Conduite à tenir en cas de maladie par risque
Il existe trois unités de mesure utilisées dans le domaine de la radioactivité :
L’exposition aux rayonnements peut être interne (contamination par ingestion, inhalation de substances radioactives, passage transcutané) et/ou externe par une source à distance ou externe par contact (on parle alors d’irradiation).
Les rayonnements ionisants peuvent provoquer des effets sur la matière vivante. Ces effets sur la santé peuvent être de deux types :
Tableau 1 : Exemples d’effets dits déterministes suite à une irradiation aiguë en fonction d’un seuil de dose.
Effets |
Gray |
---|---|
Diminution temporaire du nombre de spermatozoïdes |
0,15 |
Atteinte oculaire : opacités du cristallin |
0,5 |
Diminution temporaire du nombre de leucocytes |
1 |
Lésions cutanées |
1 |
Stérilité féminine |
2,5 |
Stérilité masculine définitive (3,5 Gy) |
3,5 |
Atteinte gastro-intestinale |
5 |
Décès par atteinte du système nerveux |
15 |
Source : Dossier sur les rayonnements ionisants de l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS)
Exemples d’exposition chronique :
La population française métropolitaine reçoit en moyenne une dose de 4,5 mSv/an dont environ les 2/3 sont issus de l’exposition à la radioactivité naturelle. Les sources d’exposition à la radioactivité les plus importantes en moyenne annuelle sont les examens médicaux (34 %) et le radon (33 %).
Ces valeurs dépendent de l’emplacement géographique et du mode de vie, et sont donc à considérer comme un indicateur macroscopique.
ZOOM SUR LE RADON
De quoi s’agit-il ?
Le radon est un gaz radioactif naturel présent partout mais plus spécifiquement dans les sous-sols granitiques et volcaniques, riches en uranium. Sa concentration est faible dans l’air extérieur mais peut atteindre des concentrations élevées dans des atmosphères confinées, tels que des caves, sous-sols ou pièces de vie de bâtiments mal ventilés et non étanchéifiés.
Quels sont ces effets sur la santé ?
Le radon est un agent cancérogène reconnu. Il s’agit du second plus important facteur de risque du cancer du poumon après le tabac et avant l’amiante. L’exposition domestique au radon serait responsable d’environ 10 % des cancers du poumon, soit 3 000 décès par an¹. Ce risque de cancer est augmenté par l’association tabagisme - exposition au radon.
Comment connaitre la concentration en radon de son habitation ou de son lieu de travail ?
Il est possible de connaitre le potentiel radon de sa commune en interrogeant le site : Connaître le potentiel radon de ma commune (irsn.fr). L’arrêté du 27 juin 2018 portant délimitation des zones à potentiel radon du territoire français, définit un « zonage radon » à l’échelle de la France et répartit chacune des communes dans les zones 1, 2 ou 3 :
Le potentiel radon d’une commune est évalué selon la nature des sols et leurs capacités à libérer du gaz radon.
En région Provence-Alpes-Côte d’Azur, les Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes et Var, ont des communes classées en « zone 3 ».
La concentration en radon en Bq/m3 peut être mesurée en utilisant un dosimètre.
Depuis le 1er juillet 2018, l’employeur doit évaluer les risques liés aux émanations de radon sur le lieu de travail. Si l’activité volumique moyenne annuelle de radon dépasse 300 Bq/m3, il doit mettre en œuvre les actions nécessaires pour réduire l’exposition des travailleurs au radon.
Comment réduire la concentration de radon dans son habitation ou dans son lieu de travail ?
Très souvent, il suffit d’aérer régulièrement les endroits confinés. Dans les cas les plus complexes, il faudra améliorer l’étanchéité des sols et murs, poser des ventilations mécaniques…
Point de vigilance pour les travailleurs
Les personnes travaillant en milieu confiné, souterrain, peuvent être soumises à l’exposition au radon et n’ont pas toujours accès à une surveillance spécifique.
