Exposition à l’amiante : de quoi parle-t-on ?

Mise à jour : 
mars 2022

L'amiante, un problème majeur de santé publique et de santé au travail

Massivement utilisé pour ses propriétés physiques et chimiques (incombustible, isolant thermique et électrique, résistant à l'action corrosive des produits chimiques ...) et son faible coût de revient, l’amiante a trouvé de multiples applications dans le bâtiment, les industries du ferroviaire, de l’automobile, et des chantiers navals… Les expositions professionnelles à l’amiante ont donc concerné des salariés dans divers secteurs et métiers.

L’amiante est interdit en France depuis 1997 mais reste toutefois présent dans de nombreux bâtiments et équipements construits avant 1997. Il est interdit en Europe depuis 2005 mais il est encore utilisé dans beaucoup des pays hors Union Européenne.

L’exposition reste donc possible lors d’interventions sur des matériaux ou des bâtiments contenant de l’amiante, et notamment dans les entreprises du désamiantage, l’industrie et les entreprises du BTP.

Les fibres d'amiante sont 400 à 500 fois moins épaisses qu'un cheveu. Inhalées, elles peuvent se déposer au niveau des poumons et provoquer des plaques ou épaississements pleuraux ou des maladies respiratoires graves : cancers de la plèvre (mésothéliome de la plèvre), des poumons, fibroses (ou asbestose ) ... Les effets sur la santé d’une exposition à l’amiante surviennent souvent plusieurs années après l’exposition.

Les chiffres en Provence-Alpes-Côtes d'Azur

Selon les données de la CARSAT Sud-Est, les maladies professionnelles liées à l’amiante représentaient 12 % des maladies professionnelles indemnisées en région PACA-Corse entre 2014 et 2019, soit 1 764 cas, ce qui représente un taux moyen de 20,4 cas pour 100 000 salariés. Entre 2014 et 2019, le taux de lésions bénignes et malignes indemnisées en région Paca n’a cessé d’augmenter passant respectivement de 1,7 maladies professionnelles pour 100 000 salariés en 2014 à 7,4 en 2019 et de 0,4 en 2014 à 5,1 en 2019. Le taux des lésions bénignes restant légèrement supérieur à celui des lésions malignes.

Entre 2014 et 2019, 98,7 % des maladies professionnelles indemnisées liées à l’amiante concernaient des hommes. Sur cette période, la branche d’activité « Chimie, caoutchouc, plasturgie » et de la « Métallurgie » était la plus touchée, ainsi que le secteur d’activité de « l’Industrie manufacturière ».

Il existe une surmortalité significative (14,3 %) par mésothéliome pleural chez les hommes en région Provence-Alpes- Côte d’Azur par rapport à la France. Par ailleurs, le taux de mortalité était plus élevé dans le Var et les Bouches-du-Rhône.

Source : Tableau de bord régional santé, sécurité et conditions de travail 2020

 

Une partie des patients atteints de mésothéliome dans notre région ne bénéficient pas de la reconnaissance de maladie professionnelle à laquelle ils pourraient prétendre (26% des assurés du régime général n’avaient fait aucune démarche sur la période 2005-2011). (pour aller plus loin : Programme national de surveillance du mésothéliome pleural (PNSM) : vingt années de surveillance des cas, de leurs expositions et de leur reconnaissance médico-sociale (France, 1998-2017))

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