir par écrit, ainsi qu’au médecin du travail. Le contrat de travail de la salariée est alors suspendu jusqu'à la date du début du congé légal de maternité et éventuellement durant la période complémentaire qui suit la fin de ce congé. La salariée bénéficie d'une garantie de rémunération pendant la suspension du contrat de travail, composée de l’allocation journalière de la sécurité sociale et d'une indemnité complémentaire à la charge de l'employeur (Le rôle du médecin du travail dans le cadre de la maternité des salariées).

En cas de travail à risque déterminé (Les risques réglementés pendant la grossesse) : l'employeur propose à la salariée (en état de grossesse médicalement constaté, ou après accouchement en cas de répercussions possibles sur sa santé ou sur l'allaitement) qui occupe un poste de travail l'exposant à des risques déterminés par voie réglementaire, un autre emploi compatible avec son état (par aménagement temporaire de son poste de travail ou affectation dans un autre poste de travail). 

Cette proposition prend en compte les conclusions écrites du médecin du travail. Ces mesures temporaires n’entraînent aucune diminution de la rémunération. 

Lorsque l'employeur est dans l'impossibilité de proposer un autre emploi à la salariée, il le lui fait savoir par écrit, ainsi qu’au médecin du travail. Le contrat de travail de la salariée est alors suspendu jusqu’à la date du début du congé de maternité et, lorsqu’elle a accouché, durant la période n’excédant pas un mois. La salariée bénéficie d'une garantie de rémunération pendant la suspension du contrat de travail, composée de l'allocation journalière de la sécurité sociale et d'une indemnité complémentaire à la charge de l'employeur.

Dispositions relatives à l'allaitement sur le lieu de travail  

La femme allaitant son enfant peut le faire dans l'établissement où elle travaille et dispose pour cela d'une heure par jour pendant les heures de travail (répartie en 30 minutes le matin et 30 minutes l'après-midi).

 

Conduite à tenir en cas : 

Contacter le médecin du travail

mars, 2016

Pourquoi contacter le médecin du travail ?

Dans son propre intérêt, il est important que la femme enceinte avertisse le médecin du travail de sa grossesse le plus tôt possible afin de pouvoir être soustraite à d'éventuels risques professionnels, et ce même avant l'annonce de la grossesse à l'employeur.

Le médecin du travail n'est pas averti systématiquement de la grossesse d'une salariée (ni des arrêts de travail des salariés en règle générale).

A propos de l’obligation d’informer l’employeur : la salariée enceinte n’a pas l’obligation de révéler son état de grossesse, que ce soit à l’embauche, durant la période d’essai ou pendant l’exécution du contrat de travail.

Elle a seulement l’obligation de prévenir l’employeur au moment de son départ en congé de maternité : elle peut donc informer l’employeur au moment où elle le souhaite, par écrit ou verbalement.

Dans son propre intérêt, il est important que la femme enceinte avertisse le médecin du travail le plus tôt possible de sa grossesse afin de pouvoir être soustraite à d'éventuels risques professionnels, même avant l'annonce de la grossesse à l'employeur.

Si le professionnel de santé suspecte un risque, il recommande à sa patiente enceinte de consulter son médecin du travail et rédige pour ce faire, un courrier ouvert à son intention.

Le médecin du travail est astreint au respect du secret médical sur l'existence d'un état de grossesse aussi longtemps que l'employeur n'en a pas été informé par la salariée elle-même. Ce secret persiste pour toutes anomalies ou complications qui peuvent être liées à cet état. 

Quel est le rôle du médecin du travail dans le cadre de la maternité des salariées?

Il évalue les risques du poste de travail vis-à-vis de la grossesse et/ou de l’allaitement et en informe la salariée.

Il propose des aménagements de poste si nécessaire.

Pour certains risques réglementés : le Code du Travail prévoit que l’employeur propose temporairement à la salariée, un poste compatible avec son état de grossesse, sans diminution de sa rémunération. En cas d’impossibilité de reclassement, le contrat de travail de la femme enceinte exposée, est suspendu temporairement avec maintien du salaire (Le code du travail et la protection des femmes pendant la grossesse et le congé de maternité) ; la procédure est le plus souvent déclenchée par le médecin du travail, qui peut être alerté par le médecin ou la sage-femme qui suit la grossesse.

Pour un travail de nuit : le Code du travail prévoit que l’employeur, en cas de grossesse médicalement constatée, est tenu de réaffecter sa salariée sur un poste de jour. En cas d’impossibilité de reclassement, la notification de non reclassement délivré par l’employeur, permettra la suspension du contrat de travail sans perte de rémunération pour la salariée (Le code du travail et la protection des femmes pendant la grossesse et le congé de maternité).

Le suivi médical par la médecine du travail pendant et après la grossesse

Depuis le 1e janvier 2017, les salariés nouvellement recrutés bénéficient d’une visite d’information et de prévention (VIP) dans les 3 mois suivants la prise de poste. Cette visite peut être effectuée par un collaborateur médecin, un interne en médecine du travail ou un infirmier en santé au travail. Le délai entre 2 visites est fixé par le Médecin du travail en fonction des conditions de travail, de l’âge et de l’état de santé du salarié et ne peut excéder 5 ans.