¹ Ajrouche R, Roudier C, Cléro E, lelsch G, Gay D, Guillevic J, Marant Micallef C, Vacquier B, LeTertre A, Laurier ; D. Quantitative Health lmpact of indoor radon in France; Radiat Environ Biophys. ; 2018 May 8
Le télétravail peut conduire à des risques sur la santé (troubles psychosociaux, troubles musculosquelettiques, troubles visuels, troubles liées à la sédentarité (prise de poids, maladie cardio-vasculaires, …), addictions, troubles du sommeil…) qui sont notamment liés à l’organisation du travail, aux rapports sociaux avec les collègues/hiérarchie et à l’aménagement du poste de travail.
Pour repérer d’éventuels risques sur la santé de votre patient qui pratique le télétravail, interrogez-le sur ses conditions de travail. Vous trouverez ci-dessous des exemples de questions à lui poser, qui portent sur :
Ses rapports sociaux avec ses collègues/hiérarchie
Son environnement de travail à la maison
Les avantages du télétravail
Suite à la crise sanitaire qui a frappé la France en mars 2020, la mise en place du travail à distance a été l’occasion pour beaucoup d’entreprises de tester le télétravail, bien que son démarrage se soit fait en mode dégradé et que la plupart des entreprises ne disposaient pas d’accord en la matière. Cela a permis de mieux cerner, les postes et fonctions pouvant y avoir recours ainsi que ses avantages et ses limites, ce qui dans l’avenir devrait permettre une meilleure mobilisation de cet outil dans la conciliation vie professionnelle/vie personnelle, mais également vie professionnelle et état de santé (cf. pour aller plus loin : outil mobilisable par exemple pour certains salariés atteints de maladie chronique, en situation de handicap ou en risque de désinsertion professionnelle)
Le télétravail est une organisation du travail qui se développe depuis quelques années et qui s’est accélérée suite à la crise sanitaire qui a frappé la France en mars 2020. Il a été estimé en 2021 que 26 % des actifs pratiquait le télétravail, majoritairement les cadres (Enquête DARES).
Outre ses avantages, le télétravail peut présenter des risques pour la santé des salariés : troubles psychosociaux, troubles musculosquelettiques (TMS), sédentarité, troubles visuels, addictions, troubles du sommeil... Ces troubles peuvent notamment être liés à l’organisation du travail et à l’aménagement du poste de travail à domicile.
Si le télétravail est « imposé » et « non choisi » et les mesures de prévention et d’accompagnement sont inadaptées ou insuffisantes, le risque est majoré ; c’est ce qui s’est produit lors de la crise du COVID que nous traversons depuis 2020, avec la mise en télétravail brutale et imposée de nombreux salariés « non préparés » sur de longues périodes. C’est là tout l’enjeu de la mise en place dans les entreprises d’accords négociés sur ce thème afin que les mesures de prévention et d’accompagnement limitent les effets éventuellement délétères du télétravail sur la santé (cf. accord national interprofessionnel sur le télétravail de décembre 2020.).
L’exposition aux rayonnements ionisants en milieu professionnel concerne plus de 387 452 travailleurs en 2020. En fonction de leur exposition, ces travailleurs peuvent être classés en catégories A (si dose efficace > 6 mSv/an) ou B (si dose efficace comprise entre 1 et 6 mSv/an). Ces 2 catégories de travailleurs exposés aux rayonnements ionisants :
Le médecin du travail, pour effectuer la surveillance radiologique des travailleurs exposés, doit travailler en collaboration avec le Conseiller en radioprotection (CR) et/ou la Personne Compétente en Radioprotection (PCR) nommés par l’employeur.
Le médecin traitant peut avoir accès, après l’accord du travailleur ou de ses ayants droits en cas de décès ou d’incapacité, aux résultats de la surveillance dosimétrique nominative du travailleur ainsi qu'à la dose efficace.
Les secteurs d’activités les plus exposants pour les travailleurs sont :
Il existe des valeurs limites réglementaires pour les travailleurs exposés aux rayonnements ionisants qui sont fixées par le code du travail. Ces valeurs « absolues » sont des limites à ne pas dépasser (cf. tableau ci-dessous).
