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La reprise du travail avec ou après un cancer

Cancer de sein
Mme D., 45 ans a eu un cancer du sein, diagnostiqué il y a presque 1 an. Elle était alors préparatrice en pharmacie. Elle a subi une ablation du sein gauche puis une chimiothérapie., Vous faites le point avec elle sur son état de santé, elle est en rémission depuis peu, et souhaiterait reprendre son travail mais doute de ses capacités.

1. Quand parler du travail avec un patient atteint d’un cancer ?

  • Il n’existe pas de réponse unique : cela dépend du patient, de son état de santé, de sa profession …
  • Le facteur temps est important : la question du « bon moment » est propre à chaque situation
  • Toutefois, il est important de poser la question du travail régulièrement, sans pour autant « forcer le sujet » si le patient n’est pas prêt
  • L’orientation précoce vers des acteurs experts du maintien dans l’emploi est essentielle afin d’éviter un éventuel risque d’inaptitude et ainsi anticiper si besoin des aménagements de postes, d’horaires voire un reclassement ou une reconversion
  • Une fiche synthétique aborde notamment l’impact des maladies chroniques évolutives sur le travail, le moment et les façons d’aborder ces sujets dans un programme d’éducation thérapeutique du patient (ETP) que vous pouvez remettre à votre patiente et/ou conseiller de suivre.

Dans ce cas, c’est votre patiente qui vous parle du travail. Elle doute de ses capacités cognitives et physiques même en reprenant en temps partiel thérapeutique, et a une appréhension par rapport à ses collègues et sa hiérarchie.

Fiche synthétique : Travailler avec une maladie chronique

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2. Vers qui orienter votre patiente en premier lieu ?

  • Il est fortement conseillé d’orienter sa patiente vers son médecin du travail pour une visite de pré-reprise, au minimum 30 jours avant sa reprise
  • La visite de pré-reprise permet d’organiser la reprise du travail avec la mise en place d’éventuels aménagements de poste, d’horaires ou encore de discuter d’un éventuel reclassement ou reconversion.
  • Si votre patiente n’a pas de médecin du travail, comme la majorité des travailleurs indépendants, d’autres orientations sont possibles : les assistantes sociales de l’assurance maladie, Cap emploi, les associations comme Caire 13 (qui intervient pour les travailleurs indépendants), la Niaque…

Votre patiente a vu son médecin du travail qui lui propose dans un premier temps de faire un essai encadré en temps partiel.

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3. Qu’est-ce qu’un essai encadré ?

  • C’est un essai de 14 jours renouvelable une fois (fractionnable) en entreprise
  • La patiente permet de tester sa capacité de travail sur son ancien poste éventuellement aménagé ou sur un nouveau poste dans son entreprise ou dans une autre entreprise
  • C’est un essai réalisé pendant l’arrêt de travail, le patient touche ses indemnités journalières, il n’est pas payé par l’employeur
  • Cet essai est soumis à l’accord du médecin traitant, médecin du travail, employeur, service social de l’Assurance Maladie

Après l’essai encadré, votre patiente est plutôt rassurée sur sa reprise du travail et les relations avec ses collègues et sa hiérarchie se sont bien passées. Le médecin du travail préconise de favoriser la position assise lorsque cela est possible avec un siège adapté et de reprendre en temps partiel thérapeutique. 

Votre patiente revient vous voir pour notamment vous demander de lui faire une demande de reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH).

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4. Quels sont les avantages pour ma patiente d’avoir la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) ?

  • La RQTH permet de solliciter des aides financières, organisationnelles, humaines pour un maintien dans et vers l’emploi, par exemple pour l’achat d’un siège ergonomique
  • La patiente est libre d’en informer ou pas son employeur
  • La RQTH ne bloque pas l’accès à un prêt, assurance, c’est la pathologie et non la RQTH qui est pris en compte dans ce type de demande.

La RQTH de votre patiente a permis de solliciter via Cap Emploi la plateforme de prêt de matériel de l’Agefiph pour doter la salariée d’un siège assis-debout favorisant ainsi la position assise lorsque cela était possible et ainsi éviter la posture debout derrière le comptoir. Votre patiente a repris en temps partiel thérapeutique, 4 matins/semaine.

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5. Après plusieurs mois de temps partiel thérapeutique, votre patiente ne peut toujours pas reprendre à temps complet, que faire ?

  • Le temps partiel thérapeutique est une étape temporaire, qui permet de réadapter votre patiente au travail
  • Une demande d’invalidité lui permettra de compenser la perte de ses revenus en travaillant à temps partiel
  • L’invalidité peut être réévaluée par l’assurance maladie mais aussi à la demande de votre patiente qui souhaiterait reprendre en temps complet

En savoir plus sur la demande d’invalidité

Il existe de nombreux acteurs experts dans le maintien dans l’emploi ainsi qu’une grande variété d’aides et dispositifs mobilisables selon le statut du patient. Vous pouvez trouver des informations simplifiées et harmonisées sur le maintien dans l’emploi sur le site du Sistepaca.

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