
Votre patient a une des maladies citées ci-dessus
Interroger votre patient sur son exposition aux poussières de bois actuelle et/ou passée (nombre d’années d’exposition aux poussières de bois, ses métiers…).
Lui demander s’il a un médecin du travail.
Si oui, contacter le médecin du travail par l’intermédiaire du patient (courrier) pour avis sur l’origine professionnelle des symptômes.
S’il n’a pas de médecin du travail, l’adresser au Centre régional de pathologies professionnelles et environnementales (CRPPE)
Si l’origine professionnelle est évoquée, proposer à votre patient de faire une déclaration de maladie professionnelle, même s’il existe d’autres facteurs de risque extraprofessionnels
Une attention particulière sera portée aux apprentis et aux jeunes exerçant les métiers du bois, souvent plus exposés et mal informés.
Surveillance à distance d’une personne ayant été exposée aux poussières de bois (sans pathologie)
Les travailleurs exposés aux poussières de bois bénéficient d’un suivi individuel renforcé (SIR) par leur service de prévention et de santé au travail (SPST), au titre des expositions aux agents CMR (cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction). Après cessation de l’exposition, la personne peut continuer à bénéficier d’un suivi adapté, dans le cadre du suivi post-exposition ou post-professionnel.
Cette surveillance a pour objectif de dépister une pathologie tumorale :
Si le patient est toujours en activité professionnelle salariée, mais n'est plus exposé, il est conseillé d’échanger avec son médecin du travail sur les modalités du suivi médical à effectuer et de sa réalisation : surveillance post-exposition (SPE) assurée par le SPST du patient/salarié.
Si le patient est actif non salarié (travailleur indépendant, artisan) : cette surveillance est effectuée par le médecin traitant et son correspondant ORL. A noter que depuis 2021, les travailleurs indépendants peuvent adhérer volontairement à un SPST et ainsi bénéficier d’un suivi de l’état de santé et d’un accompagnement pour prévenir le risque de désinsertion professionnelle.
Si le patient est inactif, retraité, demandeur d’emploi, il peut continuer à bénéficier d’un suivi, assuré par son médecin traitant : il s’agit d’une surveillance médicale post professionnelle (SMPP). Vous pouvez demander à votre patient, s’il possède :
- Un document dressant l’état des lieux des expositions provenant du médecin du travail,
- Une attestation d’exposition (avant 2012) ou une fiche individuelle d’exposition (avant 2017).
Le patient doit faire la demande à son organisme de sécurité sociale pour une SMPP en envoyant le document qu’il a en sa possession. S’il ne possède aucun document dressant l’état des lieux des expositions, il peut faire une demande de surveillance post professionnelle, sur papier libre, accompagnée des certificats de travail retraçant sa carrière professionnelle.
Suivi médical du travailleur du bois, au-delà de sa vie professionnelle (inactivité, invalidité, retraite) : Recommandations, janvier 2011
Extraits des recommandations de la Société Française de Médecine du travail en collaboration avec, la Société Française d’Oto-rhino-laryngologie, la Société Française du Cancer et la Société Française de Santé Publique, label conjoint de la Haute autorité de santé et de l’Institut national du cancer.
Seul un dépistage chez le sujet asymptomatique permet de détecter des tumeurs à un stade précoce.
- Comment repérer les symptômes ?
-> Consulter le questionnaire de repérage issu de l'avis d'experts - Quelle population cible du dépistage ?
-> Ce suivi concerne les personnes encore en activité ou retraitées ayant effectué il y a plus de trente ans des activités professionnelles exposant aux poussières de bois pendant plus de 12 mois cumulés, lors de tâches d'usinage (sciage, fraisage, rabotage, perçage, ponçage) ou lors de toute activité documentée exposant à une concentration de poussières de bois de plus de 1 mg/m3 mesurée sur 8 heures. - Quels examens de dépistage à prescrire par le médecin généraliste sous réserve de l'accord du patient (selon les recommandations HAS 2011) ?
Type d'examen | Fréquence | Recommandation |
---|---|---|
Tous les | Recommandé, | |
Radiographie des sinus de la face | - | Non recommandée |
Tomodensitométrie des sinus de la face | - | Non recommandée |
Imagerie par résonance magnétique des sinus de la face | - | Non recommandée |
Tous les | Recommandée |
* Avis ORL nécessaire en cas :
d’obstruction nasale nouvelle et/ou permanente et/ou persistante, unilatérale pendant plus de 1 mois et/ou,
d’épistaxis récidivante unilatérale, de faible abondance et/ou,
de toute aggravation d’une pathologie nasale préexistante,
de douleurs faciales unilatérales persistantes,
d’anosmie d’installation récente
Pour les artisans travailleurs du bois, en l’absence de médecine du travail, le suivi peut être effectué par un SPST si le travailleur indépendant a cotisé à ce service (possible depuis 2021).
La prévention de la désinsertion professionnelle de vos patients : mobiliser le réseau de maintien dans l’emploi pour aider vos patients à conserver une activité professionnelle
Si l’état de santé de votre patient engendre des difficultés dans son travail, penser à orienter précocement votre patient vers son médecin du travail en visite de pré reprise (si votre patient est en arrêt de travail) ou en visite à la demande (si votre patient travaille), afin d’envisager des aménagements de poste ou un reclassement si nécessaire, et mobiliser le réseau de maintien dans l’emploi si besoin.