Tableau 2 : Valeurs limites d’exposition aux rayonnements ionisants en mSV par an
Corps entier |
Extrémités : mains, avant-bras, pieds, chevilles |
Peau |
Cristallin |
|
Travailleurs catégorie A² |
20 mSv |
500 mSv |
500 mSv |
20 mSv (à partir de juillet 2023) |
Travailleurs catégorie B³ et |
6mSv |
150 mSv |
150 mSv |
15 mSv |
Femmes enceintes |
< 1 mSv de la déclaration de la grossesse à l'accouchement |
|||
Femmes allaitantes |
Interdiction de les maintenir ou de les affecter à un poste entraînant un risque d'exposition interne |
ZOOM sur les femmes enceintes et allaitantes
Des dispositions spécifiques concernant l’exposition aux rayonnements ionisants existent pour les femmes enceintes et allaitantes. En tant que médecin traitant, spécialiste ou encore sage-femme, vous serez probablement le premier acteur de soin informé de la grossesse de votre patiente. Aussi, dès que possible :
L’exposition des femmes enceintes doit être maintenue aussi faible que raisonnablement possible et doit demeurer inférieure à 1 mSv de la déclaration de la grossesse à l'accouchement.
Concernant les femmes allaitantes, il est également conseillé de les orienter vers leur médecin du travail dès qu’une reprise du travail est envisagée. Il est interdit d'affecter ou de maintenir une femme allaitante à un poste de travail comportant un risque d'exposition interne à des rayonnements ionisants.
Pour davantage d’information sur les principaux risques professionnels en cas de grossesse, vous pouvez consulter la rubrique dédiée.
Suite à une exposition aiguë aux rayonnements ionisants :
Les effets sur la santé (dits déterministes) apparaissent en fonction d’un seuil de dose. Leurs effets augmentent avec la dose d’exposition. Ces effets apparaissent quelques heures ou quelques jours après l’exposition.
Exemples d’effets sur la santé
Suite à une exposition chronique aux rayonnements ionisants :
Des effets sur la santé (dits stochastiques ou aléatoires) peuvent se manifester quelques mois ou années après l’exposition mais de façon non systématique (cancer, mutation génétique…). Toutefois, la probabilité d’apparition de l’effet augmente avec la dose.
Exemples d’exposition chronique
Pathologies évoquant une exposition aux rayonnements ionisants et inscrites dans le système des tableaux de maladies professionnelles
Pathologies |
Système de réparation |
---|---|
Anomalies de la numération formule sanguine |
|
Anémie, leucopénie, thrombopénie ou syndrome hémorragique consécutif à une irradiation aigue |
|
Anémie, leucopénie, thrombopénie ou syndrome hémorragique consécutif à une irradiation chronique |
|
Pathologies oculaires |
|
Blépharite ou conjonctivite |
|
Kératite |
|
Cataracte |
|
Pathologies cutanées / des muqueuses |
|
Radiodermites aigues |
|
Radiodermites chronique |
|
Radio-épithélite aigue des muqueuses |
|
Radio-épithélite chronique des muqueuses |
|
Radiolésions chronique des muqueuses |
|
Troubles osseux |
|
Radionécrose osseuse |
|
Cancers / Tumeurs |
|
Cancer broncho-pulmonaire primitif par inhalation |
|
Sarcome osseux |
TRG : Tableau de maladie professionnelle du Régime Général
TRA : Tableau de maladie professionnelle du Régime Agricole
Comment rechercher une exposition professionnelle aux rayonnements ionisants ?
Dans un premier temps, interrogez votre patient sur son métier actuel mais également sur ses métiers passés, ses conditions de travail. Il est utile de connaitre les secteurs d’activités et situations à risque.
Suite à votre interrogatoire, vous suspectez une origine professionnelle :
Plusieurs situations possibles :
Cas 1 : Votre patient est toujours en activité :
Cas 2 : votre patient n’est plus en activité
Cas 3 : Si la situation vous paraît trop complexe et/ou votre patient n’a pas de médecin du travail, vous pouvez l’orienter vers le centre régional de pathologies professionnelles et environnementales
Comme pour toutes les situations entrainant une augmentation des risques psychosociaux, vous pouvez orienter votre patient vers des soutiens dans et/ou hors de l'entreprise.
En sollicitant une visite occasionnelle (à la demande spontanée du salarié) ou une visite de pré-reprise (si le salarié est en arrêt) pour un examen, une écoute sur la situation de travail ou un accompagnement sur les ressources disponibles et mobilisables pour prévenir le risque de désinsertion professionnelle (aménagement du poste de travail, des horaires, …).