Dans certains cas, cette visite d’information et de prévention doit être effectuée avant la prise de poste (travail de nuit, jeunes de moins de 18 ans, expositions à certains risques…).

Les femmes enceintes, venant d’accoucher ou allaitant leur enfant peuvent bénéficier à tout moment, si elles le souhaitent d’une visite avec le médecin du travail, dans le cadre d’un suivi individuel adapté (SIA) afin de proposer notamment des adaptations de postes ou l’affectation à autre poste.

Suite à un congé de maternité, la salariée bénéficie d’un examen de reprise du travail obligatoire, par le médecin du travail, dans les 8 jours suivants la reprise (C’est également le cas pour tout arrêt de travail pour maladie professionnelle et pour tout arrêt de travail de plus de 30 jours).

Conseiller la visite de pré-reprise

En cas de projet d’allaitement, le médecin traitant peut encourager sa patiente à rencontrer le médecin du travail au cours d’une visite de pré-reprise en amont de la date de retour au travail de la salariée, afin que les mesures de prévention aient pu être mises en œuvre au moment de la reprise.

​​Où trouver les coordonnées des services de prévention et de santé au travail ?

En cas de doute sur un risque au travail, dans le cadre de la grossesse ou de l’allaitement notamment, ne pas hésiter à contacter le service de prévention et de santé au travail.

Autre interlocuteur possible : la consultation de pathologie professionnelle de votre région

En l’absence de médecin du travail (travailleurs indépendants, chefs d’entreprises…), prendre conseil auprès de la Consultation de pathologie professionnelle est une possibilité pour le médecin traitant.

Les Consultations de pathologie professionnelle (ou Centres de consultation de pathologies professionnelles (CCPP), dans le cadre de la grossesse permettent une aide :

  • à la détermination des nuisances professionnelles
  • à l'évaluation des risques pour la santé.

Il existe une CCPP par région : voir directement les coordonnées de la CCPP en région PACA et voir les coordonnées dans les autres régions : annuaire)

Des ressources pour le médecin traitant

Conduite à tenir en cas : 

Exposition aux perturbateurs endocriniens pendant la grossesse

Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques ayant un effet suspecté sur le développement fœtal et la fertilité. Ils sont très nombreux et très présents dans notre environnement via les objets, l’alimentation… Certaines professions peuvent être particulièrement exposantes et entrainer un éventuel risque, notamment pendant la grossesse. Il convient donc, devant toute grossesse voire désir de grossesse, d’interroger la femme sur son activité professionnelle pour déterminer si elle nécessite un avis spécialisé de son médecin du travail pour une éventuelle adaptation ou éviction de son poste de travail le plus précocement possible.

mars, 2021

Qu’est-ce qu’un perturbateur endocrinien ?

perturbateurs-endocriniens.jpg

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un perturbateur endocrinien (PE) est une substance, ou un mélange de substances, qui altère les fonctions du système endocrinien et de ce fait induit des effets néfastes dans un organisme intact, chez sa progéniture ou au sein de (sous)-populations.

Ces substances peuvent interférer avec le système hormonal à chacune de ses étapes : transport, métabolisme, production, régulation des gènes, activation…

Il existe plusieurs mécanismes d’action : mimer ou bloquer l’action d’une hormone (effet agoniste et antagoniste), ou perturber la production ou la régulation d’une hormone ou de son récepteur.

De nombreux projets de recherche sont en cours sur les PE, et le nombre de substances identifiées comme PE ne cesse d’augmenter : en 2013 l’OMS en comptait 177 alors qu’ils sont aujourd’hui indénombrables.


Pour aller plus loin :

Une liste en anglais des substances suspectées ou reconnues comme étant des PE dans la règlementation européenne sur les produits chimiques edlists.org est progressivement mise à jour au fur et à mesure des évaluations des substances réalisées par les Etats membres, et notamment par l’ANSES pour la France.  Cette liste n’est pas associée à un étiquetage spécifique et ne fait à ce jour pas l’objet de réglementation pour faciliter la substitution de substances ou l’éviction de poste.


Effets suspectés sur la santé et caractéristiques des perturbateurs endocriniens

En raison de leur multiplicité et de la diversité des expositions au cours d’une vie humaine, il est très difficile d’établir un lien causal entre l’exposition aux PE et la survenue de pathologies. Néanmoins, la recherche, toujours en cours, suspecte leur implication dans l’apparition de certaines maladies :

  • Altération de la fonction de reproduction
    • Troubles de la fertilité : diminution de la quantité et de la qualité du sperme[1], baisse de la testostérone, anomalies de la fonction ovarienne ;
    • Anomalies de l’implantation et du développement du fœtus (faible poids de naissance, prématurité, troubles du comportement[2]) ;
    • Effets sur l’appareil reproducteur : cryptorchidie, hypospadias, hypoplasie testiculaire, kystes des épididymes, endométriose, ovaires polykystiques[3], puberté précoce ;
  • Cancers hormono-dépendants : testicules, prostate, sein[4], utérus et ovaires
  • Troubles métaboliques : obésité, diabète[5], perturbations thyroïdiennes, maladies cardio-vasculaires

