Votre patient sait qu’il a été exposé à l’amiante ; il vous consulte pour surveillance.
- Le patient est en activité professionnelle salariée : remettez un courrier pour le médecin du travail à votre patient pour prévoir la surveillance à effectuer (prise en charge de la surveillance par le service de prévention et de santé au travail, même si l’exposition n’a pas eu lieu dans l’établissement actuel) ;
- Le patient est actif non salarié (travailleur indépendant, commerçant, artisan) : lui conseiller de se rapprocher des représentants de sa branche professionnelle
- Le patient est inactif, retraité, demandeur d’emploi :
- Si votre patient possède une une fiche d’exposition à l’amiante ou une attestation d’exposition, il peut bénéficier d’un suivi post-professionnel (SPP), en le demandant auprès de la CPAM. Une liste de pneumologues et de centres de radiologie lui sera alors remis pour mettre en place le suivi.
- S’il n’a pas d’attestation d’exposition, il peut faire une demande de surveillance post-professionnelle auprès de son organisme de sécurité sociale, sur papier libre, accompagnée des certificats de travail retraçant sa carrière professionnelle.
Par ailleurs, étant donné l’effet conjoint entre exposition au tabac et amiante, il est recommandé de proposer à chaque personne un sevrage tabagique en cas de tabagisme actif.
Le patient peut contacter le centre spécialisé de référence amiante ou l’association des victimes de l’amiante la plus proche pour être aidé dans ses démarches.
Le patient peut aussi demander à bénéficier de l’Allocation de cessation anticipée d’activité des travailleurs de l’amiante (CARSAT SE).
Suivi post-professionnel (SPP) après exposition à l’amiante : Haute Autorité de santé
Recommandations de la commission d’audition Avril 2010
En l’état actuel des connaissances, il n'y a pas de bénéfice médical démontré à effectuer un dépistage par l’examen TDM thoracique (scanner) des pathologies malignes (cancer broncho-pulmonaire et mésothéliome) et non malignes (plaques pleurales, asbestose, fibrose de la plèvre viscérale) chez les sujets ayant été exposés à l’amiante. Toutefois compte tenu du droit du sujet exposé à l'amiante de connaître son état de santé et de l’existence de dispositifs de réparation, un examen TDM thoracique est proposé dans le cadre du SPP, après la délivrance d’une information spécifique et l’obtention d’un consentement écrit et signé.
Les personnes doivent avoir été exposées de manière active pendant une durée minimale de 1 an cumulée avec une latence minimale de 30 ans pour les expositions intermédiaires et de 20 ans pour les expositions fortes. Le rythme de prescription du scanner thoracique est fonction de l’intensité d’exposition à l’amiante.
Examens | Expositions fortes | Expositions intermédiaires | Expositions faibles |
Définition |
| Toutes les autres situations d’exposition professionnelle documentée. La majorité entre dans le secteur 3. | Expositions passives Exemples : résidence, travail dans un local contenant de l’amiante floqué non dégradée |
Premier scanner thoracique, après consentement écrit et signé | Proposé après une latence minimale de 20 ans après l’exposition | Proposé après une latence minimale de 30 ans après l’exposition | 0 |
Scanners suivants | Tous les 5 ans après le scanner initial | Tous les 10 ans après le scanner initial | - |
NB : Le scanner est réalisé sans injection, à haute résolution, en coupes millimétriques. Il est pratiqué lors du bilan de référence puis comme sus-cité. Pour l’asbestose, des coupes en procubitus sont nécessaires au moindre doute sur l’existence d’un syndrome interstitiel.
La pratique d’épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR) ou d’une radiographie pulmonaire et les autres examens d’imagerie ne sont pas recommandés pour le dépistage des affections malignes ou non malignes associées à une exposition à l’amiante.
Consulter l’ensemble des recommandations de la HAS : http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2010-05/amiante_-_suivi_post-professionnel_-_recommandations.pdf