Le médecin du travail pourra établir un diagnostic dans l'entreprise et conseiller l’employeur de conduire une démarche de prévention des risques psychosociaux, si nécessaire.
Il existe un centre de consultation de pathologie professionnelle par région en France. Certains centres proposent une consultation spécialisée sur la souffrance liée au travail ; se renseigner auprès des centres : voir les coordonnées dans l’annuaire du SISTEPACA.
Pour davantage d’informations, vous pouvez consulter les exemples de conduites à tenir par le professionnel de soin en cas de souffrance liée au travail et de troubles musculo-squelettiques.
Soutien psychologique :
Tout travailleur soumis à un suivi individuel renforcé (SIR) doit bénéficier d’une visite post-exposition dès la cessation de l’activité. Lors de cette visite, le médecin du travail remettra au salarié à la fin de l’exposition ou à la fin de sa carrière une attestation d’exposition aux rayonnements ionisants avec le relevé dosimétrique. Même si ce relevé montre une dose totale reçue nulle, toute pathologie du tableau des maladies professionnelles pourra être imputable à l’exposition aux rayonnements ionisants. L’exposition aux rayonnements ionisants fait foi même avec une dose à 0 mSv sur toute la carrière. L’attestation d’exposition permettra à la personne de continuer une surveillance médicale post professionnelle prise en charge par l’assurance maladie. Il est important que le médecin traitant en soit informé.
Cette attestation précise notamment la nature, le niveau et la durée de l’exposition. La surveillance post professionnelle peut comprendre selon l’exposition :
Si votre patient n’a pas d’attestation d’exposition mais qu’il a été exposé, il peut faire une demande de surveillance post-professionnelle auprès de son organisme de sécurité sociale, sur papier libre, accompagnée des certificats de travail retraçant sa carrière professionnelle.
Massivement utilisé pour ses propriétés physiques et chimiques (incombustible, isolant thermique et électrique, résistant à l'action corrosive des produits chimiques ...) et son faible coût de revient, l’amiante a trouvé de multiples applications dans le bâtiment, les industries du ferroviaire, de l’automobile, et des chantiers navals… Les expositions professionnelles à l’amiante ont donc concerné des salariés dans divers secteurs et métiers.
L’amiante est interdit en France depuis 1997 mais reste toutefois présent dans de nombreux bâtiments et équipements construits avant 1997. Il est interdit en Europe depuis 2005 mais il est encore utilisé dans beaucoup des pays hors Union Européenne.
L’exposition reste donc possible lors d’interventions sur des matériaux ou des bâtiments contenant de l’amiante, et notamment dans les entreprises du désamiantage, l’industrie et les entreprises du BTP.
Les fibres d'amiante sont 400 à 500 fois moins épaisses qu'un cheveu. Inhalées, elles peuvent se déposer au niveau des poumons et provoquer des plaques ou épaississements pleuraux ou des maladies respiratoires graves : cancers de la plèvre (mésothéliome de la plèvre), des poumons, fibroses (ou asbestose ) ... Les effets sur la santé d’une exposition à l’amiante surviennent souvent plusieurs années après l’exposition.
Selon les données de la CARSAT Sud-Est, les maladies professionnelles liées à l’amiante représentaient 12 % des maladies professionnelles indemnisées en région PACA-Corse entre 2014 et 2019, soit 1 764 cas, ce qui représente un taux moyen de 20,4 cas pour 100 000 salariés. Entre 2014 et 2019, le taux de lésions bénignes et malignes indemnisées en région Paca n’a cessé d’augmenter passant respectivement de 1,7 maladies professionnelles pour 100 000 salariés en 2014 à 7,4 en 2019 et de 0,4 en 2014 à 5,1 en 2019. Le taux des lésions bénignes restant légèrement supérieur à celui des lésions malignes.
Entre 2014 et 2019, 98,7 % des maladies professionnelles indemnisées liées à l’amiante concernaient des hommes. Sur cette période, la branche d’activité « Chimie, caoutchouc, plasturgie » et de la « Métallurgie » était la plus touchée, ainsi que le secteur d’activité de « l’Industrie manufacturière ».
