Le suivi des personnes actives

Mise à jour : 
février 2022

Une personne qui déclare son diabète alors qu’elle est déjà en activité professionnelle peut se retrouver confrontée à de nombreux bouleversements dans sa vie quotidienne. Elle doit, en effet, adapter son alimentation, ses activités, son traitement et ainsi réorganiser son quotidien.

Outre cette dimension personnelle, la personne diabétique doit également réapprendre à gérer sa vie et son environnement professionnel.

Le suivi des personnes diabétiques actives par leur médecin du travail est indispensable pour prendre en compte l’évolution de la maladie et celle du poste de travail de votre patient. En effet, une modification de traitement augmentant le risque d’hypoglycémie, l’apparition ou l’aggravation de complications ou l’addition d’une pathologie concomitante sont autant de situations qui peuvent nécessiter une adaptation du poste ou du temps de travail. Par ailleurs, le suivi du patient par son médecin du travail permet aussi de mettre en place des adaptations pour limiter les risques d’hypoglycémie.

Comment limiter les risques de déséquilibre glycémique ?

Il est possible d’agir sur le milieu professionnel pour limiter les déséquilibres glycémiques et leurs conséquences de plusieurs façons :

  • En facilitant les soins :
    • Fournir des contenants pour objets pointus et tranchants si l'insuline est administrée à l'aide d'aiguilles
    • Permettre aux employés de garder de la nourriture et le matériel d'analyse nécessaire près de leur poste de travail ou de leur aire de pause
    • Octroyer du temps et/ou un endroit privé pour l'administration de médicaments ou la mesure de la glycémie
    • Des absences autorisées pour traitement médicaux (3º et 4º de l’article L 322 - 3 du Code de la Sécurité Sociale). Ces absences ne sont pas payées par l’employeur, sauf accord d’entreprise ou convention collective, prévoyant des dispositions plus favorables.
    • Aménager un endroit pour se reposer jusqu'à ce que leur glycémie atteigne de nouveau des valeurs normales
  • En prévenant les risques :
    • En travaillant sur l’organisation du travail : horaires de travail adapté au bon déroulement du traitement, mise en place de temps de pause si nécessaire, limitation du temps de travail (TPT), limitation ou interdiction de certains types de déplacement (avec décalage horaire, …)
    • En s'assurant que les secouristes sont formés pour reconnaître les symptômes aigus courants d'hypoglycémie et les problèmes connexes afin qu'ils puissent fournir de l'aide ( formation SST Sauveteur Secouriste du Travail pour les salariés, participation du service de prévention et de santé au travail qui peut aider l'employeur à mettre en place un protocole d'urgence/gestion de crise avec des conduites à tenir et tous les n° utiles…)

Parler de diabète à ses collègues ?

Il n’y a aucune obligation pour un salarié diabétique de parler de son diabète à son employeur ou à ses collègues, mais il est conseillé d’en parler avec une personne qui travaille avec vous et de lui expliquer comment elle pourra vous aider si cela était nécessaire :

  • Vous aider à vous « resucrer » ;
  • Joindre un professionnel de santé si nécessaire (lui indiquer les numéros d’urgence et où trouver le numéro de téléphone de votre médecin traitant)

Il est également conseillé de garder toujours sur vous la liste des traitements que vous prenez.

Adaptations possibles en cas de complications

Pour un diabétique bien portant, il n’y a à priori pas de raison de demander le statut de travailleur handicapé.

Par contre, si le diabète évolue avec des complications, cette demande de reconnaissance de travailleur handicapé peut être justifiée car elle peut faciliter la mise en place de certaines adaptations pour limiter l’impact du travail sur le diabète et inversement. Elle permet ainsi de financer des conseils, un accompagnement et/ou du matériel. Malgré l’évolution de la maladie et grâce à des aides techniques, il est souvent possible d’être maintenu dans son emploi.

! La RQTH est une information strictement personnelle que seule la personne concernée choisit ou non de diffuser.

Le médecin du travail, mobilisé précocement, peut ainsi proposer :

  • Des aménagements du poste de travail
    • Les patients atteints de rétinopathie diabétique, peuvent bénéficier d’une technologie d'assistance pour les aider à voir (2 écrans, bras support pour les bouger…) et de consultations spécialisées qui permettent de trouver des solutions pour compenser le déficit
    • Les patients atteints de neuropathie diabétique peuvent bénéficier d’une chaise ou un tabouret pendant qu'il travaille, de chaussures de sécurité …
    • Limitation des efforts de manutention
    • Suppression du travail en hauteur
  • Des aménagements du temps de travail
    • Sortie plus tôt en cas de fatigue en fin de journée
    • Travail de jour à la place du travail de nuit

Il est également possible d’envisager une reconversion professionnelle si le travail devient incompatible avec l’état de santé de votre patient, en lien avec son médecin du travail

Quand le patient diabétique a des complications qui deviennent très invalidantes pour son travail, et l’oblige à réduire d’au moins 2/3 ou arrêter son activité rémunérée, il est possible de faire une demande de pension d'invalidité.