L’exposition aux perturbateurs endocriniens a plusieurs caractéristiques :

  • Les effets sur la santé semblent plus importants à certaines périodes d’exposition (fenêtres de susceptibilité) : vie fœtale, début de la vie, adolescence et grossesse
  • On peut observer un effet transgénérationnel (effets délétères s’exprimant sur la ou les générations suivantes – cas du distilbène)
  • Certains PE sont lipophiles et peuvent donc s’accumuler dans les graisses. On peut ainsi les retrouver à des taux non négligeables dans l’organisme, et ce même longtemps après une exposition
  • Il existe aussi très souvent un effet cocktail (multiplication de la toxicité en cas d’exposition simultanée à plusieurs PE) en raison de leur grand nombre et des multiples situations d’exposition potentielles
  • Il n’existe pas de dose seuil
  • Les effets des PE sur la santé ne sont pas linéaires : certains effets apparaitraient à faibles doses, diminueraient lorsque l’on accroît les doses et augmenteraient à nouveau pour des doses élevées (courbe en U)

ATTENTION : De nombreuses interrogations persistent. Les mécanismes d’action des PE et leurs effets sur la santé, sont encore loin d’être connus et font l’objet de nombreuses études. Il n’en demeure pas moins que des précautions s’imposent et qu’il convient de mettre en place une démarche de prévention visant à limiter, à défaut de supprimer l’exposition des travailleurs et tout particulièrement celle des femmes enceintes/allaitantes ou en âge de procréer.

Pour aller plus loin :

La cohorte PELAGIE (pour Perturbateurs endocriniens : étude longitudinale sur les anomalies de la grossesse, l’infertilité et l’enfance) suit, depuis 2002, 3 500 couples mères-enfants habitant en Bretagne. Elle vise à étudier l'impact de contaminants environnementaux sur le développement intra-utérin, puis sur celui de l'enfant


Les différentes sources d’exposition professionnelle aux perturbateurs endocriniens

Les PE sont utilisés dans de nombreux produits de l’environnement domestique et professionnel de vos patients. La contamination peut se faire via divers milieux (eau, aliments, air, poussières) et via l’utilisation de produits ou articles de consommation. La pénétration des PE dans l’organisme se réalise par toutes les voies : inhalation, ingestion, passage percutané, voire voie parentérale (chez le patient via le matériel médical).

Certaines professions doivent vous faire rechercher ou suspecter une exposition potentielle aux PE. C’est le cas par exemple du métier de la coiffure et de l’esthétique, du nettoyage, de l’agriculture, de l’industrie, du secteur de soins (personnels soignants), …

Cette liste n’est pas exhaustive, du fait de la multiplicité des PE. De nombreux professionnels peuvent en effet être potentiellement exposé.

Voici une liste de questions concrètes qui peuvent vous permettre de rechercher une exposition professionnelle aux PE chez une femme enceinte :

  • Est-ce que vous travaillez dans un des secteurs représentés dans le schéma ci-dessus ?
  • Est-ce que vous êtes exposée à des produits chimiques ? Lesquels ?
  • Les produits que vous utilisez sont-ils dangereux ?
  • Certains de ces produits chimiques ont-ils une étiquette avec le pictogramme et les mentions « peut (ou susceptible de) nuire à la fertilité ou au fœtus » ou « peut être nocif pour les bébés nourris au lait maternel »
  • Pensez-vous être exposée à des perturbateurs endocriniens ?

Si votre patiente a déjà eu des fausses couches ou des problèmes de fertilité, une vigilance plus particulière est nécessaire. Vous pouvez ainsi l’adresser à la plateforme CREER.

La plateforme CREER (Couple Reproduction Environnement et Risque) du CHU de Marseille est dédiée à l’évaluation des expositions environnementales (qu’elles soient professionnelles ou extra-professionnelles) susceptibles d’avoir un effet sur la reproduction (fertilité, grossesse). Sur la base de l’évaluation réalisée, des conseils personnalisés sont délivrés pour réduire le plus possible ces expositions. Cette plateforme est pluridisciplinaire, regroupant gynécologue obstétricien, biologiste de la reproduction, sage-femme spécialisée en santé environnementale, addictologue et médecin du travail (intervenant dans le cadre du Centre de Consultations de Pathologie Professionnelle).

Une consultation auprès de la plateforme CREER peut être sollicitée directement en écrivant à l’adresse suivante :

claire.sunyach@ap-hm.fr ou par téléphone 04 91 38 42 57


Prise en charge d’une femme enceinte devant une suspicion d’exposition professionnelle aux perturbateurs endocriniens

Devant une suspicion d’exposition professionnelle d’une patiente/salariée enceinte à des PE ou en cas de doute sur la comptabilité entre l’état de grossesse et le maintien de l’activité professionnelle, le médecin du travail est l’acteur ressource :