Il existe une surmortalité significative (14,3 %) par mésothéliome pleural chez les hommes en région Provence-Alpes- Côte d’Azur par rapport à la France. Par ailleurs, le taux de mortalité était plus élevé dans le Var et les Bouches-du-Rhône.
Source : Tableau de bord régional santé, sécurité et conditions de travail 2020
Une partie des patients atteints de mésothéliome dans notre région ne bénéficient pas de la reconnaissance de maladie professionnelle à laquelle ils pourraient prétendre (26% des assurés du régime général n’avaient fait aucune démarche sur la période 2005-2011). (pour aller plus loin : Programme national de surveillance du mésothéliome pleural (PNSM) : vingt années de surveillance des cas, de leurs expositions et de leur reconnaissance médico-sociale (France, 1998-2017))
L’asbestose (fibrose pulmonaire simple ou compliquée), le cancer broncho-pulmonaire, les lésions de la plèvre (plaques pleurales, pleurésie, épaississement pleural ou cancer), le mésothéliome de la plèvre, du péricarde ou du péritoine et les cancers du larynx et de l'ovaire sont inscrites dans des tableaux de maladies professionnelles.
Maladies | Système de réparation |
---|---|
Une asbestose : fibrose pulmonaire simple ou compliquée (insuffisance respiratoire aiguë, insuffisance ventriculaire droite) | TRG 30-A TRA 47-A |
Un cancer broncho-pulmonaire | TRG 30-C / TRG 30bis TRA 47-C /TRA 47bis |
Des lésions de la plèvre (plaques pleurales, pleurésie, épaississement pleural) | TRG 30-B TRA 47-B |
Un mésothéliome de la plèvre, du péricarde ou du péritoine | TRG 30-D/E TRA 47-D/E |
Cancer primitif du larynx, dysplasie primitive de haut grade du larynx Cancer primitif de l'ovaire |
TRG : Tableau de maladie professionnelle du Régime Général
TRA : Tableau de maladie professionnelle du Régime Agricole
Si votre patient présente une toux chronique inexpliquée, une douleur costale, une dyspnée, des râles crépitants, et qu’il a été exposé à l’amiante, il convient de rechercher les pathologies liées à l’amiante mentionnées ci-dessus.
Demandez à votre patient s’il possède ne fiche d'exposition à l'amiante établie par l'employeur et intégrée dans son dossier médical par le médecin du travail ou une attestation d’exposition à l’amiante si l'exposition a eu lieu avant le 1er février 2012 (obligatoire entre 1996 et 2012).
Il est utile d’informer, par l’intermédiaire de votre patient, le médecin du travail qui a cosigné cette attestation ou cette fiche
Il est utile de repérer les différents métiers à risque d’exposition à l’amiante éventuellement exercés par le patient en lui faisant remplir l'auto-questionnaire. Vous pouvez également lui demander s’il travaille ou a travaillé dans une des entreprises référencées sur les listes établies par le ministère.
En cas de difficultés à retracer les expositions professionnelles passées du patient (curriculum laboris), vous pouvez l’orienter vers le médecin du travail, si le patient est en activité, ou vers le centre régional de pathologies professionnelles et environnementales.
Votre patient sait qu’il a été exposé à l’amiante ; il vous consulte pour surveillance.
Par ailleurs, étant donné l’effet conjoint entre exposition au tabac et amiante, il est recommandé de proposer à chaque personne un sevrage tabagique en cas de tabagisme actif.
Le patient peut contacter le centre spécialisé de référence amiante ou l’association des victimes de l’amiante la plus proche pour être aidé dans ses démarches.
Le patient peut aussi demander à bénéficier de l’Allocation de cessation anticipée d’activité des travailleurs de l’amiante (CARSAT SE).
Suivi post-professionnel (SPP) après exposition à l’amiante : Haute Autorité de santé
Recommandations de la commission d’audition Avril 2010
En l’état actuel des connaissances, il n'y a pas de bénéfice médical démontré à effectuer un dépistage par l’examen TDM thoracique (scanner) des pathologies malignes (cancer broncho-pulmonaire et mésothéliome) et non malignes (plaques pleurales, asbestose, fibrose de la plèvre viscérale) chez les sujets ayant été exposés à l’amiante. Toutefois compte tenu du droit du sujet exposé à l'amiante de connaître son état de santé et de l’existence de dispositifs de réparation, un examen TDM thoracique est proposé dans le cadre du SPP, après la délivrance d’une information spécifique et l’obtention d’un consentement écrit et signé.
Les personnes doivent avoir été exposées de manière active pendant une durée minimale de 1 an cumulée avec une latence minimale de 30 ans pour les expositions intermédiaires et de 20 ans pour les expositions fortes. Le rythme de prescription du scanner thoracique est fonction de l’intensité d’exposition à l’amiante.
Examens |
Expositions fortes |
Expositions intermédiaires |
Expositions faibles |
Définition |
|
Toutes les autres situations d’exposition professionnelle documentée. La majorité entre dans le secteur 3. |
Expositions passives Exemples : résidence, travail dans un local contenant de l’amiante floqué non dégradée |
Premier scanner thoracique, après consentement écrit et signé |
Proposé après une latence minimale de 20 ans après l’exposition |
Proposé après une latence minimale de 30 ans après l’exposition |
0 |
Scanners suivants |
Tous les 5 ans après le scanner initial |
Tous les 10 ans après le scanner initial |
- |
NB : Le scanner est réalisé sans injection, à haute résolution, en coupes millimétriques. Il est pratiqué lors du bilan de référence puis comme sus-cité. Pour l’asbestose, des coupes en procubitus sont nécessaires au moindre doute sur l’existence d’un syndrome interstitiel.
La pratique d’épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR) ou d’une radiographie pulmonaire et les autres examens d’imagerie ne sont pas recommandés pour le dépistage des affections malignes ou non malignes associées à une exposition à l’amiante.
Consulter l’ensemble des recommandations de la HAS : http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2010-05/amiante_-_suivi_post-professionnel_-_recommandations.pdf
Un son devient un bruit lorsque sa perception acoustique est gênante ou désagréable.
Un son est caractérisé par :
Elle est exprimée en fréquence, ce qui correspond à un nombre de vibrations durant une seconde ; elle est exprimée en Hertz (Hz). Plus la vibration est élevée plus le son est aigu. L’oreille humaine peut percevoir des sons allant de 20 Hz à 20 000 Hz. Les fréquences utilisées dans la conversation se situent entre 250 et 4 000 Hz, avec un maximum situé entre 1 000 et 2 000 Hz.
Elle est exprimée en décibel (dB) qui correspond au niveau de pression acoustique perçu par notre oreille. En acoustique, on utilise cette échelle de mesure logarithmique car le bruit varie dans des proportions très importantes. Ce niveau en dB ne reflète pas tout à fait la perception de l’oreille. Pour tenir compte de sa sensibilité particulière dans les fréquences moyennes, on utilise la pondération A (dB(A)), qui favorise la zone des 1000 Hz à 5000 Hz et atténue les basses fréquences.
Lorsque deux machines produisent un niveau sonore de 85 dB(A) chacune, le total de l’ensemble nous donne un niveau de pression acoustique de 88 dB(A) soit 3 dB de plus ; sur l’échelle logarithmique, une augmentation de 3 dB nous indique que le bruit a doublé.
Les principaux travaux et activités professionnelles exposant les travailleurs aux bruits excessifs sont :
Travaux et activités professionnelles | Niveau sonore en dB(A) |
Moteur d'avion (sur banc d'essai) | 125-130 |
Rivetage par outils pneumatiques (industrie mécanique), forgeage, estampage | 115-120 |
Marteaux pneumatiques (BTP) | 110-115 |
Concassage (carrières) | 100-110 |
Chaudronnerie, soudage | 100-110 |
Scies circulaires (menuiserie) | 100-105 |
Machines de menuiserie | 100-105 |
Rotatives (imprimerie), tréfilerie | 95-100 |
Elle est liée aux :
Au début, apparaît une fatigue auditive associant acouphènes, céphalées et vertiges, puis une gêne de l'intelligibilité de la voix chuchotée. En cas de persistance du bruit / de protection insuffisante, la surdité s’installe. Consulter la fiche « surdité ».