  • Vous, médecin de soin, orientez donc rapidement votre patiente enceinte vers son médecin du travail en l’invitant à solliciter auprès de lui une visite à la demande pour qu'elle puisse être conseillée même si elle ne souhaite pas encore en informer son employeur.
  • Votre patiente/salariée enceinte demande ainsi le plus précocement possible à son médecin du travail une visite à la demande (visite occasionnelle) pour évaluer avec lui ses risques d’exposition professionnelle. Le médecin du travail est astreint au respect du secret médical sur l'existence d'un état de grossesse aussi longtemps que l'employeur n'en a pas été informé par la salariée elle-même.
  • Le médecin du travail pourra ainsi évaluer son exposition.
  • S’il y a une exposition avérée, le médecin du travail, en relation avec l’employeur, pourra rechercher des solutions d’aménagements de poste en fonction des situations :
    • Si la femme enceinte (ou allaitante) est exposée à des PE classés Agents avérés ou supposés toxiques pour la Reproduction (catégories R1A ou R1B ou catégorie supplémentaire des effets sur ou via l’allaitement tels que décrits dans le code du travail - articles R. 4412-59 à R. 4412-93) ou aux quelques autres toxiques qui rentrent dans le cadre des risques réglementés pendant la grossesse, elle peut être affectée temporairement dans un autre emploi. Si cela est impossible, elle verra son contrat suspendu pour la durée de la grossesse.
      Dans ces 2 cas, la salariée bénéficiera d'une garantie de rémunération.
    • Si la femme enceinte (ou allaitante) est exposée à des PE non classés Agents avérés ou supposés toxiques pour la Reproduction, le médecin du travail pourra conseiller la patiente et l’aider à évaluer son risque et s’en protéger. Il sollicitera l’employeur pour une demande d’aménagement de poste. Si l’aménagement de poste est impossible, le cadre réglementaire ne permettra néanmoins pas à la femme enceinte de bénéficier de la garantie de rémunération.

Il est à noter que les salariées bénéficient d’une protection juridique contre tout risque de discrimination ou de perte d’emploi liés à la grossesse.

Exemples de mesures de prévention pouvant être mises en place par les entreprises en cas de présence de PE avec exposition potentielle de femmes enceintes ou en âge de procréer :

  • Mesures liées à l’organisation du travail (changement temporaire d’affectation de la femme enceinte sur un autre poste de travail, …)
  • Travail en lien avec le médecin du travail sur les substitutions possibles de produits : substitution de produits contenant des PE par des produits n’en contenant pas (par exemple, modification des produits d’entretien dans le secteur du nettoyage, …)
  • Renforcement de la formation/information/sensibilisation du personnel à l’utilisation des protections collectives (aspiration à la source…) et individuelles (utilisation des EPI, renfort des mesures d’hygiène) en présence de PE et plus généralement de produits chimiques dangereux dont les CMR

En l’absence de médecin du travail (travailleurs indépendants, chefs d’entreprises…), il est possible de prendre conseil auprès de la Consultation de pathologie professionnelle ou directement auprès de la plateforme CREER.

  • Au terme de la grossesse, en cas d’allaitement, une visite de pré-reprise devra être envisagée pour les femmes exposées aux PE.
  • En parallèle de l’orientation de votre patiente vers son médecin du travail, il convient également de relayer auprès de votre patiente les recommandations existantes pour diminuer ou éviter l’exposition aux perturbateurs endocriniens dans la vie quotidienne (au travail et à la maison) grâce notamment aux plaquettes d’informations mises en place par l’URPS-ML PACA

Pour aller plus loin

Perturbateurs endocriniens en milieu professionnel

Dépliants de la Direccte à destination des préventeurs

  • Dépliant de la Direccte Auvergne-Rhône-Alpes

Dépliants à destination des salariés

Perturbateurs endocriniens

Guides de l’URPS ML Provence-Alpes-Côte d’Azur à destination des médecins

  • Guide PE dossier scientifique
  • Guide PE dossier pratique

Vidéo webinaire CRES du Pr Patrick Fénichel, endocrinologue et gynécologue au CHU de Nice, sur le thème : « Les perturbateurs endocriniens, quelle prévention pour les patients ? »

Dépliants à destination des familles

  • Dépliant de l’Association Française des Pédiatres Endocrinologues Libéraux (AFPEL)
  • Dépliant du réseau Women in Europe for a common future (WECF)

Substances chimiques chez les femmes enceintes

Dépliant du projet « FEES – Femmes Enceintes, Environnement et Santé » : 10 conseils pour éviter les substances toxiques


Références :

1. Bonde JP, Flachs EM, Rimborg S, Glazer CH, Giwercman A, Ramlau-Hansen CH, et al. The epidemiologic evidence linking prenatal and postnatal exposure to endocrine disrupting chemicals with male reproductive disorders: a systematic review and meta-analysis. Hum Reprod Update. 2016;23(1):104‑25.

2. Rivollier F, Krebs M-O, Kebir O. Perinatal Exposure to Environmental Endocrine Disruptors in the Emergence of Neurodevelopmental Psychiatric Diseases: A Systematic Review. Int J Environ Res Public Health. 12 2019;16(8).

3. Hu Y, Wen S, Yuan D, Peng L, Zeng R, Yang Z, et al. The association between the environmental endocrine disruptor bisphenol A and polycystic ovary syndrome: a systematic review and meta-analysis. Gynecol Endocrinol Off J Int Soc Gynecol Endocrinol. mai 2018;34(5):370‑7.