Au début, des signes fonctionnels non spécifiques peuvent attirer votre attention, tels que :
Effets neuropsychiques et cognitifs :
Rappel du principe de présomption d’origine
Comment déclarer une maladie professionnelle
Une attention particulière sera portée aux apprentis et aux jeunes exerçant les métiers du bois, souvent plus exposés et mal informés.
Cette surveillance a pour objectif de dépister précocement une pathologie tumorale :
Si le patient est toujours en activité professionnelle salariée, mais n'est plus exposé, il est conseillé d’échanger avec son médecin du travail sur les modalités du suivi médical à effectuer et de sa réalisation ;
Si le patient est actif non salarié (travailleur indépendant, artisan) : lui conseiller de se rapprocher des représentants de sa branche professionnelle. S’il n’a pas de suivi organisé, ce sont le médecin traitant et son correspondant ORL qui effectuent la surveillance (voir ci-après) ;
Suivi médical du travailleur du bois, au-delà de sa vie professionnelle (inactivité, invalidité, retraite) : Recommandations, janvier 2011
Extraits des recommandations de la Société Française de Médecine du travail en collaboration avec, la Société Française d’Oto-rhino-laryngologie, la Société Française du Cancer et la Société Française de Santé Publique, label conjoint de la Haute autorité de santé et de l’Institut national du cancer.
Ces recommandations sont émises pour la période 2011-2015 et devront ensuite être actualisées.
Seul un dépistage chez le sujet asymptomatique permet de détecter des tumeurs à un stade précoce.
Type d'examen | Fréquence | Recommandation |
---|---|---|
Examen médical avec recherche de signes fonctionnels ORL* | Tous les 2 ans |
Recommandé, mais ces signes fonctionnels tardifs ne permettent pas un diagnostic à un stade précoce de la maladie |
Radiographie des sinus de la face | - | Non recommandée |
Tomodensitométrie des sinus de la face | - | Non recommandée |
Imagerie par résonance magnétique des sinus de la face | - | Non recommandée |
Nasofibroscopie | Tous les 2 ans |
Recommandée |
* Pour les artisans travailleurs du bois, en l’absence de médecine du travail, le suivi peut être effectué dans le cadre de conventions passées entre le Régime Social des Indépendants et le médecin généraliste ou dans d’autres structures sanitaires.
Une exposition aux poussières de bois est à évoquer devant :
Des symptômes | Des maladies | Système de réparation |
---|---|---|
Oculaires : | Conjonctivites récidivantes ou confirmées par test | TRG 47-A TRA 36-A |
ORL : | Rhinite récidivante ou confirmée par test | TRG 47-A TRA 45 |
Adénocarcinome nasosinusien Voir NB |
TRG 47-B TRA 36-C |
|
Carcinome du nasopharynx | TRG 43bis | |
Respiratoires : | - Syndrome respiratoire (toux, dyspnée, expectorations) récidivant ou confirmé par test
- Asthme récidivant ou confirmé par test - Fibrose pulmonaire |
TRG 47-A TRA 45 |
Cutanés : | - Dermite irritative
- Eczéma de contact allergique |
TRG 47-A TRA 36-A TRA 36-B |
TRG : Tableau de maladie professionnelle du Régime Général
TRA : Tableau de maladie professionnelle du Régime Agricole
Tout symptôme unilatéral au niveau des fosses nasales doit faire rechercher un adénocarcinome nasosinusien (ethmoïde) :
- épistaxis,
- rhinorhée,
- obstruction nasale (tumeur ou polype réactionnel masquant un carcinome),
- troubles de l’odorat (hyposmie ou anosmie).
D’autres symptômes sont moins fréquents : céphalées, algies faciales.
Toute exposition prolongée même ancienne aux poussières de bois doit rendre encore plus vigilant.
D’autres expositions professionnelles peuvent provoquer un adénocarcinome de l’ethmoïde.
Outre l’exposition aux poussières de bois, le travail du bois expose à plusieurs risques (co-exposition) :
Le port de charge lourde et les vibrations , pourvoyeurs de troubles musculo-squelettiques
Le bruit, pourvoyeur de surdité
La manipulation de produits chimiques pouvant provoquer différentes pathologies irritatives, allergiques, cancers… :