4. Zuccarello P, Oliveri Conti G, Cavallaro F, Copat C, Cristaldi A, Fiore M, et al. Implication of dietary phthalates in breast cancer. A systematic review. Food Chem Toxicol Int J Publ Br Ind Biol Res Assoc. août 2018;118:667‑74.

5. Song Y, Chou EL, Baecker A, You N-CY, Song Y, Sun Q, et al. Endocrine-disrupting chemicals, risk of type 2 diabetes, and diabetes-related metabolic traits: A systematic review and meta-analysis. J Diabetes. juill 2016;8(4):516‑32.

Conduite à tenir en cas : 

Substances psycho-actives

Conduite à tenir en médecine générale : substances psycho-actives et travail

août, 2015

La consommation de substances psycho-actives peut être un sujet délicat à aborder tant pour le patient que pour son médecin. C’est pourquoi il importe de développer de bonnes pratiques relationnelles, qui permettent un dialogue constructif et favorisent, si besoin, une prise en charge dans les meilleures conditions possibles.

Connaitre les différents niveaux d’usage

Définition des niveaux d’usage

Pour toute substance psychoactive, on considère 5 catégories d’usage :

  • Le non usage (ou abstinence) : c’est l’absence de consommation, primaire ou secondaire (après une période de mésusage).
  • L’usage simple (ou à faible risque): c’est une consommation asymptomatique.
  • Le mésusage, qui comprend :
    • L’usage à risque : asymptomatique, mais susceptible d’entrainer à plus ou moins long terme des dommages.
    • L’usage nocif : symptomatique avec des conséquences visibles sur le plan social, psychologique ou médical (répercussions sur la santé, la sécurité, la vie privé et ou le travail) ;
    • L’usage avec dépendance : puissant désir de continuer la consommation malgré les effets néfastes, perte de contrôle ou poursuite de la consommation dans des situations dangereuses, désinvestissement familial et socioprofessionnel, syndrome de sevrage possible lors de l’arrêt.

Critères de mésusage de l’alcool

Usage simple Conduite d’alcoolisation qui ne pose pas de problème tant médical que psychologique ou social, respectant les seuils de l’OMS et hors situations à risque
Usage Conduite d’alcoolisation qui ne pose pas de problème tant médical que psychologique ou social, respectant les seuils de l’OMS et hors situations à risque
Usage à risque Le risque peut être chronique ou aigu.

  • La consommation est supérieure au seuil défini mais elle n’entraîne pas de dommage médical, psychologique ou social.
  • La consommation respecte les seuils de l’OMS mais a lieu dans une situation particulière
    • La quantité : Combien ? (risque statistique défini par l’OMS)
      • Jamais plus de 4 verres* par occasion, pour l’usage ponctuel.
      • Pas plus de 21 verres* par semaine, pour l’usage régulier chez l’homme, soit 3 verres/jour en moyenne.
      • Pas plus de 14 verres* par semaine, pour l’usage régulier chez la femme, soit 2 verres/jour en moyenne.
        L’OMS recommande également de s’abstenir au moins un jour par semaine de toute consommation d’alcool.
    • Les situations : Quand ?
      • Lors de la grossesse « alcool zéro ».
      • Conduite automobile, machine outil…
      • Pathologie associée…
    • Les modalités de consommation : Comment ?
      • Début précoce de la consommation.
      • Alcool utilisé comme automédication.
      • Association avec certains médicaments…
    • Attentes particulières : Pourquoi ?
Usage nocif Toute conduite d’alcoolisation caractérisée par :

  • L’existence d’au moins un dommage d’ordre médical, psychique ou social induit par l’alcool, quels que soient la fréquence et le niveau de consommation et l’absence de dépendance à l’alcool
  • La perte de la maîtrise de la consommation. La dépendance physique est inconstante mais sa présence signe le diagnostic.

Tableau extrait du texte court des Recommandations de pratique clinique de la Société française d’alcoologie (SFA) et de la Société française de médecine du travail (SFMT), mars 2013 : « Dépistage et gestion du mésusage de substances psychoactives (SPA) susceptibles de générer des troubles du comportement en milieu professionnel».

* verre = verre standard ; voir la définition du verre standard

Critères de mésusage de l’alcool

Rechercher des facteurs de gravité

  • Facteurs liés au produit et à sa consommation

Interroger le patient sur :

  • les effets ressentis ou recherchés : ivresse intense, rapide, et/ou répétée.
  • les autres facteurs de risque : poly-consommations, consommation précoce avant 15 ans, augmentation de la fréquence de consommation, usage « auto-thérapeutique » (anti-dépresseur, troubles du sommeil).
  • Facteurs de vulnérabilité individuels
  • Difficultés à trouver sa place dans le monde, le groupe, la famille ;
  • Troubles psychiques : troubles de l’humeur, phobie sociale, troubles du comportement, troubles de la personnalité ;
  • Antécédents : troubles des conduites, tentative de suicide, troubles des conduites alimentaires dans l’enfance ou l’adolescence, troubles psychotiques …
  • Facteurs environnementaux, sociaux
  • Evènements de vie (rupture, deuil, abus, maladie grave …) ;
  •  Difficultés relationnelles, désocialisation, problèmes scolaires, professionnels, délinquance ;
  • Consommation importante des parents (tabac, alcool, médicaments psychoactifs, drogues …), difficultés relationnelles importantes au sein de la famille ;
  • Fréquentation d’autres consommateurs.

Source : « Repérage précoce de l’usage nocif de Cannabis » Repères pour votre pratique, INPES

Conduite à tenir en cas : 

Repérer le mésusage

août, 2015

Situations ou signes d’appel potentiels

Différentes situations peuvent faire rechercher une éventuelle consommation de substances psycho-actives, par exemple, et de façon non spécifique et non exhaustive :

Au niveau du (de la) patient(e)

  • Antécédents familiaux d’alcoolisme
  • Évènement de vie douloureux
  • Difficultés relationnelles avec le conjoint, les parents, les enfants...

Au niveau familial

  • Consommation de tabac
  • Découverte fortuite d’anomalies du bilan biologique
  • Co-morbidités psychiatriques, dépression, tentative de suicide, anxiété ou troubles cognitifs, troubles de l’humeur - irritabilité, tristesse -, troubles du sommeil…
  • Tremblements, nausées, vomissements, reflux gastro-oesophagien…
  • Infections répétées par diminution de l’immunité
  • Signes cutanés, atteinte des VADS…
  • Prise de poids, maigreur
  • Regard fuyant, banalisation de signes...

Au niveau professionnel

  • Changement de situation, isolement, perte d’emploi, retraite, précarisation
  • Difficulté à se concentrer, erreurs, difficultés relationnelles au travail, retards, absentéisme, souffrance liée au travail, remontrances de la hiérarchie, « harcèlement », pénibilité ou dangerosité du travail
  • Problèmes pour conduire.

Les symptômes généraux / spécifiques liés au mésusage

Substances psycho-actives Signes d'intoxications aigües et de consommations excessives
Alcool

Ivresse : excitation psychomotrice, ébriété, dépression.

Ivresse pathologique : trouble du comportement, agitation, agressivité.

Coma éthylique.

HTA, haleine oenolique, tremblements, pyrosis, fatigabilité, irritabilité, plaintes somatiques multiples…

Cannabis Conjonctivite, ivresse cannabique, hallucinations, agitations, illusions sensorielles, hypotension
Opiacés

Myosis, ralentissement de la fréquence respiratoire ; diminution de la fréquence cardiaque, hypotension.

Signes de manque : bâillement, larmoiement, hypersudation, signes digestifs, douleurs, angoisse.

Cocaïne, amphétamines, crack Mydriase, dilatation pupillaire, nervosité, hypertension artérielle, tachycardie, attaque de panique, hyperthermie.
Hallucinogènes Mydriase, hypertension, hyperthermie, vasodilatation au niveau du visage, anxiété, état paranoïaque, dépersonnalisation, illusions sensorielles...
Solvants Très variable selon les produits mais prédominance des signes neurologiques (incoordination, confusion, convulsions) et cardiaques (troubles du rythme), apnée…

Tableau tiré du texte court des Recommandations pour la pratique clinique de la Société Française d’Alcoologie (SFA) et de la Société Française de Médecine du Travail (SFMT), mars 2013 :« Dépistage et gestion du mésusage de substances psychoactives (SPA) susceptibles de générer des troubles du comportement en milieu professionnel. » www.sfalcoologie.asso.fr/download/AA2013-1_RPCtextecourt.pdf

Eléments complémentaires sur le cannabis : principaux effets à court et long terme

Cannabis Aigu Chronique
Cardio-Vasculaire Tachycardie, palpitations, réduction de la tolérance à l’effort chez le coronarien, hypertension, vasodilatation périphérique, hypersudation, céphalées Hypotension, bradycardie, artériopathie, majoration du risque d’infarctus
Broncho-Pulmonaire Bronchodilatation transitoire, hyperréactivité bronchique, toux… Bronchite chronique, toux, laryngite
Cognitifs Altération de la mémoire de travail, trouble attentionnel, trouble de la perception sensitivomotrice, allongement du temps de réaction, altération des performances lors de la réalisation de tâches complexes… Altération de la mémoire à court terme, baisse des performances verbales ou mathématiques…

Tableau tiré du texte court des Recommandations pour la pratique clinique de la Société française d’alcoologie (SFA) et de la Société française de médecine du travail (SFMT), mars 2013 : « Dépistage et gestion du mésusage de substances psychoactives (SPA) susceptibles de générer des troubles du comportement en milieu professionnel ». http://www.sfalcoologie.asso.fr/download/AA2013-1_RPCtextecourt.pdf

Questionner les consommations

Il existe différents questionnaires pour interroger les consommations :

Les questions a minima

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Plus les consommations sont précoces, intenses, régulières, multiples et en solitaire et plus le risque de dommages augmente.
De nombreux outils spécifiques sont disponibles sur les sites de l’Inpes et de la Fédération Addiction.

Source : Outil d’aide au repérage précoce et intervention brève : alcool, cannabis, tabac chez l’adulte – HAS Décembre 2014.

Un verre standard c'est quoi ?

Les questionnaires validés

Conduite à tenir en cas : 

Réduire les risques

août, 2015

L’intervention brève

Dès lors que la consommation à risque est repérée/évaluée, il est recommandé de mener une  « intervention brève », technique validée en pratique clinique, qui comprend les étapes suivantes 

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Cf.Outil d’aide au repérage et à l’intervention brève de la HAS, décembre 2014

Accompagner son patient vers un changement de comportement

Les bonnes pratiques relationnelles

L’écoute active ou la relation d’aide constituent les fondements des bonnes pratiques relationnelles et favorisent une alliance thérapeutique

La relation d’aide repose principalement sur :

  • Une écoute bienveillante, empathique et sans jugement, qui montre au patient qu'il est compris et accepté tel qu'il est,
  • La non directivité et le respect de l'autonomie du patient ce qui n'empêche pas l'apport d'information mais sans y mettre de valeur et sans essayer d'engager l'autre.

En pratique, il s’agit de :

  • Ecouter la personne en la regardant, avec une attitude physique de disponibilité.
  • Respecter les silences, ne pas intervenir avec ses propres idées préconçues et toute tentative d’interprétation.
  • Donner des signes visuels et verbaux d’intérêt.
  • Poser des questions ouvertes qui encouragent le patient à s’exprimer : « Que pouvez-vous me dire de … ? Qu'est-ce que... ? Comment... ? Quelles sont les raisons qui... ? Quand ou depuis quand … ? », éviter les questions orientées.
  • Reformuler les contenus et les émotions pour voir si l’on a bien compris, faire préciser les sens des paroles du patient, entendre ses priorités et les lui retransmettre : « Vous dites que..., c'est bien cela ? Si je vous comprends bien, vous.... ; Pour vous,...»
  • Faire une synthèse de ce qui a été dit.

Pour conclure : Etre écouté avec bienveillance et sans jugement suffit souvent au patient à trouver sa propre voie.

Un acronyme en Anglais, le FRAMES, permet de mémoriser les différentes étapes de l’attitude adaptée pour pratiquer l’intervention brève.

Les étapes d’un changement de comportement

Identifier à quelle étape se situe le patient permet d’adapter le contenu de l’entretien :

Stade Signification Attitudes pour accompagner le changement
Pré-contemplation La personne n’a pas identifié le problème Faire naître le doute ; donner des informations ; instaurer la confiance
Contemplation « J’ai un problème; il faudrait faire quelque chose » Créer une "balance décisionnelle"
Explorer l’ambivalence
Préparation « J’ai un problème; je vais faire quelque chose » Clarifier les objectifs ; lever les obstacles; planifier un programme d'action
Action « Assez parlé… j’agis !  » Accompagner le patient dans les étapes du changement
Maintien Tenir bon, rester vigilant ! Aider à identifier et utiliser les stratégies de prévention de la rechute
Rechute « Que m’enseigne-t-elle? » Aider à retourner au stade de contemplation en évitant la culpabilité

Source : Prochaska, DiClemente 1992

Faire s’exprimer le patient sur les aspects bénéfiques et délétères de la consommation. Exemple de balance décisionnelle pour l’alcool :

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Penser aux risques liés au travail

Le travail est un facteur protecteur vis-à-vis des consommations de substances psychoactives (la prévalence des consommateurs est plus importante chez les personnes inactives ou précaires que les chez les personnes en CDI).
Cependant, le travail peut aussi initier, favoriser ou renforcer la consommation de ces substances. Tous les secteurs d’activité sont concernés par cette problématique. La vigilance doit être de mise pour des patients exerçant certains métiers à risque.

Il convient d’interroger son patient sur :

a. Les facteurs de risque liés au travail

  • Quel métier faites-vous ?
  • Conduisez-vous un véhicule? (Travail ou trajet)
  • Y a-t-il des risques particuliers de sécurité ?

Les risques sont majorés pour certains postes de sécurité. Exemples de questions à poser :

  • Travaillez-vous sur un chantier, en atelier ?
  • Travaillez-vous en hauteur ?
  • Manipulez-vous des produits dangereux, des machines dangereuses ?
  • Conduisez-vous des engins ?
  • Votre travail est-il en lien avec la sécurité d’autrui (conduite, surveillance …) ?
  • Transportez-vous des personnes ?
  • Travaillez-vous de façon isolée ?
  • Etes-vous exposé à des solvants ?
  • Comment vivez-vous votre travail (ambiance, difficultés ...) ? D’autres questions sont développées dans la fiche " souffrance liée au travail ".
  • Comment se passe la consommation d’alcool au travail ? (Habitudes du collectif de travail : pots d’entreprise, repas…)

b. les consommations médicamenteuses du patient

Le médecin doit :

  • Informer le patient sur les effets secondaires possibles des médicaments, notamment sur la vigilance, et sur le respect des posologies et des horaires. Le danger pour la conduite de véhicule ou le travail peut être utilement notifié sur l’ordonnance du patient.
  • Rechercher un mésusage (automédication, co-consommations...) et en prévenir les effets secondaires éventuels.
  • Ne pas oublier d’interroger le métier en cas de prescription de médicaments psychoactifs (cf questions ci-dessus), rechercher des activités professionnelles à risques ou à haute responsabilité.

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) publie régulièrement la liste des médicaments susceptibles d’altérer la vigilance, reconnaissables grâce à un pictogramme décliné en trois couleurs (jaune, orange, rouge) : éduquer le patient à la reconnaissance de ces pictogrammes.

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Particularités des personnes sous traitements de substitution aux opiacés

Les personnes sous méthadone, buprénorphine haut dosage ou BHD (Subutex et génériques, buprénorphine + naloxone (Suboxone)) peuvent exercer tout type d'activité professionnelle. Jurisprudence.

La vigilance et la mémoire immédiate pouvant être légèrement altérées à l'initiation du traitement, un arrêt maladie pourra se justifier durant cette période et il conviendra d’en informer le patient.

Au delà, le médecin devra seulement être attentif à un mésusage éventuel (non respect de la posologie, polyconsommations...). 

Conduite à tenir en cas : 

Prendre en charge en réseau les patients dépendants

août, 2015

Les recommandations de la Direction Générale de la Santé (DGS) (circulaire du 16/5/2007 relative à l’organisation du dispositif de prise en charge et de soins en addictologie) et de la Société Française d’Alcoologie, préconisent une prise en charge du patient dépendant en réseau, qui s’articule autour du « trépied » médecin généraliste, CSAPA, et médecin du travail si le patient est salarié.

Place du médecin généraliste dans le réseau

Le médecin généraliste :

  • repère le mésusage et fait une intervention brève
  • fait un bilan des complications d’intoxications chroniques et/ou adresse son patient à un réseau de spécialistes
  • prescrit un traitement médicamenteux (réduction de la consommation, maintien de l’abstinence, prévention de la rechute)
  • prévient le syndrome de sevrage
  • met en place une prise en charge psychosociale et/ou psychiatrique s’il y a lieu.
  • prescrit un arrêt de travail :
    • Les arrêts de travail sont indispensables en cas de risque au travail pour le patient ou ses collègues.
    • S’ils sont répétés, ils sont un facteur de désinsertion socioprofessionnelle.
    • Il est souhaitable d’optimiser l’arrêt de travail en fixant des objectifs négociés avec le patient.
    • En cas de sevrage, l’arrêt de travail pourra être prolongé d’une semaine après la date de sortie d’hospitalisation.
  • n’hésite pas à travailler en réseau avec les structures spécialisées en addictologie.

Adresser le patient à une structure spécialisée en addictologie

Les principales structures spécialisées en addictologie sont :

Consulter l’annuaire national des structures spécialisées en addictologie http://www.drogues-info-service.fr/Recherche-professionnelle-multicriteres

Le médecin traitant ou le médecin du travail propose au patient une consultation dans un centre de soins spécialisé :

  • Dès qu’il repère un mésusage, ou :
  • En cas d’échec d’interventions précédentes ;
  • En cas de mésusage sévère (dépendance physique sévère, comorbidités somatiques et psychiatriques ou situation sociale précaire).

Autres soutiens possibles :

Ecoute Alcool Ecoute Cannabis Drogues Info Service
Tél. 0811 91 30 30 Tél. 0811 91 20 20 Tél. 0800 23 13 13
www.drogues-info-service.fr - Rubrique « Vos questions / Nos réponses »

Adresser le patient au médecin du travail

Le médecin du travail écoute le salarié et analyse son poste de travail. 
Il peut :

  • soustraire le salarié d’une situation à risque liée à la prise de substances psycho-actives pour lui-même ou la collectivité de travail ;
  • proposer, le cas échéant, un aménagement ou une mutation de poste temporaire ou définitive, et/ou une surveillance médicale adaptée.

Le médecin praticien et le médecin du travail sont tenus au secret professionnel. Le médecin praticien peut communiquer des informations au médecin du travail, avec l'accord de son patient ou par son intermédiaire en lui remettant un courrier.

Quand contacter le médecin du travail?

  • Le plus tôt possible pour éviter une désinsertion professionnelle (risque d’inaptitude médicale au poste de travail).
  • Lorsqu’on repère un risque lié au poste ou lié au trajet domicile-travail.
  • Quand il y a une souffrance attribuée au travail.

Comment contacter le médecin du travail ?
Ne pas hésiter à adresser le patient au médecin du travail à tout moment. Le salarié peut demander une visite médicale occasionnelle s’il est en activité, ou une visite de pré reprise s’il est en arrêt.

Coordonnées du médecin du travail :

Mobiliser le réseau de maintien dans l’emploi

Le médecin du travail est l’acteur pivot à solliciter pour maintenir un salarié dans son emploi, s’il est sollicité précocement. Les autres acteurs du réseau de maintien dans l’emploi apportent leur aide complémentaire : médecin conseil, assistantes sociales, Cap Emploi.
Voir la fiche Maintien dans l’emploi.

Conduite à tenir en cas :